Le président ukrainien affirme que les membres de l'OTAN ne lui enverront pas d'avions de combat parce qu'ils n'ont pas 1 % de la bravoure dont ont fait preuve les défenseurs de Mariupol.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reproché aux membres de l'OTAN de ne pas lui envoyer d'avions de guerre pour l'aider à combattre l'armée russe, affirmant ainsi que ses partisans occidentaux manquent de courage.
S'exprimant par vidéo tôt dimanche depuis Kiev, M. Zelensky a critiqué ses alliés pour leur "ping-pong sur la question de savoir qui et comment devrait remettre des avions à réaction et d'autres armes défensives", ajoutant que "l'Ukraine ne peut pas abattre les missiles russes avec des fusils de chasse et des mitrailleuses, qui sont trop nombreux dans les stocks". Par exemple, a-t-il dit, pour briser le siège russe de Mariupol, l'Ukraine a besoin de chars, d'autres véhicules blindés et surtout d'avions de guerre.
M. Zelensky a fait ces commentaires après que le président américain Joe Biden a prononcé un discours cinglant à Varsovie samedi soir, déclarant que l'invasion de l'Ukraine par Moscou "ne sera jamais une victoire" et que le président russe Vladimir Poutine "ne peut rester au pouvoir." Toutefois, lorsque les représentants ukrainiens ont rencontré M. Biden et d'autres responsables américains plus tôt dans la journée, ils n'ont reçu aucune garantie que leur pays recevrait les armes que M. Zelensky n'a cessé de réclamer.
En Russie, on prétend souvent que les États-Unis utilisent l'Ukraine pour tenter d'affaiblir Moscou.
Le commandant en chef ukrainien a opposé l'"héroïsme" des défenseurs de Marioupol à la réticence des États occidentaux à fournir une aide militaire qui pourrait déclencher un conflit direct entre l'OTAN et la Russie.
"Leur détermination, leur héroïsme et leur fermeté sont étonnants", a déclaré Zelensky à propos des combattants de Mariupol. "Si seulement ceux qui réfléchissent depuis 31 jours à la manière de remettre des dizaines de jets et de chars avaient 1% de leur courage".
M. Zelensky a fait campagne pour que les États-Unis et les autres membres de l'OTAN imposent une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, afin d'empêcher Moscou de profiter de sa puissance aérienne supérieure. M. Poutine a prévenu que toute mesure de ce type, qui obligerait les États occidentaux à contrôler la zone, serait considérée comme une participation au conflit militaire, avec tout ce que cela implique.
Les responsables de M. Biden ont rejeté cette idée et déclaré que fournir des avions de combat à l'Ukraine présenterait un "risque élevé" d'escalade de la guerre.
Au-delà des implications d'une confrontation militaire directe de l'OTAN avec la Russie, il y a d'autres défis à relever pour fournir à Zelensky les armes qu'il souhaite. Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a souligné samedi que l'armée ukrainienne n'est pas préparée à utiliser les armes occidentales les plus avancées.
"L'un des plus grands défis est que plus les systèmes d'armes sont sophistiqués, plus il faut de la formation pour les utiliser, c'est pourquoi il faut vraiment concentrer les efforts pour aider les Ukrainiens à remettre à neuf ou à localiser les équipements russes ou soviétiques qui se trouvent déjà dans leur inventaire", a déclaré M. Wallace au journal britannique Daily Mail. "Se contenter de fournir des chars britanniques ne fonctionnerait pas vraiment".
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