Après la publication de son travail, qui verse de nombreux éléments probants au dossier de la fuite du SARS-CoV2 hors du P4 de Wuhan, Alina Chan, chercheuse de Harvard, est la cible d'une campagne agressive du Parti Communiste Chinois et de certains de ses relais aux Etats-Unis. À ce jour, les autorités chinoises refusent de dire la vérité sur les origines du virus. Mais les agences de renseignements des États-Unis ont de plus en plus d'éléments pour étayer la thèse de la sortie accidentelle du SARS-Cov2 "cultivé" au laboratoire P4 de la ville de Wuhan.
Le Courrier des Stratèges vous a déjà parlé des recherches d’Alina Chan sur les origines artificielles du SARS-CoV2. Le livre, qui a un franc succès auprès des lecteurs, suscite évidemment de plus en plus d’attaques. Qualifié de “farce” par la New Republic et de “loufoque” par le directeur du département de biologie de Texas A&M, Benjamin Neuman , il est en fait la cible d’une opération de propagande du gouvernement chinois et de ses relais d’influence. Le journal Global Times, organe de propagande du parti Communiste Chinois en langue anglaise, explique que Madame Chan a eu “un comportement répugnant et un manque d’éthique académique de base“.
Comme nous l’avions indiqué à nos lecteurs, l’excellent livre du professeur de médecine italien Joseph Tritto sur le même sujet, paru à l’été 2020 en italien a été moins remarqué car il n’a pas été traduit en anglais. Avec Alina Chan, la langue anglaise rend le livre beaucoup plus accessible et cela rend Pékin furieux. Des menaces de mort ont même été destinées à la chercheuse de Harvard.
Pour contextualiser les choses, on se rappellera que cette biologiste apporte de nombreux éléments qui donnent à penser que le virus responsable du Covid-19 a fuité du laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan. Consciente des risques qu’elle court en publiant ce qu’elle a trouvé, Alina Chan réaffirme : “ C’est inévitable. Je ne suis pas dans une situation rare… Il y a des effets potentiels sur la carrière.”
Mais c’est beaucoup plus que cela. Madame Chan donne des arguments au gouvernement américain pour obliger le gouvernement chinois à dire la vérité sur les origines du COVID-19. Elle devient dangereuse. Et tous les compagnons de route de la Chine communiste en Occident son susceptibles de se mobiliser. Dès la sortie du livre “Viral : The Search for the Origin of COVID-19”, on a vu surgir des commentaires hostiles. Ainsi le LA Times ne s’est-il pas retenu d’écrire à propos d’Alina Chan et de son co-auteur Matt Ridley: “Ces auteurs voulaient pousser la théorie de la fuite du laboratoire COVID-19. Au lieu de cela, ils ont exposé ses faiblesses“.
Avant la parution de son livre, Chan avait déjà publié un article avec deux autres collègues mettant en lumière trois théories en lien avec l’origine du virus, notamment celle de la fuite depuis un laboratoire.
Pour promouvoir ses travaux, elle a également tweeté une version concise de l’article qui a commencé à faire le tour du monde et a déclenché une vague de remous. Elle ne partage donc pas l’idée que le virus ait pu être transmis à l’homme via un animal dans le marché de Wuhan Huanan, hypothèse avancée au début de la crise sanitaire.
Lors d’une audition devant la commission parlementaire des sciences et des technologies à Londres à la mi-décembre, le Dr Alina Chan, a eu largement le temps d’expliquer publiquement son point de vue.
Un flou entretenu par Pékin en connivence avec Washington
Pour soutenir ses arguments, Chan déclare “Il y a une incertitude quant à savoir s’il y avait des animaux vivants capables de transmettre le virus à l’homme sur le marché en novembre et décembre 2019. Mais les données montrent qu’aucune chauve-souris ou pangolin n’y était vendu à ce moment-là et ce sont les seuls animaux dans lesquels des parents proches du virus du SRAS-2, qui cause le COVID-19, ont été trouvés … Il s’agissait clairement d’un événement de super propagation humaine“.
Selon elle, le schéma le plus plausible repose sur le développement ou la modification de plusieurs coronavirus par des scientifiques du laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan dans le but d’analyser si les virus peuvent aller des animaux aux hommes. Elle soutient qu’une “origine de laboratoire est plus probable qu’une origine naturelle à ce stade“.
Le Dr Chan souligne le manque d’informations qui freine l’avancée des recherches et qui ne permet pas pour l’instant de disposer de la preuve ultime: “Nous nous en voudrons si une autre pandémie se produit et que nous n’avons pas fait tout ce qui était possible pour tirer les leçons de celle-ci“, a-t-elle déclaré, soulignant que les connaissances proviendront de la publication des courriels, des textes et des documents créés entre les chercheurs de Wuhan. “Cela ne devrait pas être politique, même si c’est devenu ainsi“. La quête de vérité de Mme Chan n’est pas facilitée par ce qui semble être une volonté du gouvernement chinois de taire les détails des activités du laboratoire.
En fait, comme nous l’avons expliqué dans nos colonnes, le gouvernement américain est gêné aux entournures. Ce virus pourrait être « sino-américain », au sens où de l’argent public américain a alimenté les recherches menées au laboratoire P4 de Wuhan. Le COVID 19 serait le produit d’une collaboration sino-américaine hasardeuse menée par l’ONG EcoHealth Alliance, dirigée par Peter Daszak, devenu ensuite un des experts de l’OMS qui faisait partie de l’équipe chargée d’enquêter sur les origines du virus
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