Le néoconservatisme (plaidoyer pour le contrôle de la planète entière par le gouvernement américain – c’est-à-dire, d’un empire ou d’une « hégémonie » américaine universelle) a été énoncé pour la première fois en 1877, par le colonialiste de l’empire britannique Cecil Rhodes (fondateur de la Rhodésie et de l’Afrique du Sud en tant que colonies britanniques) lorsqu’il a rédigé le premier projet de son testament qui a finalement donné naissance à l’organisation Rhodes Trust qui sélectionne et endoctrine principalement les futurs dirigeants américains et britanniques afin de les former aux moyens d’entrer (et d’aider d’autres d’entre eux à entrer) dans leurs gouvernements respectifs et dans leurs agences de presse ou de propagande afin de contribuer à la mise en place d’un contrôle du monde entier par une aristocratie unie du Royaume-Uni et des États-Unis – les milliardaires qui contrôlent ces deux pays, et (accessoirement) les milliardaires qui contrôlent d’autres pays de langue anglaise, comme le Canada et l’Australie. C’était le plan, et cela reste le plan.
Voici un extrait de ce testament :
Vers et pour l’établissement, la promotion et le développement d’une société secrète, dont le but et l’objet véritables seront l’extension de la domination britannique dans le monde entier, le perfectionnement d’un système d’émigration du Royaume-Uni, et la colonisation par des sujets britanniques de toutes les terres où les moyens de subsistance sont accessibles par l’énergie, le travail et l’entreprise, et en particulier l’occupation par des colons britanniques de tout le continent africain, de la Terre Sainte, de la vallée de l’Euphrate, des îles de Chypre et de Kandy, l’ensemble de l’Amérique du Sud, les îles du Pacifique que la Grande-Bretagne n’a pas encore possédées, l’ensemble de l’archipel malais, le littoral de la Chine et du Japon, le rétablissement définitif des États-Unis d’Amérique en tant que partie intégrante de l’Empire britannique, l’inauguration d’un système de représentation coloniale au Parlement impérial qui pourrait tendre à souder les membres disjoints de l’Empire et, enfin, la fondation d’une puissance si grande qu’elle rendrait les guerres impossibles et favoriserait les meilleurs intérêts de l’humanité.
Il a poursuivi en mentionnant l’importance de leur contrôle sur la presse de la nation, car « la presse dirige l’esprit du peuple ». (L’idée était et est toujours de tromper le public pour qu’il vote pour leurs candidats afin qu’ils fassent leur affaire – et non l’affaire du public). Il a créé (en accord avec cette volonté) un réseau d’hommes qui ont été sélectionnés pour leurs capacités de leadership et pour leur engagement commun à travailler les uns avec les autres afin de permettre la conquête du monde par ces milliardaires, leurs sociétés internationales géantes et leurs « organisations non gouvernementales » (ONG), y compris de nombreux groupes de réflexion dans le monde entier.
Il s’agit d’un gouvernement mondial privatisé qui est contrôlé par ses milliardaires (par l’intermédiaire de la sélection, de l’embauche et de la rémunération d’agents qui sélectionnent et embauchent ensuite des sous-agents – qui, à leur tour, embauchent des millions de sous-sous-agents – dans cette organisation très hiérarchisée et à plusieurs niveaux) au lieu d’être contrôlé par son public (par l’intermédiaire d’électeurs non trompés dans un électorat général non corrompu de citoyens de la nation, comme le serait une véritable démocratie représentative). Il s’agit d’un gouvernement aristocratique, au lieu d’un gouvernement démocratique, et son objectif est que ces milliardaires (et non les habitants des pays qui y résistent) contrôlent toutes les nations – le monde entier.
Mon livre à paraître prochainement, « L’Amérique, empire du mal : La victoire posthume d’Hitler et pourquoi les sciences sociales doivent changer », fournit une documentation détaillée sur la façon dont l’Amérique (c’est-à-dire ses quelques personnes les plus extrêmement riches qui contrôlent les sociétés internationales américaines et britanniques) a effectivement pris le contrôle du monde après la Seconde Guerre mondiale, afin de l’asservir aux milliardaires américains et alliés. Leurs cartels extraient maintenant leurs richesses en contrôlant non seulement les médias d’information mais aussi les « sciences » sociales – en dupant le public (comme l’avait prévu Rhodes).
Cependant, la plupart des universitaires qui écrivent sur le néoconservatisme ne mentionnent même pas Rhodes comme étant son inventeur, mais se réfèrent plutôt au britannique Halford J. Mackinder, ou à son disciple néerlandais [américain, NdT] Nicholas J. Spykman, comme l’ayant prétendument inventé. Par exemple, les rhodésiens Jakob J. Grygiel et A. Wess Mitchell citent Mackinder et Spykman comme sources de leur pensée, mais ignorent Rhodes comme s’il n’avait jamais existé. Leur livre prône la conquête du monde par les Américains, mais occulte l’origine de cette idée. C’est une pratique très courante chez les universitaires néoconservateurs – peut-être parce qu’en agissant autrement, ils exposeraient la graine britannique dont leurs propres vues, prétendument américaines, ont en fait dérivé. Le plan était « le rétablissement ultime des États-Unis d’Amérique en tant que partie intégrante de l’Empire britannique », et il a été réalisé ; mais le contrôle de l’empire sur le monde entier (qui est son objectif ultime) n’a pas encore été atteint.
Ces personnes se présentent comme des « réalistes » qui reconnaissent que dans tout jeu à somme nulle, il n’y a pas seulement un gagnant mais aussi un perdant, et ils disent que « notre » camp (dont ils cachent qu’il est en fait le camp de leurs propres maîtres payeurs, et non celui du public) « devrait » gagner. Au lieu de moraliser pour le défenseur et contre l’agresseur qui l’attaque, ils moralisent pour « nous » contre « eux », et ils supposent simplement toutes sortes de choses mauvaises contre « eux ». (Ils ignorent également TOUT jeu à somme positive – comme si TOUTE compétition devait être destructrice, aucune coopérative – ce qui est un mensonge évident de leur part). C’est ainsi que fonctionne la propagande, et c’est ce que font régulièrement les universitaires, en particulier ceux qui savent qui sont leurs véritables maîtres payeurs (les milliardaires qui financent leurs carrières). Par exemple, cette vidéo montre que la « compétition entre grandes puissances » à somme nulle de Grygiel fait référence à la guerre constante, et il « justifie » ainsi les agressions internationales incessantes de l’Amérique comme étant une position « réaliste », contre toute personne qui protesterait ou plaiderait contre les agressions de l’Amérique (ou même simplement en faveur de jeux coopératifs). Et Mitchell a déclaré lors d’un témoignage au Sénat américain devant le Comité des relations étrangères, entièrement néoconservateur : « Contrairement aux hypothèses optimistes des administrations précédentes, la Russie et la Chine sont des concurrents sérieux qui se dotent des moyens matériels et idéologiques de contester la primauté et le leadership des États-Unis au XXIe siècle. La prévention de la domination de la masse continentale eurasienne par des puissances hostiles demeure l’un des principaux intérêts de sécurité nationale des États-Unis. » Les envies de contrôle mondial des milliardaires américains (et britanniques) sont « réalistes » et doivent être satisfaites afin de protéger « les principaux intérêts de sécurité nationale des États-Unis » contre les nations « hostiles » (c’est-à-dire, en réalité, seulement « concurrentes ») (celles qui refusent d’être prises en charge par eux), qui sont simplement considérées comme des menaces pour la sécurité nationale, des ennemis du public américain (soi-disant). Cette présomption automatique que « nous » avons raison et que quiconque n’est pas d’accord est un ennemi, est la base de toute propagande néoconservatrice. C’est toujours « nous contre eux » dans les relations internationales.
Lorsque Mitchell a dit cela aux sénateurs, il remplaçait la néoconservatrice Victoria Nuland au poste de secrétaire d’État adjoint aux affaires européennes et eurasiennes, et il poursuivait sa politique néoconservatrice enragée, au service des présidents néoconservateurs enragés de l’Amérique, qui sont au service des milliardaires américains – qui sont tous (Républicains et Démocrates) également néoconservateurs.
Bien que des universitaires tels que Mitchell et Grygiel affirment que leurs opinions proviennent de Mackinder et de son disciple Spykman, ils ignorent que Mackinder était, en fait, un disciple de Rhodes et qu’il s’est exprimé devant la Chambre des Lords britannique le 19 octobre 1916 en disant que la position du gouvernement concernant le Rhodes Trust devait être d’exécuter, comme Rhodes l’avait spécifié dans son testament, les termes de son testament, et que cela concernait principalement un empire contrôlé par le Royaume-Uni et les États-Unis :
Il n’y a aucune preuve qu’il avait une idée générale concernant le monde entier. Son but était simplement d’ajouter au schéma qu’il avait créé pour le monde anglo-saxon – pour l’Empire britannique et pour notre grand royaume cousin de l’autre côté de l’eau.
Malgré le tact de ce discours (qui ne faisait donc aucune référence au projet de Rhodes d’une quelconque « société secrète » pour y parvenir), il disait à ses collègues Lords que le gouvernement britannique était obligé de faire avancer le Rhodes Trust en accord total avec les intentions de Rhodes.
Eric Zuesse
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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