Appelons cela un « moment Molotov », même si l’Histoire regorge de ces éclats de vérité qui arrachent brutalement le rideau sur le réel. Des « moments Molotov », nous en avons connu un paquet depuis 2020. Le problème est qu’ils n’ont rien changé à la narration dominante sur le Covid. Qui, parmi les esprits libres, n’a jamais éprouvé le sentiment déprimant de voir son entourage et, plus largement, la majorité des Français pris comme une mouche dans un bocal ?
Quant à nous, qui sommes habités par le doute rationnel, c’est l’image du rat qui colle le mieux à notre état. Celui de l’expression « fait comme un rat ». Et c’est justement dans cette situation que l’on va retrouver Molotov, ministre des Affaires étrangères de l’Union soviétique, coincé dans un abri anti-aérien avec son homologue allemand Ribbentrop.
Nous sommes le 12 novembre 1940 à Berlin, et les deux (encore) alliés discutent de la répartition des zones d’influence entre Soviétiques et Nazis. La Bataille d’Angleterre fait rage mais pour les dirigeants allemands, et contre l’évidence, elle est d’ores et déjà gagnée. Il s’agit donc de se partager un gâteau dont une large portion, l’empire britannique, n’est même pas encore enfourné. Bref, c’est une sympathique discussion de cornecul qui a lieu à Berlin, et Molotov n’est pas dupe (en tout cas pas sur ce sujet ; il ignore qu’Adolf planifie déjà sa guerre contre les Russes, mais là n’est pas le point où nous allons).
Soudain, les échanges bolcho-nazis s’interrompent : les avions de la Royal Air Force arrivent sur Berlin. Les ministres descendent dans un refuge où, une fois calfeutrés, Ribbentrop maintient que l’Angleterre est vaincue. Molotov rétorque : « Si tel est le cas, pourquoi sommes-nous dans cet abri, et à qui appartiennent ces bombes ? »
Bonne question.
En 2021, pas un seul bombardement du réel n’a encore réussi à désintégrer la bulle narrative dominante.
La liste est pourtant copieuse, on la fait (très) courte : vaccins peu efficaces, effets indésirables, Lancet-gate, ivermectine, liens d’intérêt, politique « sanitaire » inepte, et tutti quanti. Personnellement, ma bombinette préférée, celle en laquelle je plaçais quelque espoir, est la fuite du labo P4 de Wuhan, hypothèse de plus en plus épaisse. Elle torpille la comptine – pourtant attachante dans sa rusticité – du pangolin roulant une pelle à une chauve- souris entre les étables d’un marché chinois. Cette fuite de labo (et son contexte de gain de fonction apparemment financé par l’Occident) est tellement énorme que je me disais : non là, ça n’est pas possible, c’est trop gros, tout le reste va voler en éclats. Caramba ! encore raté. Demandez à un double-dose s’il a entendu parler de Fauci, et vous allez comprendre.
Schématiquement, seuls nous autres complotistes connaissons la carrière immense de cet affable personnage. Au vrai, Wuhan, le reste, tout le monde s’en fout. Pourtant, des éclats de vérité (je ne parle pas des épiphanies vaccinales de Véran, chacun l’aura compris), il en tombe en moyenne une livraison par semaine. L’ordre médiatique les absorbe et les inactive dans le flux des « actus Covid » dont l’ossature narrative s’est cristallisée depuis de long mois autour de la peur. La bataille du langage a été gagnée. Tenez, prenez le coup de la « pandémie ».
Bien trouvé, ça, la pandémie. Ça vous maintient un peuple en joue dans le bon champ de tir narratif. Contre une épidémie (disons la grippe), on fait appel aux moyens classiques, au tout-venant, dirait Audiard. Contre une pandémie (pas la grippe donc, qui en est pourtant une si j’ai bien saisi le concept pandémique), ça n’est pas la même mayonnaise. Pour nos aimables dirigeants, avec la pandémie, un vaste champ des possibles s’ouvre. Et dieu sait s’il a été ouvert, le bougre !
Alors, combien de bombes avant que cesse la démence (variante : quelle sera la mère de toutes les bombes) ? Question brûlante parce que la patience n’est pas vraiment une marque de fabrique de notre époque. Mais ça, c’était le monde d’avant. La patience va redevenir une qualité et l’attente une vertu.
Soyons réalistes : depuis avril 2020, les faits ont beau déconstruire méticuleusement la comptine officielle, ils n’ont pas fait dévier d’un iota la trajectoire hors norme dans laquelle on nous conduit. « Quand ça s’arrête ? » est une question qui nous brule tous les lèvres. Or, la spéculation, ça use les nerfs.
Le truc à faire, concret, implacable, c’est ça : se tenir prêt.
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