Avec la propagation fulgurante du variant Omicron en France, la question se pose de savoir combien de temps la dose de rappel nous protège, à l'heure où Israël ouvre notamment la voie à une quatrième dose. On fait le point.
Va-t-on suivre le modèle israélien ? En effet, face à la menace du variant Omicron, Israël a fait le choix de proposer une quatrième dose du vaccin contre le Covid-19 aux personnes âgées de plus de 60 ans.
Quelle efficacité contre Omicron ?
Les premières données préliminaires transmises par les laboratoires "suggèrent que les vaccins dont nous disposons seraient moins efficaces contre ce variant. Une perte du pouvoir neutralisant des anticorps induits par la vaccination est constatée face à omicron", indique l'Inserm dans un article.
"Toutefois, la troisième dose de vaccin permettrait aux anticorps de regagner une capacité de neutralisation du virus plus importante. À long terme, adapter les vaccins au variant omicron est une stratégie envisagée".
Nos confrères de l'Indépendant précisent de leur côté que la protection de la 3ème dose face au variant Omicron chuterait au bout de 10 semaines avec 25 % de protection.
Quant aux vaccins utilisés, ils ont leur importance concernant cette durée de protection, selon nos confrères.
Pour un schéma trois doses de vaccin Pfizer, la protection atteint 70 % et chute à 45 % dix semaines après la 3ème injection.
Pour ceux qui ont reçu deux doses de Pfizer avant une 3ème dose de Moderna, l'efficacité culmine à 70-75 % pendant 9 semaines avant, elle aussi, de baisser.
Pour ceux qui ont reçu deux doses d'AstraZeneca, l'immunité tombe que ce soit avec un "booster" Pfizer (de 60 à 35 %) ou un "booster" Moderna (de 60 à 45 %).
Des informations confirmées par le P.-D.G. de BioNTech, qui a conçu le vaccin avec Pfizer : "Même les triples vaccinés sont susceptibles de transmettre la Covid-19. Il y aura une perte d'efficacité contre Omicron avec le temps... Nous sommes loin des 95 % d'efficacité que nous avions obtenus contre le virus initial", renchérit-il auprès de Futura Sciences.
Malgré ces données affolantes, il semblerait en revanche que la protection contre les formes graves de la maladie demeure. Ce qui vient confirmer les récents propos de Jean Castex, qui a cité des chiffres pour illustrer l’efficacité vaccinale face au variant Omicron, qui semble être plus contagieux que tous les précédents variants : "Les premières données scientifiques dont nous disposons montrent qu’avec deux doses, le vaccin semble efficace à 70 % contre les formes graves d’Omicron, ce qui est déjà très important. Avec trois doses ou l’équivalent, cette barrière de protection augmente fortement et dépasse de nouveau les 90 %." a indiqué le Premier ministre en conférence de presse.
Vers une 4ème dose ?
Il a en effet été démontré que l'efficacité du vaccin diminuait dans le temps. Au bout de six mois, selon des données du New England journal of medicine, citées dans le journal de TF1, l'efficacité contre les formes graves semble diminuer également. Concernant les formes bénignes, la protection contre le simple fait de contracter le virus diminue aussi, passant même de 88 % à 47 % au bout de six mois selon cette même source.
Élisabeth Bouvet, infectiologue, présidente de la commission technique des vaccinations de la Haute autorité de Santé (HAS), explique à LCI : "On a des modèles pour les autres infections pour lesquelles on fait des rappels. Et l'immunité octroyée par ces derniers dure, en général, plusieurs années. Dans le cas du rappel vaccinal contre le Covid, on peut l'espérer".
Pour l'heure en France, la 4e dose est déjà autorisée dans certains cas rares et uniques. Les personnes immunodéprimées pour qui la 3ème dose n'a pas produit suffisamment d'anticorps peuvent, s'ils le souhaitent, recevoir une 4ème injection.
Pour ce qui est de la population générale, à ce jour, la 4ème dose n'est pas envisagée. Interrogé sur le sujet mercredi 22 décembre sur BFM-TV, le ministre de la Santé a estimé que, pour le moment, "il est fondamental de se concentrer sur ce qui est devant nous" mais si le rappel est "indispensable", "on le fera aussi". La porte n'est donc pas fermée.
La société Pfizer-BioNTech est en train de concevoir un vaccin adapté au grand nombre de mutations de la protéine Spike du variant Omicron. Celui-ci devrait être disponible courant mars, précise Futura Sciences.
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