Onze départements du nord et du centre de la France sont placés en vigilance orange neige-verglas dès la nuit de jeudi à vendredi.
Changement radical de météo après une période de douceur printanière : la neige est attendue à partir de jeudi 31 mars, du nord-ouest au sud de la France. Elle sera accompagnée d'un refroidissement brutal des températures et de possibles gelées à partir de samedi, selon Météo France.
Météo France a pris les devants, et a émis jeudi matin une alerte orange neige et verglas pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais, ensuite élargie à neuf autres départements : Calvados, Creuse, Eure, Loire, Haute-Loire, Orne, Puy-de-Dôme, Seine-Maritime et Somme. Voici ce que l'on sait de cette vague de froid.
Un air "polaire" venu du Grand Nord
Le mercure va drastiquement chuter à cause de l'arrivée sur l'Hexagone d'une masse d'air venue directement de l'Arctique, comme le signale le météorologue écossais Scott Duncan sur Twitter.
Arctic cold & snow about to pour through Europe
— Scott Duncan (@ScottDuncanWX) March 29, 2022
April, is that you? pic.twitter.com/NgAGga08BJ
Cet air "polaire" va progresser sur la France jeudi et vendredi, a expliqué Véronique Ducrocq, directrice des opérations pour la prévision chez Météo France, lors d'un point presse mercredi.
Des averses de neige "quasi généralisées" vendredi
Si les scénarios restent encore incertains, "tant en termes de localisation du phénomène que de quantité de neige, et également en termes de tenue au sol de cette neige", Météo France table sur l'arrivée jeudi de pluie et neige mêlées, sur le nord de la France "avec une tenue au sol très localisée". Dans la nuit de jeudi à vendredi "des précipitations neigeuses vont pénétrer par le littoral de la Manche, associées à un vent de nord assez fort, 70 à 80 km/heure", précise Véronique Ducrocq.
Elles toucheront les Hauts-de-France puis le Centre et le Massif central. Vendredi dans la journée, les averses de neige "seront quasi généralisées du Nord au Sud-Ouest, au-dessus d'une altitude de l'ordre de 200 à 300 mètres dans le Sud-Ouest et des précipitations neigeuses" assez abondantes sur les Pyrénées, avec un risque d'avalanche associé.
L'épaisseur au sol attendue est de 5 à 10 centimètres sur les Hauts-de-France ainsi que le Nord et l'Ouest du Massif central, et 2 à 5 centimètres sur la région Centre. En région parisienne, on pourrait atteindre de 1 à 3 centimètres de neige, jusqu'à 5 centimètres en début de matinée de vendredi. Mais la neige tiendra-t-elle au sol ? Sa persistance sera freinée par des "températures de surface encore élevées et le vent soutenu", prévient la directrice des opérations pour la prévision chez Météo France. Dans Paris intra-muros, il est peu probable de voir les trottoirs couverts de neige dans la durée compte tenu des températures. L'agence météo prévient toutefois que ce scénario peut encore changer.
Des gelées potentiellement destructrices pour les récoltes
Lundi, Météo France avait mis en garde sur cet épisode de froid avec des gelées qui pourraient affecter les cultures dont le réveil végétatif a été favorisé par la récente période de douceur. A partir de samedi matin, "sur de nombreuses régions du pays", "il faut s'attendre à du gel fréquent", a expliqué François Gourand, prévisionniste à Météo France. De quoi pousser certains agriculteurs à prendre les devants.
Vendredi, les températures minimales sont attendues entre -3 et 3°C sur la moitié nord d'est en ouest, et de -3 à 8°C du Limousin à la côte d'Azur, avec un vent soutenu qui accentuera l'impression de froid sur une grande partie du pays.
Samedi, de fortes gelées sont attendues sur le Massif Central et les Alpes, avant de se généraliser dimanche sauf le long du littoral méditerranéen, généralement de -4°C à -1°C.
Un phénomène ni "habituel" ni exceptionnel
Il n'est pas exceptionnel de voir de la neige en avril, rappellent les prévisionnistes de Météo France. En 2008 une légère couche de neige avait recouvert Paris début avril, et le nord du pays. En 2013 et 2018, la neige avait touché la Normandie.
"Perdre 20°C en seulement quelques jours n'est pas habituel, mais c'est un phénomène que l'on observe environ tous les trois ou quatre printemps", analyse auprès du Parisien Matthieu Sorel, climatologue à Météo France. "On a souvent l'impression, à l'arrivée de journées douces au cours du printemps, que l'hiver est définitivement derrière nous. Ce sentiment est très humain, d'autant que nous avons la mémoire courte et que nous oublions vite les épisodes similaires des années précédentes".
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