03 mars 2022

La colère de Français qui ont quitté Kiev, abandonnés par la France

Un convoi de 16 Français a quitté lundi la capitale ukrainienne en voiture pour rejoindre la Moldavie. Sans garantie sur sa sécurité. L'un de ces Français témoigne sur BFMTV.

Alors que la Russie intensifie son offensive en Ukraine, et a notamment bombardé mardi soir la tour de télévision de Kiev, frappe qui a causé la mort de 5 personnes, les Français sont incités depuis plusieurs jours par les autorités à quitter la capitale ukrainienne. Mais aucune garantie sur leur sécurité n'a pu être apportée.

L'ambassade de France a d'ailleurs été déplacée à Lviv, à l'ouest du pays. L'ambassadeur Étienne de Poncins a quitté Kiev lundi soir et est toujours en route, sous escorte sécurisée par les gendarmes du GIGN pour ce long périple de près de 600 kilomètres. La ville, proche de la frontière polonaise, est à ce jour moins frappée par les attaques russes.

"Les routes pour sortir de Kiev par le Sud ne sont sans doute pas totalement sûres, mais il existe aujourd'hui une opportunité de quitter la ville", a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, précisant toutefois que la France ne pourrait "pas apporter d'assistance sur la route".

Pas de garantie concernant la sécurité donc, mais une incitation à quitter la capitale et les zones dangereuses.

Manque de carburant

Lundi, un convoi de quatre voitures avec à leur bord 16 Français, dont plusieurs enfants, a quitté Kiev à peu près au même moment que l'ambassadeur. Ils se sont organisés avec les moyens du bord, via Whatsapp, et auraient souhaité pouvoir partir dans le giron du représentant français et des voitures diplomatiques.

"On a évité les grands axes, on a pris plutôt les routes de campagne , pas du tout en bon état, donc on avance très lentement, il y a beaucoup de pompes qui n'ont plus d'essence", raconte sur BFMTV Olivier Eynard, l'un de ces Français, parti avec son épouse de Kiev. L'homme témoigne parfois d'"une heure ou deux heures de queue pour avoir un 20 litres" de carburant.

L'objectif du convoi est de rejoindre la frontière moldave en passant par la ville de Vinnytsia.

Accueil chez l'habitant

Sur BFMTV, Olivier Eynard confie se sentir abandonné par les autorités françaises et a l'impression que les ressortissants sont laissés livrés à eux-mêmes.

"On n'a eu aucune information. Bien sûr, on aurait pu se joindre au convoi (de l'ambassadeur, NDLR) et être au moins protégé. Rien du tout, rien n'a été fait. On s'est fait larguer deux fois par notre pays", juge, amer, le ressortissant français.

Face aux difficultés du trajet, long et éprouvant, il explique pouvoir compter sur l'aide de personnes rencontrées en cours de route. "On est accueilli chez l'habitant", confie-t-il. "C'est fantastique, c'est un réseau de solidarité hallucinant qui s'est mis en place tout seul, par des gens exceptionnels", juge-t-il.

Le convoi des Français devrait encore mettre plusieurs heures pour rejoindre la frontière moldave, estime Olivier Eynard. Les membres du convoi espèrent pouvoir la franchir le plus rapidement possible.

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