08 janvier 2022

Il s’enflamme comme une torche après avoir été tasé par la police

Deux mois après que cet incident a été rapporté par des médias américains, les autorités ont rendu publiques des vidéos des caméras de surveillance montrant un homme prendre feu après avoir été tasé par un policier. Il s’agit d’une affaire sensible car le nombre de victimes du Taser dépasse 900 aux États-Unis depuis 2000.

Un tournant important dans l’affaire qui porte sur un homme grièvement blessé fin octobre dernier, suite à l’utilisation par un policier américain d’un pistolet à impulsion électrique. Vendredi 7 janvier, la procureur général de l’État de New York Letitia James a autorisé la publication des vidéos de cet incident pour "augmenter la transparence et renforcer la confiance du public".

Les faits ont eu lieu le 31 octobre dernier dans un bureau de police de la ville de Catskille. À l’époque, le Times Union avait rapporté que Jason Jones, un homme de 29 ans, probablement en état d’ébriété, qui s’était versé du désinfectant pour les mains sur le haut du corps, avait eu une altercation avec des policiers et avait pris feu après qu’un agent avait utilisé un Taser.

Déroulement de l’incident

Les séquences prises par une caméra de surveillance installée dans le bureau de police montrent, en effet, un homme qui se dispute avec trois agents. Comme il n’y a pas de son, il est impossible de comprendre le sujet de la dispute mais les policiers restent calmes alors que l’homme semble surexcité. À un moment, l’homme enlève son T-shirt et reste torse nu. Quelques instants après, il prend un bidon de désinfectant et commence à s’asperger de son contenant. C’est là que l’un des trois agents sort son Taser et lui tire dessus.
 
Suite à l’utilisation de cette arme considérée comme non létale, l’homme s’enflamme comme une torche et le haut de son torse brûle pendant au moins 25 secondes alors que les policiers en panique sortent en courant de la salle, sans tenter de l’aider et le laissant tout seul. Ce n’est qu’après que la victime avait réussi d’elle-même à éteindre les flammes que l’officier qui lui a tiré dessus semble essayer de l’aider.
Finalement, d’après le Times Union, l’homme a été emmené à l'hôpital universitaire Upstate de Syracuse, dans l’État de New York. Où il est mort le 15 décembre après avoir passé 47 jours sous respirateur dans une unité de soins intensifs. La cause exacte de sa mort n’a pas été précisée.

Les policiers sont-ils coupables?

Alors que les investigations sont en cours, un officier qui "possède une vaste expérience dans la formation des policiers" a déclaré au quotidien sous couvert d’anonymat que les agents ont pour instruction de ne jamais utiliser de pistolet Taser sur une personne qui aurait pu être exposée à un liquide inflammable, y compris un désinfectant pour les mains, qui contient de l'alcool.
 
Il a précisé que les officiers en question auraient également dû immédiatement essayer d'aider l’homme lorsqu'il a pris feu, comme par exemple il est impératif de tirer un suspect d'une voiture en feu s'il s'écrase lors d'une poursuite.

"Jason n'était pas armé au poste de police et ne menaçait personne lorsque la police l'a frappé avec 50.000 volts de courant électrique et qu’il s'est enflammé", a déclaré Kevin A. Luibrand, un avocat représentant la famille de Jones.

Une arme dangereuse

Selon le site Fatalencounters.org, qui recueille les statistiques sur les morts lors des interventions policières aux États-Unis, au moins 919 cas létaux ont été constatés suite à l’utilisation du Taser depuis 2000. Il ne s’agit pas seulement des décès survenus immédiatement mais aussi des morts qui ont eu lieu parfois des heures après l’utilisation de l’arme, tout comme dans le cas de Jason Jones.

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