Le
porte-parole de LREM Roland Lescure a avancé l’idée que la France
partage son siège avec l’Europe au Conseil de sécurité de l'Onu. Preuve
que l’idée fait son chemin, malgré les dénégations de l’exécutif.
Les rumeurs selon lesquelles la France envisagerait de céder son siège
au Conseil de sécurité font long feu. Déjà agitée par la presse
britannique, l’hypothèse a de nouveau été évoquée par un cadre de LREM.
Dans
un entretien au Figaro, Roland Lescure, porte-parole du parti, a en
effet incité la France à relancer les grandes initiatives fédéralistes, à
l’occasion de sa présidence de l’Europe. S’il plaide à court terme pour
une écotaxe aux frontières européennes ou une politique d’immigration
commune, le député voit bien la France partager son siège à l’Onu avec
d’autres nations européennes, d’ici quelques années.
"Face
aux tentations protectionnistes et nationalistes, le fédéralisme doit
redevenir notre horizon partagé […] On peut imaginer, au-delà de 2030,
que la France partage son siège au Conseil de sécurité de l’Onu avec les
autres nations européennes", a ainsi déclaré Roland Lescure au Figaro.
Rumeur lancinante
L’idée
d’un abandon de siège de la France à l’Onu avait ressurgi ce 22
septembre, via un article du quotidien britannique Telegraph. Le journal
avançait qu’Emmanuel Macron était prêt à se pencher sur cette option,
en échange d’avancées sur la défense commune européenne. L’Élysée
s’était d’abord refusé à tout commentaire, avant d’opposer un démenti.
Le
sujet n’est cependant pas nouveau. En 2019, l’ancienne présidente de
l’Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), Annegret
Kramp-Karrenbauer (surnommée AKK), avait déjà réclamé un siège commun
européen à l’Onu, au détriment de la France. Elle avait trouvé le
soutien d’Angela Merkel qui y avait vu un "très bon concept pour
l'avenir", tout en prenant acte du scepticisme français sur la question.
Un
discours qui avait provoqué une levée de boucliers chez le personnel
politique français. Marine Le Pen avait notamment accusé Emmanuel Macron
de "vendre le pays à la découpe", sur BFM TV. Alors que son ex-bras
droit Florian Philippot avait rappelé que la France devait son siège au
Conseil grâce à son rôle durant la Seconde Guerre mondiale.
Il va falloir lui expliquer que ce siège est réservé aux vainqueurs, pas aux vaincus. #Merkel #ONU https://t.co/BRwZMFPSTZ
— Florian Philippot (@f_philippot) March 11, 2019
Jean-Yves
Le Drian, ministre des Affaires étrangères, avait quant à lui qualifié
de "stupide" la perspective d’un siège commun à l’Onu. Il avait plutôt
plaidé pour une collaboration accrue en vue de faire admettre Berlin
comme membre permanent du Conseil. Une collaboration finalement
entérinée par le traité d'Aix-la-Chapelle, signé entre la France et l’Allemagne début 2019.
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