Ce plan permettra de créer une force de combat européenne, mais il est loin de constituer l'armée dont rêvent certains dirigeants européens.
L'UE approuve un plan de défense commun
Lundi, l'Union européenne a approuvé la boussole stratégique, une stratégie de défense commune à l'échelle de l'Union qui permettra de créer une force de déploiement européenne de 5 000 hommes. Si une telle décision constitue une première historique pour l'Union, elle est nettement plus modeste que l'armée européenne proposée par le Français Emmanuel Macron.
L'"Union européenne vient d'approuver la boussole stratégique", a annoncé le ministre des finances letton Edgars Rinkēvičs, à l'issue d'une réunion des ministres européens de la défense et des affaires étrangères à Bruxelles plus tôt dans la journée. Le plan fournit une "boîte à outils nécessaire pour que l'UE devienne un véritable acteur géopolitique de défense et de sécurité avec l'OTAN", a-t-il déclaré, et n'est que le "début du voyage" pour l'avenir militaire du bloc.
Le plan lui-même existe depuis 2020, date à laquelle il a été proposé par le Conseil européen. Depuis lors, il a été critiqué par les pays d'Europe de l'Est qui préfèrent s'en remettre à l'OTAN et à la puissance américaine pour leurs besoins en matière de défense, ainsi que par les commentateurs de l'Irlande neutre, qui ont demandé l'assurance que seules les missions de maintien de la paix seraient entreprises par le bloc et que l'ONU jouerait un rôle central dans la prise de décision.
Toutefois, le déclenchement du conflit en Ukraine a précipité l'adoption du plan. Dans sa forme actuelle, le Compas stratégique vise à améliorer la coopération entre les armées européennes existantes, à stimuler la coopération avec l'OTAN, à consolider les capacités de cyberdéfense et à faciliter les investissements conjoints dans la recherche et le développement.
Cependant, il facilite également la création d'une "capacité de déploiement rapide" de 5.000 soldats de l'UE, marquant ainsi la première étape franchie par le bloc vers la création d'une armée commune. Ce pas vers la militarisation est significatif, d'autant qu'il intervient moins d'un mois après que la Commission européenne a annoncé qu'elle fournirait à l'Ukraine des armes et des munitions pour un montant de 450 millions d'euros (497 millions de dollars).
Une évaluation stratégique de l'UE a identifié "l'instabilité régionale, les conflits, la fragilité des États, les tensions interétatiques, les influences extérieures, [et] l'impact déstabilisant des acteurs non étatiques" comme les raisons de l'élaboration du plan, ce qui suggère que le bloc pourrait, à un moment donné et dans une certaine mesure, intervenir dans de futurs conflits semblables à celui de l'Ukraine.
Une telle intervention serait une étape sans précédent pour l'Union, mais la boussole stratégique n'est toujours pas à la hauteur de l'unité militaire soutenue par certains dirigeants. M. Macron est depuis longtemps partisan de la création d'une armée européenne et de la réduction de la dépendance du bloc à l'égard de l'OTAN, une alliance qu'il a qualifiée de "mort cérébrale" en 2019.
Macron a renouvelé sa pression pour une force de combat de l'UE indépendante de l'OTAN plus tôt ce mois-ci, déclarant que le conflit en Ukraine avait "changé d'ère" pour l'Union européenne. Cependant, les Européens de l'Est se contentent toujours de compter sur l'OTAN pour leurs besoins en matière de défense, le vice-premier ministre polonais Piotr Glinski ayant déclaré samedi au Telegraph que l'UE n'était pas prête pour un conflit et que les commentaires de Macron risquaient de "déstabiliser l'Europe."
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