Dans la nuit de samedi à dimanche, le président ukrainien a annoncé la fermeture des 11 partis d'opposition en Ukraine. L'on appréciera à sa juste valeur le silence total des milieux politiques et journalistiques occidentaux, des ONG de défense des "valeurs démocratiques". Mais il est vrai que l'existence d'une véritable opposition n'est depuis longtemps plus une valeur occidentale. Quelle opposition acceptable au monde global pourrait exister, qui ne remettrait pas immédiatement en cause cette globalisation ? Alors, silence, on ferme.
Zelensky a annoncé la décision du Conseil de sécurité et de défense d'interdire l'activité des partis d'opposition. Cela intervient déjà après l'adoption de toute une législation interdisant de critiquer le pouvoir ukrainien sous peine de poursuites pénales, après l'interpellation de différents activistes d'opposition, notamment Elena Berejnaya à Kiev qui était intervenue de manière critique devant l'ONU, après l'interpellation de Victor Medvedchuk, l'opposant numéro un qui plaide pour un dialogue avec la Russie. Mais de tout cela, comme de ce qui suit, les médias et les politiques occidentaux préfèrent ne pas trop parler. Et pour cause, cela casse le mythe de la gentille junte ukrainienne qui se bat pour les valeurs occidentales (la soumission, l'inféodation ?) contre la méchante Russie du vilain Poutine - bouhh!
Ainsi, les 11 partis ukrainiens d'opposition sont désormais hors-la-loi, tant que le conflit va durer.
"Le Conseil national de sécurité et de défense a décidé de suspendre l'activité d'un certain nombre de partis politiques pendant la période de la loi martiale, à savoir, la "Plateforme d'opposition - Pour la vie !", "le parti Sharia", le parti "Nachi", le parti "Bloc d'opposition", "l'opposition de gauche", "l'Union des forces de gauche", "Pouvoir", le Parti socialiste progressiste, le Parti socialiste, le Parti des socialistes, le Bloc de Vladimir Saldo"
Quelques précisions :
"Le plus important de ces partis est la Plateforme d'opposition-Pour la vie, de l'opposant Viktor Medvedtchouk, qui compte 44 élus sur 450 à la Rada, le Parlement ukrainien. Viktor Medvedtchouk est accusé entre autres d'entretenir des relations amicales avec Vladimir Poutine qui serait, selon l'homme politique ukrainien, le parrain de sa fille. Est également concerné le parti Nashi de l'ancien député Yevheniy Mourayev qui ne compte aucun élu. En janvier dernier (soit un mois environ avant le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine), la diplomatie britannique avait accusé Moscou de considérer cet homme politique comme un «candidat potentiel» pour diriger l'Ukraine après avoir reversé par la force le gouvernement. La diplomatie russe avait, alors, démenti catégoriquement ces allégations"
Autrement dit, des partis parlementaires vont être suspendus. Si l'on justifie cette suspension de la vie politique par le temps de guerre, où le moment n'est pas à la réflexion mais à l'écrasement, dans ce cas il faut suspendre le Parlement lui-même en entier et non pas de manière sélective.
Le ministère de la Justice doit prendre immédiatement toutes les mesures et Zelensky de conclure :
"Tout le monde doit prendre soin des intérêts de l'État, des intérêts de l'Ukraine. Parce que c'est pour nous, pour la vie"
Quel est le rapport entre la répression de l'opposition et le bien justement de l'État ? Que les intérêts de la junte gouvernante soit en jeu, oui. Que les intérêts de leurs tuteurs soient directement en jeu, aussi. Mais c'est bien l'intérêt de l'État autant que celui de l'Ukraine qui est ici sacrifié. Car doivent être écrasées toutes les voix appelant à la raison, appelant à prendre en considération l'intérêt national ukrainien et à cesser d'offrir le pays en terrain de jeu atlantiste.
Quand Zelensky dit "c'est pour nous", c'est effectivement pour lui et ses acolytes. Quand il parle de la vie, il parle bien de la sienne et de celle de ses amis.
Mais quel est le rapport avec l'Ukraine et le peuple ukrainien ici ?
Par son silence, l'Occident n'aide pas l'Ukraine, elle soutient et pousse cette junte à aller toujours plus loin, à sacrifier entièrement le pays.
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