« Vous nous saignez ! » : dans les Landes, les agriculteurs en colère ont multiplié les actions devant les grandes surfaces

Ce samedi 26 février, à Mont-de-Marsan et à Dax, des dizaines d’agriculteurs de la FDSEA et des JA étaient mobilisés pour protester contre les « difficiles négociations » qui les lient avec la grande distribution.

De la ferraille, des branchages, des vieilles planches, des bâches usées et du fumier à gogo. Ce samedi matin, les clients qui entraient et sortaient du centre commercial Carrefour, avenue du Maréchal-Juin, à Mont-de-Marsan se pinçaient le nez. Il faut dire que la visite du monde agricole a surpris aussi bien les consommateurs que les responsables du magasin.

Vers 8h45, à l’heure où le chef de l’État inaugurait le Salon de l’agriculture à Paris, cinq tracteurs avec leurs immenses remorques ont pénétré dans le parking pour y déverser tout leur contenu. « Vous nous saignez ! » ont crié certains agriculteurs pour répondre aux protestations des employés de l’enseigne. Le reste de la manifestation, cadrée par quelques policiers, s’est déroulé dans une ambiance sereine.

Des scènes similaires ont eu lieu à Dax – au Grand Mail et à Intermarché Porte Sud – ainsi, qu’un peu plus tard dans la matinée, au Grand Moun, à Saint-Pierre-du-Mont, où les agriculteurs ont également répandu du fumier à l’intérieur de la galerie commerciale.

Du fumier dans la galerie commerciale du centre Leclerc, au Grand Moun.

D’autres actions

Si les producteurs et éleveurs reconnaissent l’utilité de la loi Egalim, ils pestent contre les négociations enclenchées avec le secteur de la distribution et les industriels. « On est content d’avoir cet outil législatif, qui doit normalement nous permettre de construire les prix à partir de nos coûts de production, explique François Lesparre, le président de la FDSEA 40. Ils sont en train d’étrangler les agricultures en tirant les prix vers le bas et en s’entendant tous pour le faire. » La hausse du prix des matières premières, notamment l’alimentation animale, mais aussi de l’énergie ainsi que des emballages changent la donne.

Pour comprendre cette colère, il faut savoir que des négociations commerciales, entre les supermarchés et leurs fournisseurs, ont lieu actuellement. Elles détermineront le prix des produits mis en rayon pendant l’année et, in fine, le revenu des agriculteurs. Ces derniers ont promis d’autres actions coup de poing, si rien ne se change dans les prochaines semaines. « Nous ne sommes pas habitués à ce genre de manifestations mais nous recommencerons s’il le faut », jure François Lesparre.

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