Bill
Gates paraissait déçu à la conférence de Munich que le variant Omicron
ait, selon lui, mieux immunisé la population mondiale face au Covid-19
que les vaccins. Il espère dès lors que le développement et la
distribution des vaccins seront plus rapides lors de la prochaine
pandémie, qu’il anticipe déjà.
Le
milliardaire et co-fondateur de Microsoft Bill Gates était invité à la
conférence sur la sécurité de Munich non pas pour parler d’informatique,
mais de vaccins contre le Covid-19. Ayant longtemps investi dans la
recherche de vaccins via sa fondation, il a déploré que ceux-ci se
soient révélés moins efficaces que le variant Omicron pour atteindre et
immuniser la population mondiale.
"Malheureusement,
le virus lui-même, particulièrement le variant appelé Omicron, est une
sorte de vaccin qui crée à la fois une immunité des lymphocytes B et
lymphocytes T. Et il s’est mieux répandu à travers la population
mondiale que ne l’ont fait les vaccins…", a-t-il déclaré.
De
son propre aveu, le virus apparu il y a plus de deux ans s’est
désormais tellement répandu que la population mondiale bénéficie d’un
certain niveau d’immunité. "Le risque de maladie grave, qui est
principalement associé à l’âge, l’obésité ou au diabète, est maintenant
considérablement réduit", reconnaît-il.
"C’est
dommage", insiste-t-il plus tard, "que cela nous ait pris deux ans pour
répondre à la demande" en vaccins, laquelle est aujourd’hui inférieure à
l’offre. Ainsi, il serait déjà "trop tard" pour atteindre l’objectif de
l’OMS de vacciner 70% de la population mondiale d’ici à la mi-2022.
Autre pandémie
Bill Gates annonce déjà que "nous aurons une autre pandémie.
Ce sera un pathogène différent la prochaine fois". Il appelle donc les
gouvernements à investir dès maintenant pour assurer un développement et
une distribution plus rapides des vaccins. Selon lui, la technologie de
l’ARN messager peut permettre de le faire en six mois, et non en deux
ans.
"Le
coût de préparation pour la prochaine pandémie n’est pas si élevé",
avance-t-il, "ce n’est pas comme le changement climatique. Si nous
sommes rationnels, oui, nous pourrons l’arrêter tôt".
Investissement
Plus tôt cette semaine, le 15 février, la Commission européenne a annoncé un investissement conjoint
de 100 millions d’euros avec la Bill & Melinda Gates Foundation sur
cinq ans afin de mettre en place un organisme africain de régulation
des médicaments. Celui-ci devra notamment permettre de stimuler la
production de médicaments et de vaccins sur le continent, avec
l’objectif d’ici à 2040 qu’au moins 60% des vaccins qu’ils utilisent
soient produits sur place.
Actuellement,
ce continent de 1,2 milliard d’habitants ne produit que 5% des
médicaments et 1% des vaccins qu’il consomme. Cela a d’autant plus été
souligné par la pandémie de Covid, qui a vu les pays les plus riches
accaparer la plus grande part des stocks limités de vaccins.
Pour rappel, Bill Gates s’était opposé en avril dernier à la levée des brevets
sur les vaccins contre le Covid, une mesure réclamée par l’Inde,
l’Afrique du Sud et une centaine d’autres pays pour accroître la
production mondiale.
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