30 octobre 2021

La saga Bayraktar continue et les préparatifs de guerre se poursuivent

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Pour ceux qui veulent savoir ce que The Saker entend par Saga Bayraktar, lisez ceci 

Tout d’abord, quelques nouvelles :

Forbes vient de publier un article intitulé  » Les bombardiers de l’armée de l’air américaine s’exercent pour leur principale nouvelle mission – couler les navires russes « , en voici un extrait (c’est nous qui soulignons) :

« Début octobre, quatre B-1 de la 7e escadre de bombardement de la base aérienne de Dyess, au Texas, ont été déployés sur la base de la Royal Air Force à Fairford. Dans l’obscurité de l’aube du 19 octobre, deux des bombardiers ont décollé pour ce qui devait être une mission de 12 heures (…) Les forces aériennes polonaises et roumaines – ainsi qu’un contingent des forces aériennes canadiennes basées en Roumanie – ont saisi l’occasion. Les trois armées de l’air ont envoyé des chasseurs pour voler aux côtés des B-1. En temps de guerre, les bombardiers non furtifs pourraient avoir besoin d’une escorte pour les protéger des chasseurs russes (…) Une paire de B-1 pourrait tirer 48 LRASM sur la flotte russe de la Baltique. Assez, peut-être, pour couler toute la flotte en un seul passage et éliminer la principale menace pour les navires américains et alliés dans la région ».

  • Selon les renseignements de la LDNR, les Ukies acheminent désormais d’importants renforts vers la ligne de contact (chars de combat, artillerie et même les fameux Javelins, apparemment).
  • On constate une forte augmentation des tirs d’obus ukies contre la LDNR.
  • Les forces ukrainiennes qui ont héroïquement pris le village non défendu de Staromarievka hier semblent s’être repliées vers la périphérie ouest du village.
  • L’Allemagne a appelé les deux parties (comme d’habitude) à la désescalade et à ne pas utiliser de drones (que, en théorie, seuls les « observateurs » de l’OSCE ont le droit d’utiliser). Du côté du reste de l’Europe – rien, le silence.
  • Vladimir Poutine a demandé à la principale compagnie de gaz naturel du pays de pomper davantage de gaz dans les réservoirs de l’UE, et les prix du gaz ont instantanément chuté. Quelle gratitude de la part de l’UE ? Encore des insultes envers Poutine et la Russie.
  • La TV ukrainienne a montré quelques animations sur la façon dont leurs Bayraktars pourraient même frapper la ville de Voronezh en Russie. Le message à ceux qui regardent la télévision est simple : maintenant que nous avons des Bayraktars, nous sommes invincibles.

Bon, parlons d’abord des Bayraktars. Bien qu’il y ait BEAUCOUP de relations publiques absurdes sur ces super armes, elles ne sont, en réalité, pas si super que ça. Il est vrai qu’elles peuvent être, et ont été, utilisées avec beaucoup de succès contre des ennemis dont les défenses aériennes sont faibles, notamment par la Turquie en Syrie et par l’Azerbaïdjan au Nagorno-Karabach. Ils sont limités en termes de vitesse, de section transversale radar, de portée de vol, de portée de tir, ont besoin d’une liaison pour les données et sont sensibles au brouillage du GPS et à d’autres méthodes de défense électronique. Bien entendu, ils peuvent également être abattus par les défenses aériennes modernes. Rien de tout cela n’est surprenant puisque la plupart de leurs composants sont des produits standard, achetés et assemblés avec compétence. Mais comparés aux drones de combat modernes américains, russes ou chinois, ils sont loin derrière.

Mais tout cela n’a aucune importance dans le contexte ukrainien. Les Ukrainiens croient bien que des missiles de croisière de l’ère soviétique marginalement modernisés peuvent détruire le pont de Crimée, qu’une petite quantité délibérée de missiles antichars Javelin peut modifier l’équilibre des forces ou que la construction d’une « base navale » (ce qui est TRÈS généreux) sur la côte ukrainienne de la mer d’Azov « montrera aux Russes qui est le patron ». Gardez cela à l’esprit en lisant le paragraphe suivant.

Les bombardiers américains B1-B s’entraînent à couler toute la flotte de la mer Noire en une seule mission. Tout d’abord, je tiens à souligner que l’escorte des B1-B par des avions de 4ème génération ne les « protège » pas, elle rend simplement l’ensemble du vol beaucoup PLUS visible au radar. Deuxièmement, les B1-B ont été remplacés par les B-2 parce que les États-Unis savaient que ces bombardiers ne pouvaient même pas espérer pénétrer dans l’ancien espace aérien soviétique. Ceci étant dit, j’aime beaucoup les B1-B, je trouve que ce sont de très bons bombardiers à usage général, mais seulement contre un ennemi beaucoup plus faible. Mais est-ce que tout cela a de l’importance ?

Non.

Le but de l’Empire est de suggérer aux Ukies « nous sommes avec vous jusqu’au bout, vous pouvez maintenant affronter les hordes asiatiques ivres de vodka de Poutine et, si les choses ne se passent pas comme prévu, nous vous soutiendrons, par exemple en coulant toute la flotte de la mer Noire en une seule mission ». Beaucoup de « langage corporel » et de bruits de bottes, le tout largement amplifié par la machine de propagande ukrainienne, mais exactement *zéro* engagement réel pour quoi que ce soit. C’est exactement ce que les États-Unis ont fait lors de la guerre du 08.08.08 [en Géorgie].

Avec une grosse différence : Saakashvili et ses hommes de main ne voulaient pas perdre de territoire, ils voulaient conquérir l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie et humilier la Russie. En revanche, le régime ukrainien est totalement acculé, Ze a complètement perdu le contrôle de la situation interne et ils savent que l’Ukraine orientale ne sera jamais fidèle à l’idéologie banderiste. Donc, pour eux, perdre une guerre contre la Russie, c’est gagner politiquement.

Actuellement, le pays est dirigé par la CIA via le Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine (non élu et consultatif). Ni la Rada ni même l’appareil présidentiel n’ont grand-chose à dire. Quant aux forces armées ukrainiennes, elles sont dirigées par un nazi et vrai psychopathe, celui qui a déclaré vouloir « remonter la Place Rouge en char ».

Oubliez donc les capacités réelles des Bayraktars ou des bombardiers B1-B. Ils ne sont que des accessoires de scène dans une stratégie à moyen terme. Ce ne sont que des accessoires dans un processus politique beaucoup plus important : l’Ukraine n’a plus d’autre choix que d’essayer de forcer la Russie à intervenir ouvertement.

À mon avis, à ce stade, la Russie devrait accepter le coût politique d’une telle intervention et déclarer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la LDNR. Là encore, il n’est pas nécessaire de faire passer un seul soldat de l’autre côté de la frontière, tout peut être fait depuis la Russie. Voici les avantages d’une telle action :

  • Elle montrerait que la Russie est prête et capable de préempter lorsqu’il n’y a plus d’autre option.
  • Elle assurerait la protection de la population de la LDNR.
  • Elle n’exposerait pas un seul soldat russe au feu ennemi.
  • Une telle zone d’exclusion aérienne pourrait être très souple sur le plan tactique (de nombreux systèmes d’armes différents pourraient être utilisés de différentes manières, ce qui est hautement souhaitable puisque les Ukrainiens n’auraient aucun moyen de savoir ce que les Russes peuvent faire et comment ils le feraient).
  • Cette option minimiserait (mais, bien sûr, n’empêcherait pas) la propagande occidentale contre la Russie (puisque cette « coupole de protection » au-dessus de la LDNR ne deviendrait visible qu’en cas de tentative d’attaque par les Ukronazes). En fonction du système utilisé, la Russie pourrait même bénéficier d’un certain degré de « déni plausible » politique (bien sûr, les États-Unis et l’OTAN détecteront toute action russe, mais ils ne le feront pas savoir publiquement, car cela en dirait trop sur leurs méthodes et leurs moyens).

Bien sûr, cela soulève la question de savoir ce que les Ukies feraient face à cette zone d’exclusion aérienne : ils la contesteront, principalement avec leurs drones, bien sûr (de facto, il n’y a plus de force aérienne ukie). Lorsque l’inévitable « pluie de Bayraktars » commencera, les Ukies attaqueront avec d’autres systèmes d’armes (artillerie, etc.). Cela obligera la Russie à contre attaquer l’armée ukie en ciblant des bases ukronazies sélectionnées, des dépôts de munitions, des dépôts de pétrole et de lubrifiants, des nœuds de communication, des pistes d’atterrissage, etc.) ). Encore une fois, la Russie peut faire tout cela sans traverser la frontière russe, mais cela ne fera que très peu de différence pour la machine de propagande anglo-sioniste. Et, bien sûr, cela menacera toutes les relations entre la Russie et l’UE, y compris l’approvisionnement énergétique de l’UE.

Mais quelle autre option s’offre à la Russie ? Comme Lavrov aime à le dire, il faut être deux pour danser le tango. Si les Ukrainiens sont déterminés à déclencher une explosion, la Russie ne peut rien y faire.

Conclusion : à l’heure actuelle, je ne vois pas comment éviter une escalade militaire, voire une guerre, entre le Banderastan et la Russie. En termes simples, ne pas déclencher une telle escalade est impossible pour le régime nazi actuel de Kiev : ils n’ont vraiment rien à perdre, et beaucoup à gagner, surtout du temps et le contrôle politique de l’Ukraine occupée par les nazis.

Certains se demanderont si la Russie ne pourrait pas indiquer aux dirigeants ukronazis qu’ils seront personnellement tués s’ils déclenchent une telle guerre. Le problème ici est purement politique : frapper Kiev est une proposition radicalement différente de la « simple » imposition d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la LDNR. Si la Russie faisait ce que les États-Unis ont fait à maintes reprises (frapper des quartiers généraux militaires, détruire des bâtiments symboliques, etc.), il y aurait inévitablement beaucoup de victimes innocentes et vous pouvez compter sur la machine de propagande anglo-sioniste pour en tirer le meilleur parti.

Certains suggéreront que la Russie pourrait envoyer une équipe de forces spéciales pour tuer sélectivement Ze et quelques autres Ukrofreaks sélectionnés. Là encore, c’est faisable, mais imaginez les conséquences politiques : cela « prouverait » que Poutine est un « meurtrier sanglant du KGB » et un danger pour l’ensemble du « monde démocratique » (c’est-à-dire les États vassaux des États-Unis).

Tout cela, c’est le monde de Tom Clancy, pas le monde réel. Poutine ne peut pas penser comme Tom Clancy ou les ignorants qui lisent ses bêtises.

Jusqu’à présent, le Kremlin est très silencieux, ce qui est politiquement insoutenable, surtout si les Ukies continuent leurs provocations (ce qu’ils feront, pourquoi ne le feraient-ils pas ?).

En fin de compte, la reconnaissance de la LDNR reste la seule option viable.

Andrei

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

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