En Île-de-France, des bracelets d'alerte et des boîtiers permettant de signaler une agression ou une incivilité ont été commandés. Avec le drame de Valence en tête, Pôle Emploi semble s'inquiéter d'éventuelles agressions de ses agents, alors qu'entre en vigueur de la réforme de l'assurance-chômage.
Ils sont en première ligne. Tant décriée, la réforme de l'assurance-chômage doit entrer en vigueur vendredi. Pourtant, le décret du gouvernement sur le sujet se fait encore attendre et, avec en tête le drame de Valence il y a huit mois, les agents de l'organisme public se préparent et redoutent les réactions de certains allocataires.
Du côté des directions locales, en région parisienne en tout cas, des initiatives se mettent en place et, selon une note interne intitulée "Plan d'action sécurité" que France Inter a pu consulter, commande a été passée pour la région francilienne de 695 bracelets permettant de déclencher l'alerte en cas de danger.
À ces bracelets, s'ajoutent une centaine de boîtiers dotés d'une sirène multi-tonalité et d'un flash dont l'objectif, stipule le document, est de "permettre aux agents de pouvoir signaler une agression ou une incivilité" dont ils seraient victimes.
Initiative francilienne
La livraison des premiers kits est prévue cette semaine, pour la Seine-Saint-Denis d'abord, avant Paris la semaine prochaine. Une livraison qui tombe la même semaine que l'entrée en vigueur de la réforme très contestée de l'assurance chômage.
De son côté, Pôle Emploi plaide le hasard malheureux de calendrier, dans un communiqué publié le 30 septembre. "Le plan de sécurité, décliné au niveau local par chaque région, n’a rien à voir avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage. Il vise à assurer aussi bien la sécurité des agents que celle des demandeurs d’emploi." Jean Bassères, Directeur général de Pôle emploi, rappelle également "la mobilisation et l’engagement des conseillers pour accompagner les demandeurs d’emploi, et notamment ceux de longue durée, dans leur projet de formation et leur retour à l’emploi dans une période de reprise forte de l’économie".
L'initiative reste locale pour l'instant, car rien n'a été annoncé au niveau national, mais ces idées font leur chemin. Comme la généralisation des caméras de surveillance dans les agences. Le sujet a été mis sur la table la semaine dernière par la direction.
Les agents ont également reçu "quelques éléments de communication" pour expliquer au mieux les ressorts de la réforme aux demandeurs d'emploi. Une réforme qui ressemble plus à une véritable "usine à gaz" et une "bombe à retardement" pour les syndicats, convaincus qu'il y aura des tensions quand, d'ici un mois, les premiers effets apparaîtront noir sur blanc sur la feuille d'allocation.
En interne, un agent confie à France Inter espérer sans vraiment y croire un recul du gouvernement, car à Pôle emploi dit-il, "personne ne comprend l'entêtement" de l'exécutif.
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