Charles Prats, magistrat conservateur connu pour son combat contre la fraude sociale, a fait l'objet de mesures d'intimidation de la part d'Eric Dupont-Moretti. La sénatrice Nathalie Goulet vient de publier la note confidentielle par laquelle la directrice de cabinet du garde des Sceaux, Véronique Malbec, demandait une mission d'inspection à charge pour discréditer le magistrat. La démarche est révélatrice des méthodes utilisées par la caste mondialisée pour faire régner la terreur dans ses rangs.
Alors… on ressuscite les procès de Moscou pour décrédibiliser @CharlesPrats et oui c’est ennuyeux un magistrat qui lutte contre la #fraude c’est ennuyeux de soulever la poussière sous la tapis ! Juste indigne de s’attaquer à lui ! Franchement ce n’est pas acceptable @E_DupondM pic.twitter.com/BfBgpHmm7r
— Nathalie Goulet (@senateur61) October 27, 2021
Alors… on ressuscite les procès de Moscou pour décrédibiliser @CharlesPrats et oui c’est ennuyeux un magistrat qui lutte contre la #fraude c’est ennuyeux de soulever la poussière sous la tapis ! Juste indigne de s’attaquer à lui ! Franchement ce n’est pas acceptable @E_DupondM pic.twitter.com/BfBgpHmm7r
— Nathalie Goulet (@senateur61) October 27, 2021Si on reparlait de l’apparente impartialité de la justice ?
Il est assez amusant de ne trouver aucune mention, dans la note de la directrice de cabinet du garde des Sceaux, de la notion d’apparente impartialité de la justice. Il s’agit d’une notion dégagée par la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, au titre de laquelle la France a été condamnée en 2006 dans l’affaire Sacilor-Lormines. Il est vrai que ce concept urtique toute la justice française, sans quoi nul n’oserait demander à un maire LREM membre du Conseil d’Etat de rédiger l’avis du Conseil d’Etat sur le projet de loi transformant le passe sanitaire en outil de crédit social à la chinoise.
C’est pourtant bien, en filigrane, ce qui est principalement reproché à Charles Prats par le garde des Sceaux. Selon la note, Charles Prats viole son devoir de réserve en twittant à tue-tête des propos extrémistes qui font allusion aux pratiques de ses propres employeurs, et qui compromettent l’image d’impartialité du juge. Que penseront les Arabes et autres Musulmans d’un jugement rendu à leur encontre par un magistrat qui dit tant de mal d’eux ?
Mais il est amusant ici de voir comment la directrice de cabinet mélange indifféremment les deux concepts : tantôt, on reproche à Prats des propos extrémistes (nous y reviendrons), tantôt on lui reproche de mettre en péril l’image d’impartialité de la justice.
Si la magistrature française faisait le choix de l’Etat de droit (mais on a conscience de la dimension révolutionnaire de cette demande), Mme Malbec, signataire de la note, expliquerait clairement que les reproches adressés à Charles Prats relèvent de ces deux motifs distincts. Mais comme l’impartialité apparente de la justice est le cadet des soucis judiciaires en France, hein… on ne parle que du devoir de réserve, c’est-à-dire de l’obéissance silencieuse des fonctionnaires et des juges à tous les caprices du prince, seule chose qui préoccupe réellement un pouvoir en crise.
Devoir de réserve ? deux poids, deux mesures
Et s’agissant du manquement au devoir de réserve, on voit bien ce qui préoccupe la directrice de cabinet : Prats dit du mal des Arabes, Prats intervient à l’ISSEP de Marion Maréchal, Prats critique les magistrats bien-pensants. Et il le dit. Ce qu’on lui reproche, c’est d’être un conservateur engagé, qualifié dans le confusionnisme tyrannique organisé par la caste de “discours d’extrême droite”.
On apprend d’ailleurs dans ce courrier que l’impétrant a fait l’objet, en février 2020, d’une convocation devant le président du tribunal judiciaire de Paris, où il a dû s’expliquer sur l’expression “nervis d’extrême-gauche” qu’il avait utilisée dans un Tweet… de mars 2019 à propos des “antifas”. Le compte-rendu de cette audience d’intimidation a été transmis au ministre.
Le président du tribunal judiciaire de Paris recevrait-il un magistrat qui accuserait la chaîne TV libertés d’être fasciste, ou qui dénoncerait à gogo les antisémites imaginaires, les complotistes de folklore, que la caste mondialisée fabrique de toutes pièces pour faire peur à l’opinion majoritaire ? On voit bien ici que l’invocation du devoir de réserve est à géométrie variable, et qu’elle vise surtout à faire régner la terreur dans les rangs de l’administration quant à toute remise en cause générale du système de domination qui s’exerce sur la société française.
Rappelons que le devoir de réserve ne vise pas les propos généraux des fonctionnaires, mais seulement leur appréciation de la politique menée par leur ministre responsable de département. Utiliser le devoir de réserve pour faire taire toute expression politique d’un fonctionnaire est un détournement de pouvoir.
Comment les fonctionnaires et les magistrats sont fliqués par leur hiérarchie
Mais, au fond, que les petits marquis de cabinet soient prêts à tout pour faire taire les barons et les chevaliers du service public ne nous surprend guère. Ce qui intéresse surtout dans la note confidentielle de Véronique Malbec, c’est le mode opératoire qu’ils suivent pour y parvenir.
On découvre ainsi que la hiérarchie de Charles Prats procède régulièrement à des “exploitations” de compte Twitter et analyse par lots les contenus publiés. Cette expression laisse à penser qu’il existe quelque part des services dédiés à ces analyses, dont la mission est de surveiller l’expression des fonctionnnaires.
Cette analyse est suffisamment précise pour intégrer les réactions ou les réponses aux Tweets publiés, ce qui montre une forme de perfectionnement dans la surveillance dont certains fonctionnaires font l’objet.
On notera aussi que la directrice de cabinet relève une conférence donnée à l’ISSEP par Charles Prats, qui n’était pas évoquée sur le compte Twitter du magistrat. Preuve est donc donnée que Charles Prats fait l’objet d’une surveillance spécifique, probablement par l’intermédiaire des renseignements territoriaux, comme Marion Maréchal et l’ISSEP eux-mêmes.
Il serait intéressant que le garde des Sceaux donne des indications plus amples sur ces processus de surveillance.
Le détournement du droit disciplinaire
Mais ce qui choque surtout dans la note de la directrice de cabinet, c’est la demande qu’elle formule à l’inspection générale de chercher des “insuffisances professionnelles” pour justifier une sanction contre un magistrat qui déplaît. On voit ici que, lorsque le gouvernement profond veut en finir avec un fonctionnaire ou un magistrat, il cherche des prétextes, des motifs, pour salir, pour abattre, pour décrédibiliser, au lieu de régler l’affaire à la loyale.
Ce mode opératoire a le mérite d’être ici clairement écrit, là où d’habitude il est seulement suggéré dans des réunions ouatées. Le mode opératoire est celui qu’on connait pour abattre Didier Raoult par exemple : on n’attaque pas frontalement le bouc-émissaire turbulent, on le prend par derrière.
Inversement, on comprend que la hiérarchie administrative s’occupe peu d’avoir des fonctionnaires compétents pourvu qu’ils soient obéissants. Au fond, l’insuffisance professionnelle ne fait l’objet d’une enquête que lorsque l’insuffisant sort du rang. Tant qu’il est transparent, tant qu’il fait comme on lui dit de faire, son incompétence n’est pas un problème.
On ne pouvait mieux résumer le mal qui ronge l’administration française.
Le jeu dangereux de Véronique Malbec et de ses pairs
Reste que, dans ce dossier, se détachent crument la vocation et la fonction politiques (au sens des commissaires politiques du régime soviétique) de la nomenclatura administrative dans une Vè République qui part en quenouille. Il s’agit bien entendu d’un détournement de pouvoir. La hiérarchie administrative doit servir l’intérêt général, pas les intérêts d’un groupe social particulier.
Il faut sans doute attirer l’attention de cette nomenclatura sur le fait que, tôt ou tard, la roue tourne pour tout le monde. Et chacun, tôt ou tard, s’expose au risque de devoir justifier son respect ou sa défaillance dans l’obéissance à l’intérêt général.
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