Le triste anniversaire du massacre d’Odessa (2 mai 2014)
Il y a huit ans, le 2 mai 2014, des partisans du régime de Kiev avaient afflué à Odessa, au prétexte d’un match de football. Mais leurs pas ne les avaient pas dirigés, ultimement vers le stade; leur but était la place devant la Maison des Syndicats. Des habitants d’Odessa en effet y protestaient contre la restriction de l’usage du russe par le nouveau gouvernement. Et plus largement contre le coup d’Etat qui avait abouti au départ de Ianoukovitch, le président légitimement élu. On était dans une sorte de Maïdan inversé: de même qu’à Kiev, quelques mois plus tôt, des citoyens s’étaient rassemblés pour manifester contre le gouvernement (dans un mouvement vite manipulé et qui avait débouché sur le départ forcé du président légitimement élu, Ianoukovitch); de même, face au régime clairement hostile envers les régions de l’Est qui s’était mis en place à Kiev, des citoyens d’Odessa s’étaient regroupés pour manifester pacifiquement.
Les contre-manifestants kiéviens, arrivés sur les lieux de l’anti-Maïdan d’Odessa, ont commencé par mettre le feu aux tentes des manifestants. Ceux-ci cherchant à échapper à la violence qui s’abattait sur eux, ont été en fait cernés par les manifestants qui les ont forcés à se réfugier dans la Maison des Syndicats.
Ce qui s’est passé ensuite est à ranger dans la pire catégorie des massacres qui hantent la mémoire contemporaine. A coups de cocktails Molotov, la foule en furie a mis le feu au bâtiment en même temps que plusieurs des militants kiéviens rentraient dans le bâtiment et frappaient, poignardaient ou abattaient les manifestants réfugiés. A l’inverse, quand certains de ces manifestants ont essayé de fuir le bâtiment en flammes, ils ont été abattus ou bien rattrapés et frappés à mort par des membres de la foule qui encerclaient le bâtiment.
Les images du massacre existent. Elles sont insoutenables et c’est la raison pour laquelle nous ne les reproduisons pas directement. Mais le lecteur pourra se reporter à des reportages sérieux et sans filtre (ici, ici , ou ici).
En fait, le massacre d’Odessa fut l’événement déclencheur. Cette foule assoiffée de meurtre, qui avait soudain fait craquer le fragile vernis de la civilisation, donna le signal, plus largement, pour l’attaque de l’est ukrainien, russophone mais jusque-là entièrement loyal à l’Etat ukrainien. La première guerre du Donbass commençait.
L’un des éléments les plus graves, dans cette affaire, ce fut l’absence totale de réaction de la “communauté internationale” – entendez les Etats-Unis et l’Union Européenne. Au contraire, le financement des milices kiéviennes, l’entraînement des troupes et la livraison d’armes à l’Ukraine entrée en guerre contre une partie de son propre peuple n’a cessé d’augmenter depuis lors.
Cependant, si l’on veut comprendre pourquoi les Russes parlent de dénazifier l’Ukraine, il faut avoir en tête ce massacre d’Odessa, qui pour ceux qui ont encore en mémoire la Seconde Guerre mondiale, rappelle furieusement le massacre commis par des collaborateurs ukrainiens des nazis en Biélorussie contre la population de Khatyn le 22 mars 1943 (à ne pas confondre avec le meurtre soviétique de 40 000 officiers polonais à Katyn en 1940). Environ 150 personnes furent brûlées vives selon un mode de fonctionnement dont le massacre d’Odessa semble une copie troublante. Et ceci d’autant plus que l’on a parlé pour Odessa de 40 victimes à l’époque mais que les analyses ultérieures font état d’un nombre de victimes comparable à ce qui s’est passé à Khatyn en 1943.
La Bataille d'Ukraine
En suivant les informations vérifiées par Southfront.org:
Le conflit en Ukraine prend de l’ampleur. Sur les lignes de front dans la région du Donbass, les milices populaires des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, avec le soutien de l’armée russe, remportent des succès tactiques important. Ils se heurtent certes à une résistance importante des forces armées ukrainiennes. Mais la progression quotidienne est réelle.
Les forces russes ne mènent pas d’opérations d’assaut majeures dans la région de la ville de Kharkov. Le regroupement russe dans la région ne vise pas à prendre le contrôle de la ville de Kharkov, mais plutôt à détourner les forces ukrainiennes de la zone d’Izioum, où l’offensive russe se poursuit. (voir carte ci-dessus)
À l’ouest d’Izioum, des combats se déroulent pour Bolshaya Kamichevaha. Au sud, les combats se poursuivent à Kurulka et Pachkovo. Le village de Dovghenkoïe serait passé sous contrôle russe.
L’un des points chauds de la région est le réservoir d’Oskol, où environ un millier de soldats de l’Armée ukrainienne sont tombés dans un encerclement opérationnel et sont privés de ravitaillement.
Après avoir terminé de prendre le contrôle de Iampol, les troupes russes et de la République populaire de Lougansk ont atteint les faubourgs de Liman par le sud-est. Le contrôle de la route Liman-Raygorodok a été établi grâce à la puissance de feu russe.
Pendant ce temps, dans la région de Severodonetsk-Lisichansk, les troupes russes et celles de la République de Lougansk poursuivent leur progression dans la ville de Rubijnie. Après avoir sécurisé les zones résidentielles, la RPL a récemment pris le contrôle de la zone industrielle, où la zone fortifiée est devenue le principal bastion des forces ukrainiennes.
Dans la République populaire de Donetsk, les lignes de front restent pratiquement inchangées. Des batailles positionnelles se déroulent à Gorlivka et dans la région de Marïinka. La prise de contrôle se poursuit dans la ville de Popasna.
Sur les lignes de front sud de Vasilievka-Orekhov-Gulyaïpole, il n’y a pas de changements particuliers. Les combats se poursuivent aux abords de Guliaïpole et dans les localités situées à l’est. L’armée ukrainienne se prépare à une nouvelle avancée russe dans la région de Dnipropetrovsk.
A Marioupol, l’évacuation des civils des installations d’Azovstal se poursuit. Le 30 avril et le 1er mai, 80 civils ont pu quitter l’usine.
Avec la substitution d’un objectif de partition de l’Ukraine à celui d’obtenir une négociation rapide avec le gouvernement ukrainien, la tactique initiale d’avance rapide pour des “prises de gage” a été abandonnée et remplacée par “une guerre d’usure et de matériel qui utilise des avancées plus lentes précédées d’une préparation d’artillerie lourde et de frappes aériennes. Avant les assauts sur chaque ligne défensive ukrainienne, l’avance terrestre s’arrête, et l’artillerie et l’aviation reprennent le rôle principal. Une fois que les forces ukrainiennes en défense ont battu en retraite ou se sont rendues, l’avance reprend. Il ne faut pas s’attendre à des percées spectaculaires rapides” mais plutôt à une progression lente et continue. Les spécialistes de l’armée russe et soviétique se retrouvent mieux dans cette façon de faire la guerre.
En avançant, l’armée russe s’empare d’une quantité importante de matériel OTANien livré à l’Ukraine.
Par ailleurs, les forces aérospatiales russes continuent à détruire systématiquement infrastructures, points d’appui, entrepôts, stocks d’armes. Les frappes ont été les plus spectaculaires dans la région de Kharkov et aux environs d’Odessa.
Les Kiéviens continuent par ailleurs leurs diversions: des drones ont à nouveau été abattus au-dessus du territoire russe. Un ou plusieurs drones ukrainiens s’en sont pris par ailleurs à des bateaux de garde-frontières russes près de l’Ile-aux-Serpents.
L'Europe grande perdante du conflit entre l'OTAN et la Russie
+ Cela faisait 80 ans que l’Allemagne n’avait pas essayé de faire passer “Le Crépuscule des Dieux” dans la réalité européenne. Mais il semble bien que la pulsion suicidaire soit de retour. C’est moins spectaculaire qu’en 1942. Un État a la politique de sa démographie. Là on est donc plutôt dans la version “maison de retraite” de la confusion entre Wagner et la réalité. Ce lundi 2 mai, le gouvernement allemand a poussé la cause, auprès de ses partenaires européens, d’un embargo sur le pétrole russe dès la fin 2022.
Une fois que l’on a fait la part de l’idéologie des Verts, du dilettantisme de Christian Lindner (qui n’a aucun état d’âme à poursuivre de sa vindicte celui qu’il appelait encore son ami il y a quelques semaines, Gerhard Schröder – en voulant lui couper les crédits accordés aux anciens chanceliers – qui refuse d’accompagner l’hystérie ambiante), on peut se demander dans quelle mesure il n’y a pas aussi un raidissement personnel d’Olaf Scholz, dont la popularité est en berne et qui a été bruyamment pris à partie le 1er mai par une foule opposée aux livraisons d’armes à l’Ukraine.
+ Derrière les déclarations grandiloquentes – et comment ne pas trouver désagréable, d’un point de vue historique, le ton martial et le rythme haché du discours tenu hier par le Chancelier allemand pour dénoncer le pacifisme de ceux qui le sifflaient? – la réalité semble plus modeste: l’Allemagne n’ a pas suffisamment de munitions à livrer avec les “Gepard” qu’elle envoie à l’Ukraine.
+Analyse implacable: “Les économies occidentales sont en train de casser leur reprise de croissance post-Covid. Pour l’économie de l’Union européenne d’abord, les prévisions du FMI ont été révisées à la baisse pour 2022 et 2023, mais les chiffres de l’Insee sur la France ont fait l’effet d’une douche froide. Après les 7% de croissance réalisée sur l’année 2021, l’Insee vient d’enregistrer une croissance zéro au premier trimestre (janvier, février et mars), alors qu’on s’attendait quand même à un atterrissage plus en douceur. En économie, les prévisions sont toujours incertaines mais les économistes ont toujours une explication. A partir de mi-février et au mois de mars, tout s’est déréglé. La guerre en Ukraine surtout a véritablement cassé la reprise économique. Ralentissement du commerce international, rupture d’approvisionnements pour cause de blocage dans les ports et surtout l’inflation importée par les carburants et les matières premières agricoles, qui a piégé la consommation. Avec une inflation moyenne de 4,5 % en mars, les prix s’alourdissent et les caddies d’allègent. Si le consommateur se serre la ceinture, les chaines de production fabriquent du stock et au bout de quelques semaines, elles freinent les cadences, faute de débouchés ou alors faute d’approvisionnement. Si la guerre en Ukraine se prolonge, l’Europe va être obligée de se mettre en mode économie de guerre. Il lui faut tout à la fois dégager des ressources afin de financer les budgets de la défense et d’aide aux réfugiés. Mais aussi chercher un modèle qui l’affranchisse des livraisons de gaz russe. C’est vrai pour tous les États membres de l’Union européenne, mais c’est encore plus vrai pour les pays frontaliers de la Russie ou de ses alliés comme la Pologne. Encore plus vrai pour l’Allemagne, qui a accepté d’adhérer à un modèle dont elle s’était exclue depuis la fin de deuxième guerre mondiale. A l’époque, l’Allemagne, défaite, avait été contrainte d’abandonner toutes les dépenses militaires, ce qui la dispensait d’avoir à financer un budget … Et ce qui, d’une certaine façon, lui a permis de renforcer sa puissance d’investissements industriels et civils et donc sa compétitivité. Le changement est d’autant plus fort que l’Allemagne avait aussi fondé son développement économique sur des achats de gaz russe, qui représente presque 80 % de son énergie. Bref aujourd’hui, l‘Europe va devoir prendre en compte le surcout de la guerre et lancer très sérieusement des investissements pour trouver des alternatives au gaz russe. ”
+ Et le très washingtonien The Hill confirme: “Les sanctions occidentales sans précédent dirigées par les États-Unis contre la Russie ont été comparées à des armes économiques de destruction massive censées détruire l’économie russe. En réalité, les sanctions sont comme une arme à double tranchant.
L’Occident est tombé dans un piège : les sanctions, en faisant monter les prix mondiaux des matières premières et de l’énergie, entraînent une augmentation des revenus de Moscou, malgré une réduction importante de ses exportations.
Paradoxe : malgré le fait que la Russie soit coupée des artères financières mondiales, le rouble russe s’est fortement redressé. Mais le Japon paie le prix pour avoir suivi l’exemple des États-Unis avec la Russie, le yen japonais (la troisième devise la plus échangée) est tombé à son plus bas niveau en 20 ans par rapport au dollar américain, devenant la pire des 41 devises surveillées cette année – pire que le rouble. .
Pendant ce temps, l’inflation galopante et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement menacent les bénéfices des entreprises occidentales, et l’augmentation des taux d’intérêt pour freiner l’inflation exacerbe une situation déjà mauvaise pour les consommateurs.”
Vers le monde multipolaire
+ Hegel décrivait en son temps la migration de la Raison de l’Orient vers l’Occident. A lire la dernière tribune de M.K. Bhadrakumar, on a l’impression que la Raison a déjà fait une bonne part du chemin inverse:
“Il est de plus en plus évident que l’Ukraine pourrait ne pas survivre sous sa forme actuelle sous le poids combiné de la confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, de l’impasse entre les Églises en Ukraine et de la fragmentation alimentée par les nationalistes radicaux, les clivages ethniques et les retards de l’histoire. Une fois encore, à l’heure où l’Inde est engagée dans un dialogue actif avec la Commission européenne, n’oublions pas que les perspectives de l’Europe à court et moyen terme ne sont pas rassurantes : migration à grande échelle en provenance d’Ukraine (on s’attend à ce qu’il y ait environ 10 millions de réfugiés), sécurité alimentaire, hausse du niveau d’inflation, baisse du niveau de vie, etc.
Le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, a reconnu la semaine dernière que la situation en Ukraine “présente un facteur d’incertitude et d’imprévisibilité pour l’Europe, la croissance économique va évidemment ralentir avec un risque de stagnation”. Il n’est pas surprenant que peu de pays européens préconisent le découplage de la Chine. L’Europe a besoin de la Chine pour stabiliser l’économie. De toute évidence, le véritable “perdant” de ce conflit pourrait s’avérer être l’Europe elle-même.
Ces réalités donnent à penser à l’Inde que le contexte actuel n’est pas accidentel ni une éruption soudaine. Il s’agit d’un phénomène mondial qui s’est développé au cours des dernières décennies depuis la fin peu concluante de la guerre froide dans des circonstances dramatiques. Il ne faut pas s’attendre à une détente russo-américaine. Le président Biden s’aventure dans des territoires interdits qui touchent des cordes très profondes dans la conscience collective russe de l’invasion nazie et du “Régiment immortel”.
Entre-temps, un nouvel ordre financier mondial est en train de naître, et l’Occident n’aura pas son mot à dire dans ce nouvel ordre. La Russie a entamé “une révolution subversive qui a renversé la table, reliant des produits de base tels que le gaz naturel russe au rouble et à l’or, transformant la guerre monétaire lancée par l’Occident en une guerre entre l’argent et la monnaie”, comme le dit le célèbre universitaire et penseur politique chinois Zhang Weiwei. (…)
Le fait est que la décision prise par les États-Unis le 28 février de geler environ la moitié des réserves de change de la Russie constitue un abus de confiance flagrant, alors que cette confiance était le seul fondement du système financier international pendant tout ce temps. En termes simples, les États-Unis, qui émettent la principale monnaie de réserve mondiale, ont fait preuve d’une volonté effrontée de geler tous les actifs étrangers en une fraction de seconde. En d’autres termes, Washington a décidé d’arrêter de jouer selon les règles monétaires.”
+ La Russie a accepté un contrat de 30 ans pour fournir du gaz à la Chine via Power of Siberia 2, un nouveau gazoduc de 2.600 km partant des champs gaziers de Bovanenkovo et Kharasavey à Yamal,
Cependant, avant même ce projet de moyen terme, les exportations de gaz vers la Chine via Power of Siberia ont augmenté de 60 % en glissement annuel au cours des quatre premiers mois de 2022.
+ La guerre d’Ukraine n’est-elle que le dernier épisode d’un affrontement plus ancien? C’est la lecture que propose Pierre-Emmanuel Thomann (voir carte ci-dessus):
“En expansion continue depuis la fin de la guerre froide, les Etats-Unis se sont finalement retrouvés en sur-extension géopolitique. La bascule géopolitique s’est produite en Syrie, avec l’intervention russe dès 2015, et la bataille d’Alep, qui a fait échouer le changement de régime promu par les États-Unis et leurs alliés du Rimland pour continuer à élargir la zone d’influence euro-atlantiste.
En recul géopolitique depuis l’échec du changement de régime en Syrie dès 2015, suivi du départ d’Afghanistan en 2021, les États-Unis se sont ensuite repositionnés sur une deuxième ligne de front dans l’Indopacifique en opérant un resserrement géopolitique avec les pays anglo-saxons au sein de l’alliance AUKUS
La Russie, par des opérations militaires successives (Géorgie 2008, Syrie 2015, Ukraine 2014, 2022) ou des opérations d’imposition de la paix (Haut Karabagh 2021) a repris l’initiative et cherche à desserrer l’étau de l’encerclement de l’OTAN dans le Rimland, qui s’élargissait à ses dépend, avec les élargissements successifs de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide.
Cette poursuite de la bascule géopolitique ne se fait pas sans difficultés, car les États-Unis et leur alliés de l’OTAN cherchent à faire de l’Ukraine, un nouvel Afghanistan pour la Russie. La dureté des combats entre les armées ukrainiennes et russes résulte avant tout de l’aide militaire portée par tous les pays de l’OTAN, États-Unis en tête à l’Ukraine depuis 2014. Cette aide massive a porté sur l’entrainement, l’armement de l’armée ukrainienne mais aussi la construction d’infrastructures militaires (ports, bases militaires pour la formation…) et depuis le déclenchement de l’opération russe, avec des livraisons d’armes à partir de la Pologne et la Roumanie, la fourniture continue de renseignements (continuum OTAN-Ukraine), des sanctions économiques massives et la prise en charge de la guerre de communication de l’Ukraine contre la Russie.
L’opération militaire russe de 2022 aboutira pourtant inévitablement à la neutralisation de l’Ukraine c’est à dire le renoncement à l’OTAN, condition minimale et nécessaire pour la sortie de crise.
Du point de vue géopolitique, cela signifierait un nouveau recul géopolitique pour les États-Unis et l’OTAN qui perdraient un Etat-front qu’ils ont armé et entrainé, sans adhésion formelle à l’OTAN, avant-poste dans le monde russe pour grignoter la sphère d’influence de la Russie“.
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