United Aircraft Corporation (UAC) a lancé la production de 20 monocouloirs Tupolev Tu-214, et prévoit d’en produire 10 par an alors que la Russie risque d’être bientôt privée des Airbus et Boeing suite à l’invasion de l’Ukraine.
Le directeur général d’UAC Yuri Slyusar a confirmé le 6 avril 2022 à l’agence Tass la reprise de la production du Tu-214, équivalent local (210 passagers en une classe) des A321 et 737-900ER occidentaux qui sont désormais privés de nouvelles pièces détachées, de maintenance et des services suite aux sanctions européennes et américaines. La production de vingt appareils a déjà démarré, un porte-parole précisant qu’il s’agissait de Tu-214 qui étaient déjà « prévus pour les années à venir ». Le mois dernier, le vice-Premier ministre russe Yuri Borisov avait déjà annoncé que le site de Kazan Aircraft Production Association (KAPO) devrait produire dix Tu-214 par an.
Le dirigeant de Rostec (qui contrôle toute l’aéronautique russe) Sergei Shemezov avait lui aussi évoqué une possible relance du programme Tupolev Tu-204 et de son dérivé Tu-214. « Dans le contexte de graves restrictions à l’exploitation d’aéronefs civils de fabrication étrangère, des tâches à grande échelle sont confrontées à l’industrie aéronautique nationale. De plus, ils doivent être résolus dans un délai très serré. Cela concerne principalement l’expansion de la production d’avions existants », déclarait-il alors.
Lancé début 1989, le monocouloir a été produit à 89 exemplaires et mis en service entre autres chez la défunte Transaero. La version Tu-214 a décollé pour la première fois en 1996, avec pour seules différences avec le Tu-204 une MTOW plus élevée, la taille de ses portes et le site de leur assemblage, chez KOPA à Kazan pour le premier et chez Aviastar à Oulianovsk pour le second.
Le rythme de production des nouveaux Tu-214 devrait atteindre dix exemplaires par an initialement, et UAC compte également accélérer mais celle du quadriréacteur Ilyushin Il-96. La Russie étudie en outre la possibilité de créer à Kazan un centre de fabrication supplémentaire pour éviter une pénurie de pièces de rechange, notamment pour ces deux avions.
Alors que l’EASA avait « décertifié » le Sukhoi SSJ100 Superjet, le Vice-premier ministre russe avait également évoqué le projet Irkut MC-21 (certifié en Russie en décembre dernier, attendu chez Rossiya en septembre prochain) : il est « compliqué car il était initialement prévu de dépendre de la coopération internationale ». Mais les travaux vont continuer et même s’accélérer, ajoutait-il : « « Il n’y a pas de pause dans le travail des entreprises et il n’y en aura pas. Tout le monde continue à travailler », notamment sur la deuxième motorisation proposée, l’Aviadvigatel PD-14 de conception 100% russe.
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