17 décembre 2021

Trop d’inflation. La FED réduit en urgence son soutien à l’économie !

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Voilà qui est très intéressant.

La FED, la banque centrale américaine qui fait tourner les rotatives monétaires à plein régime depuis 12 ans, vient de décider d’accélérer la réduction de son soutien monétaire à l’économie.

Pourquoi pas.

Je n’en crois pas un strict mot, mais croire, n’est pas être sûr et affirmation ne valant pas argumentation, je vous propose que nous causions vous et moi de ces histoires de soutien à l’économie et de taux d’intérêt que la FED prévoit de monter en 2022 au moins… 3 fois. Diantre. Je tremble et j’ai peur. Non, en fait même pas peur. Explications.

Voilà ce que nous raconte BFM (source sûre) citant l’AFP (source encore plus sûre que certaine) !

« L’inflation aux Etats-Unis devrait être de 5,3 % en 2021 et 2,6 % en 2022, a indiqué la Fed à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire.
La Banque centrale américaine (Fed) a annoncé mercredi le retrait accéléré de son soutien à l’économie et se prépare désormais à relever ses taux d’intérêt dès l’année prochaine pour tenter de contenir l’inflation vertigineuse qui est devenue un obstacle majeur de la présidence Biden.

La hausse généralisée des prix à la consommation, qui s’avère plus tenace que prévu, pénalise durement les ménages aux Etats-Unis.

Le président Joe Biden a promis d’inverser la tendance. Mais ses marges de manoeuvre sont limitées. La hausse des taux d’intérêt, qui ralentit la demande en augmentant les coûts d’emprunt, est l’outil le plus efficace pour tempérer la poussée inflationniste.

Aussi la Réserve fédérale (Fed) a-t-elle décidé de passer à la vitesse supérieure en avançant de quelques mois la fin de la réduction d’achats d’actifs (« tapering »), condition préalable à la hausse des taux, a-t-elle annoncé mercredi à l’issue de la réunion de deux jours de son comité monétaire, le FOMC.

Cette diminution du soutien monétaire s’achèvera en mars et non en juin, comme prévu initialement.

Et, l’institution s’est dite « prête à ajuster le rythme de rachat (d’actifs) si des changements dans les perspectives économiques le justifiaient », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Une majorité des membres du FOMC anticipe désormais jusqu’à trois hausses des taux en 2022. »

Inflation record

« L’institution, qui avait porté secours à l’économie en un temps record au printemps 2020, prend désormais acte qu’il y a urgence à agir alors que l’inflation a atteint 6,8 % en novembre en glissement annuel. Du jamais vu depuis juin 1982. C’est aussi très supérieur à sa cible de l’ordre de 2 % considérée comme saine pour l’économie.

La Fed souligne néanmoins qu’elle maintiendra ses taux bas tant que le marché de l’emploi ne progresse pas davantage.

Pour l’heure, elle projette un taux de chômage de 4,3 % cette année avant 3,5 % en 2022, soit le niveau de février 2020 juste avant la propagation de la pandémie aux Etats-Unis.

De plus, si la hausse du taux directeur est un outil efficace pour faire reculer l’inflation, son effet n’est pas immédiat. Généralement, l’impact est tangible 6 à 12 mois plus tard ».

Mais, l’inflation n’est pas monétaire !

Oui, là je sais, je vous ai perdu avec cette affirmation. Je sais c’est choquant. Dire que l’inflation n’est pas monétaire c’est un peu comme dire que le chocolat c’est sans le cacao ou le café sans café, enfin vous voyez le truc, mais le truc justement, c’est que la monnaie, là maintenant on s’en fiche.

Je vous explique tout cela très longuement dans la lettre STRATEGIES du mois de décembre spécialement consacrée aux mesures non-conventionnelles de lutte contre l’inflation qui seront prises dans quelques mois parce que je le redis, l’inflation actuelle n’est pas monétaire. Je ne vous dit pas que nous n’avons pas de problème avec la monnaie, je vous dis que ce n’est pas monétaire à la base.

A la base c’est une raréfaction des ressources. Vous pouvez imprimer autant de monnaie que vous voulez, ou réduire autant que vous voulez la quantité disponible de monnaie, si tout le monde veut du cuivre, et qu’il n’y a pas de cuivre, le problème n’est pas la quantité de monnaie disponible mais la quantité de cuivre, et l’inflation ne fera que mesurer le phénomène d’ajustement entre l’offre et la demande via le prix. Monter les taux ne sera utile qu’à la marge. Je peux vous faire le même raisonnement avec le riz ou le blé. Ce n’est plus la quantité de monnaie qui fait le prix des actifs mais leur rareté. Si nous sommes dans un cycle de rareté, alors l’inflation n’est pas monétaire. Elle est liée aux ressources, et de vous à moi, ce n’est pas une bonne nouvelle, car quand l’inflation est monétaire, il suffit « yaka » réduire la quantité de monnaie ou l’augmenter en fonction des besoins.

Mais, là non. Quoi que vous fassiez en termes monétaires, si y a pas de riz, alors vous pleurez sur les prix. Idem sur le blé, même s’il y a plein d’argent…

Ce qui nous amène à ce proverbe indien qui permet de bien résumer la situation de l’inflation.

« Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible. »

Lorsque je vous montre la rareté et les pénuries, les imbéciles, eux, regardent l’inflation monétaire.

L’inflation n’est pas monétaire et c’est une grande première.

Alors, les conséquences de ce raisonnement sont évidentes à prévoir en termes analytiques.

Si l’inflation n’est pas monétaire, alors les outils pour la combattre ne seront… pas monétaires.

Ils seront non-conventionnels.

Les hausses de taux seront purement « symboliques ».

Il y en aura bien évidemment, pour faire croire au fait que les autorités monétaires contrôlent encore la situation, mais la réalité c’est qu’avec plus de 100 % de dettes sur PIB partout et les risques d’un immense krach obligataire, les taux ne peuvent guère aller au-delà des 2 %, et c’est trop peu pour endiguer une inflation qui de toutes les façon n’est en réalité pas liée tant à la quantité de monnaie qu’à la raréfaction des ressources. C’est donc un nouveau paradigme qui s’ouvre sur l’inflation et les taux !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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