Maison enflammée, placards électriques incendiés, véhicules réduits en cendres : nous sommes allés sur les traces des émeutes de Sevran, dans le 93. Rappelons les faits. Samedi 27 mars vers midi, Jean-Paul Benjamin, 33 ans, originaire d'Haïti, vole une fourgonnette remplie de colis à l'un de ses employeurs avec lequel il était en conflit. La brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois repère la camionnette. Le conducteur refusant d'obtempérer, un officier de la BAC ouvre le feu. Jean-paul Benjamin, touché à l'omoplate gauche, décédera à l’hôpital des suites de ses blessures.
Depuis l'annonce du décès, des émeutiers dégradent l’espace public, notamment à Sevran, en Seine-Saint-Denis (93). Les autorités font nettoyer très rapidement les lieux saccagés, mais des traces importantes de dégâts demeurent. Devant nos yeux, un local associatif calciné : une maison de 100 mètres carrés, située à proximité d’un parc à jeux pour enfants. Un employé de la commune qui gère la circulation confirme que cet édifice a bien été la cible des émeutiers.
Sur la route qui mène au quartier des Beaudottes, de grandes traces de plastique fondu marquent le bitume. Ce sont les restes de bennes à ordures qui ont été carbonisées. Un habitant nous indique l'endroit où une carcasse de poids lourd a été retirée. Un placard électrique encore fumant agonise dans un quartier pavillonnaire des Sablons. L’Agence France-Presse fait état, le 30 mars, de quatre véhicules et d'une quinzaine de poubelles incendiés, ainsi que d'un véhicule de la police municipale dégradé par des projectiles. Selon une source habitant Sevran depuis vingt ans, « ceux qui mettent le bazar sont des jeunes, voire de très jeunes. Les débordements ne vont pas s’éterniser, pour éviter de mettre en péril le trafic de drogue. » L’AFP indique que sur les treize personnes interpellées pour dégradations et violence dans la nuit du 29 mars, cinq sont mineures.
Les violences urbaines font tache d'huile. Dans la commune voisine d'Aulnay-sous-Bois, un car de la société Transdev a été dérobé et carbonisé. Alors que l’enquête n’a pas encore rendu ses conclusions, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet (gauche rassemblée écologique solidaire et citoyenne), a apporté son soutien à la famille du chauffard dans un communiqué officiel. Concernant les émeutes qui ont lieu dans sa commune, le premier magistrat de la commune considère que « la tristesse des habitants, encore sous le choc, doit s’exprimer autrement ».
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