Trois jours après sa deuxième dose, un ado de 15 ans et demi a fait un malaise. Il est hospitalisé. Son père est en colère, s’interroge sur la pertinence de la vaccination des ados sous la pression sociale.
Indigné. En colère. Dans le salon de la maison familiale de Mouthiers-sur-Boëme, Tony Dosbaa, instituteur remplaçant depuis 20 ans a les traits tirés, rongé par l’angoisse. Son épouse vient de partir pour hôpital, auprès de leur fils, 15 ans et sept mois. Depuis samedi dernier, l’ado est hospitalisé à Girac, en soins intensifs de cardiologie. Rarissime à son âge, il a fait un malaise cardiaque au petit matin. « Il sentait monter la douleur thoracique. Il était tout pâle. Il avait peur. Il est entré dans notre chambre, s’est écroulé sur notre lit », raconte le père. Centre 15, urgences de Girac. Le service a rassuré les parents. Une prise de sang, une radio et puis voilà. « C’était le protocole. Notre fils avait reçu le mercredi précédent sa deuxième dose de vaccin Pfizer », raconte le père.
Et à l’hôpital, les événements se sont emballés. « Mon fils ne doit plus se lever et on le monte en cardio pour faire une échographie du cœur. On arrive alors dans le service de soins intensifs cardiologie et à ce moment on entend « ne comptez pas sortir avant le milieu de la semaine prochaine ». Mon fils s’effondre en apprenant qu’il a une myocardite et une péricardite et moi, je comprends que les chiffres, ces petites statistiques dont on nous abreuve à longueur de temps deviennent notre réalité. » Guère de doute possible. Pas d’antécédents, un garçon sportif, en pleine forme…
La pression sociale insoutenable
À Girac, les parents ont aussi entendu IRM pour contrôler l’état du muscle cardiaque, trois à six mois sans sport, traitement médicamenteux. Les cardiologues du CHU de Poitiers qui assuraient la garde ont confirmé « que c’était le premier cas en Charente. Qu’ils en avaient eu une dizaine à traiter au CHU. Tous des hommes de mois de trente ans. Qu’ils avaient tous récupéré au bout de trois mois ». Tony Dosbaa veut se rassurer. Ça ne console pas. Il s’interroge. Pourquoi ont-ils fait vacciner leur fils de 15 ans. ?
Nous avons cédé. J’ai le sentiment de m’être fait confisquer mon rôle de père et d’avoir failli.
« Pour nous, il n’y avait pas de problème. Nous avons mesuré la balance bénéfice risque ». Ils sont vaccinés depuis le printemps. « Pour notre fils, un doute raisonnable semblait permis nous nous sommes posé la question. Les réponses n’étaient pas suffisantes. ». Ils se sont dit qu’ils avaient le temps. Et le pass sanitaire s’est imposé aux ados. « Et la pression sociale déjà forte avec l’envie des ados d’être comme les autres devient alors insoutenable. Nous cédons et enclenchons le processus qui a conduit notre fils en soins intensifs aujourd’hui. »
Il était le dernier vacciné de sa classe. Il a insisté parce qu’il voulait participer avec ses copains aux sorties, aux loisirs. « Il a voulu reprendre le tennis. On lui a dit pas de pass, pas de licence ». Tony Dosbaa est en colère parce qu’il a le sentiment de s’être « fait confisquer (son) rôle de père et d’avoir failli. »
Un sentiment d’abandon
Aujourd’hui, il veut juste se faire entendre, avoue un sentiment d’abandon. Où est l’ARS, la chaîne décisionnelle. On attend un accompagnement. Le choc post-traumatique pour la famille, qui gère ? Un môme qui ne veut pas s’endormir de peur de ne pas se réveiller ? Qui pour le SAV de tout ça ? » L’instit est plutôt raisonnable ; il s’interroge aussi sur « ce principe de précaution qui n’a pas été appliqué pour nos mômes. Je n’accepte pas d’entendre que c’est juste une statistique acceptable. Ce n’était même pas une soumission librement consentie, puisqu’on nous l’a imposée socialement ». Le ton est ferme. « On ne veut pas rester isolés et gérer cette merde seuls ».
Après, les parents croiseront les doigts pour que leur fils n’ait pas de séquelles. « On peut se poser la question de la pertinence du dosage à cet âge-là », s’interroge Tony Dosbaa. Les parents n’ont pas pour autant viré anti vax. Ne remettent même pas en question la troisième dose. « Le problème, ce n’est pas nous. C’est quand on va nous demander de vacciner la petite sœur de huit ans »…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.