08 janvier 2022

Bayrou mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics

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Le maire de Pau, mis en examen dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du MoDem, exclut de démissionner de son mandat. Emmanuel Macron «continuera» d’échanger avec lui, a fait savoir l’entourage du président.

La décision était annoncée. Après une quinzaine de responsables ou ancien cadres du MoDem, dont Marielle de Sarnez, mercredi, le président du parti, François Bayrou, a été mis en examen à son tour vendredi soir pour «complicité de détournement de fonds publics» dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du MoDem, qui fragilise la formation centriste.

«Nous sommes soudés derrière les dirigeants, nous sommes convaincus que la preuve sera faite que les accusations sont infondées», soutient Jean-Noël Barrot, député et secrétaire général du MoDem. «La mise en examen de François était connue à l’avance. Dans l’opinion, ce qu’il a construit tout au long de sa carrière politique est bien plus solide, cela n’altérera pas sa parole», se rassure un lieutenant de l’éphémère garde des Sceaux.

Au sein de la majorité, la consigne a été passée de faire bloc derrière Bayrou. Vendredi matin, le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a assuré qu’une mise en examen ne remettait en aucun cas en cause les alliances entre les deux partis en vue des municipales. «François Bayrou a non seulement ma confiance, mais mon admiration», a insisté le macroniste, au micro de Sud Radio. «[Il] a consacré une bonne part de sa vie politique à faire avancer la question de la probité dans la vie politique. Ça fait partie, et c’est une part inhérente, de son combat politique.»

Samedi, le palais de l’Élysée a fait savoir qu’il «n’avait pas à s’exprimer sur une décision de justice» mais a précisé que «sur un plan personnel, le président de la République nourrit un sentiment d’amitié pour François Bayrou, échange avec lui régulièrement et continuera de le faire».

«Une exigence de probité»

La semaine dernière, l’élu du Béarn, qui nie toute existence d’un système d’emplois fictifs, avait lui-même relativisé l’éventualité de sa mise en examen. «Tout le monde est mis en examen ou à peu près dans la vie politique française», avait-il déclaré. Les collaborateurs travaillaient «à temps partiel» pour le MoDem et «étaient payés pour une fraction de temps par le Parlement européen et l’autre fraction du temps par le mouvement». «Qu’est-ce qu’il y a de répréhensible à ça?», a-t-il interrogé.

Des déclarations qui sont mal passées du côté de l’exécutif. «Ce n’est pas exact de dire que tout le monde est mis en examen. Il existe seulement une exigence de probité de plus en plus forte, et les magistrats l’appliquent», tacle un membre du gouvernement. En cas de mise en examen, François Bayrou a indiqué qu’il ne démissionnerait pas de la mairie de Pau, qu’il pourrait briguer de nouveau en mars 2020. L’ouverture de l’enquête préliminaire, en juin 2017, avait entraîné son départ du poste de ministre de la Justice. Marielle de Sarnez avait été contrainte de quitter son portefeuille de ministre des Affaires européennes et Sylvie Goulard du ministère des Armées.

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