Les
pays européens achètent leur gaz à un prix plus élevé car ils ont
renoncé à des contrats à long terme avec la Russie, estime le
porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Un récent rapport d’Oxford
Economics prédit d’ailleurs que la hausse du prix du gaz va se
poursuivre en 2022.
Alors
que les cours du gaz et de l’énergie ont atteint des sommets ces
derniers mois, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a
déploré que les pays européens aient renoncé à signer des contrats à
long terme pour la livraison de gaz russe, ce qui permettrait de
largement faire diminuer les prix.
"Le
Président a déclaré sur la coopération énergétique que toutes nos
interactions dans le domaine de l'approvisionnement en énergie devraient
être aussi transparentes que possible, exclusivement basées sur le
marché et sur des contrats à long terme. C'est ce que les Européens ont
abandonné, et maintenant ils achètent du gaz, je parle de brut, non pas à
300, mais à 1.300 [dollars par mètre cube]", a-t-il déclaré auprès de
Sputnik.
Si la Russie est un fournisseur important de l’Europe depuis des décennies, ses livraisons vers le Vieux continent n’ont pas augmenté cet hiver en raison d’une volonté de l’UE de diversifier ses sources d’importation,
notamment vers le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des
États-Unis, du Qatar, de l’Azerbaïdjan ou encore de l’Algérie. De plus,
Washington fait pression pour promouvoir son GNL et tente d’interrompre la mise en exploitation du gazoduc Nord Stream 2.
Ainsi,
les contrats passés avec la Russie ne sont plus à long terme, mais sont
remplacés par des transactions à court et moyen terme, plus
imprévisibles et plus chères. C’est déjà ce qu’avait reproché le
vice-Premier ministre russe Alexandre Novak à la Commission européenne
lorsque cette dernière dénonçait les prix élevés du gaz.
Prévisions peu optimistes
Et
la situation énergétique de l’Europe n’est pas près de s’améliorer.
Alors que les estimations prévoyaient plutôt une baisse du prix du gaz
en 2022, un récent rapport du cabinet d’analyse britannique
Oxford Economics prédit plutôt l’inverse, notamment en raison des
tensions géopolitiques autour de la Russie et l’Ukraine.
"La
hausse des prix de l'énergie et les retombées supplémentaires sur
l'alimentation et l'inflation de base signifient une inflation plus
élevée à long terme dans la zone euro", estime Angel Talavera,
spécialiste de l’économie européenne chez Oxford Economics.
La baisse des prix ne devrait se faire qu’à l’horizon 2023.
Même
constat pour l’institut public IFP Energies nouvelles concernant le gaz
naturel en Europe. "À la fin 2022, on [sera] toujours à des niveaux
très, très hauts, de l'ordre pour l'Europe de 90 euros du mégawattheure
[…] à comparer à la situation de 2019 où on était à 20 euros", a prédit
son président Pierre-Franck Chevet le 9 février en conférence de presse.
"La prévision gaz sur l'année 2022 est toujours à un très haut niveau et
ça va se répercuter clairement sur les prix de l'électricité", a-t-il
également déploré. Seul le prix du pétrole pourrait baisser, le baril
étant en mesure de revenir à 60 dollars.
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