Si le nombre d’emplois vacants a nettement augmenté ces derniers mois et que certaines entreprises se plaignent de difficultés de recrutement, le nombre de postes à pourvoir reste très largement inférieur au nombre de chômeurs.
Avec le déconfinement, un nombre croissant d’employeurs se plaignent de difficultés de recrutement, par exemple dans la restauration. Les derniers chiffres de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) mettent en lumière cette réalité : le nombre d’emplois vacants en France s’élève aujourd’hui à 264 000, en progression de près de 50 % sur une année. Il a augmenté principalement dans le secteur de la construction, du tertiaire marchand (notamment la restauration), mais également dans l’industrie. Il reste élevé dans le tertiaire non marchand, notamment dans le domaine de la santé.
Le nombre d’emplois vacants reste cependant très largement inférieur au nombre de demandeurs d’emploi : si on s’en tient aux chômeurs de catégorie A (sans aucune activité), il y a aujourd’hui un poste vacant pour treize chômeurs. En élargissant aux demandeurs d’emploi au sens plus large (avec les chômeurs de catégorie B et C), on arrive à un poste pour 22 demandeurs d’emploi. Sachant que pour qu’un emploi soit considéré comme vacant, il faut que «des démarches actives soient entreprises pour trouver un candidat convenable». Il correspond dans seulement 48 % des cas à un emploi réellement inoccupé. Dans les autres, cas, le poste à pourvoir est soit nouvellement créé, soit sur le point de se libérer.
Pour autant, ce nombre d’emplois vacants reste marginal au regard du nombre d’emplois pourvus dans le pays (26,8 millions). On ne peut ainsi pas parler de difficultés majeures à recruter dans le pays. A de rares exceptions près, comme pour des postes nécessitant des profils ultra-spécifiques, mais également pour ceux dont la pénibilité est particulièrement importante ou dont les horaires sont très morcelés. Pour ce type de poste, les employeurs devraient probablement être conduits à proposer de meilleures conditions de travail à leurs salariés. Aux Etats-Unis, avec un chômage nettement moins élevé, Joe Biden a suggéré en juin dernier aux entreprises se plaignant d’avoir des problèmes de recrutement de les payer davantage.
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