Le lac de Vinça a permis de recharger la nappe en tension depuis la mi-octobre mais il n'y a plus de réserves pour la suite. LP/Yann Kerveno
Quatre communes du
département conseillent depuis quelques jours à leurs habitants de
modérer leur consommation d’eau potable. Le risque de pénurie est réel.
Les habituelles trombes d’eau de l’automne se font désirer cette année sur les Pyrénées-Orientales et cette absence aggrave une situation de sécheresse persistant depuis l’automne dernier sur le département. À tel point que la nappe phréatique, dans laquelle plonge le forage alimentant Bouleternère, Saint-Michel-de-Llotes, Corbère-les-Cabanes et Corbère, est passée très rapidement mi-octobre à 5,70 m, sous sa cote d’alerte fixée à 6 m.
Et ce, alors même que les restrictions de lavage des voitures, arrosage des jardins, remplissage des piscines sont en vigueur depuis plusieurs mois et que, tout l’été, les systèmes d’irrigation ont fait l’objet d’une gestion au cordeau. Sollicitée, l’union locale des canaux, qui gère les systèmes d’irrigation agricole, a attendu d’avoir une autorisation des services de l’État pour libérer 200 litres par seconde depuis les canaux vers le lit du Boulès pour recharger la nappe phréatique.
80 cm de mieux
« Nous avons attendu longtemps cette autorisation écrite de l’État », explique la directrice de l’union, Sandrine Jaffard, dans un contexte de tensions locales entre les différents acteurs du dossier eau. « Nous voulions que soit précisés la durée du lâcher, les volumes, le contingent où il était permis de prélever… »
Depuis la mise en place de ce lâcher le 15 octobre dernier, la nappe a gagné 80 cm, preuve de l’efficacité du système. Mais les quatre communes ne sont pas pour autant sorties d’affaires s’il ne pleut pas. Il n’y a plus aucune réserve dans le lac de Vinça, en amont, qui sert à alimenter les canaux et le fleuve Têt. Même le soutien du lac des Bouillouses, en amont sur la Têt en montagne, ne suffit pas.
La prochaine date butoir sera le 1er novembre, date à laquelle le débit réservé au fleuve, fixé par l’administration, passera de 600 litres par seconde à 1 200 litres… Avec un débit actuel du fleuve de 2 700 litres secondes, il n’y a aucune marge de manœuvre entre les différents usages. D’autres solutions, comme la mise en place d’un nouveau forage, sont à l’étude.
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