24 septembre 2021

Coronavirus : la Commission donne sans aucun contrôle démocratique son feu vert pour l’achat d’un traitement à base d’anticorps monoclonaux

La Commission européenne avoue implicitement que la vaccination n'est pas la panacée. Et qu'elle est à la recherche de moyens de lutte efficaces contre la Covid-19. Elle vient de signer un contrat d’achat d’un médicament à base d’anticorps monoclonaux avec la société pharmaceutique Eli Lilly. On regrettera simplement qu'une fois de plus les décisions soient prises sans contrôle. Le médicament est précommandé avant que l'Agence Européenne du Médicament se soit prononcée. On ne voit pas ce qui oblige à se presser ainsi au moment où l'on est occupé par la vaccination la plus générale possible. Il règne décidément en Europe un mélange de chaos technocratique et de mise sous l'influence des laboratoires.

A propos du produit Eli Lilly

Le traitement élaboré par le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly est issu de la combinaison de deux anticorps monoclonaux, le bamlanivimab et l’étesevimab. Ce médicament est destiné aux patients de Covid-19 qui n’ont pas besoin d’un soutien respiratoire, mais qui pourraient développer une forme grave de la maladie.

Les anticorps qui composent le produit sont des protéines synthétiques. Elles ont le pouvoir d’imiter la réaction du système immunitaire face à l’intrusion du coronavirus. Cela consiste notamment à neutraliser la protéine Spike afin d’empêcher le virus de se fixer sur les cellules.

Notons que le produit d’Eli Lilly est à l’étude auprès de l’Agence européenne des médicaments. La Commission et ses 18 Etats membres ont pourtant signé un contrat d’acquisition d’environ 220.000 traitements avant même que l’AEM se soit prononcée. Qu’est-ce qui peut motiver cette décision précipitée? Le zèle technocratique? Une mise sous influence de la Commission par Big Pharma? 

Vers la constitution d’un portefeuille de 5 traitements

En tout cas, la Commission est excellente pour la rationalisation a posteriori de ses décisions.

Tout cela rentre, nous explique-t-on, dans le cadre de la stratégie de l’UE en matière de traitements contre la Covid-19 lancée en juin 2021, la Commission vise à constituer un portefeuille de 5 traitements permettant de soigner les malades d’ici octobre 2021.

Selon Stella Kyriakides, commissaire européenne à la santé, la vaccination est une solution efficace pour freiner la pandémie, mais elle est insuffisante. En effet, même si le taux de population adulte vaccinée augmente, beaucoup de gens sont encore contaminés par le virus. L’existence de traitements médicamenteux efficaces est  nécessaire pour réduire le risque d’hospitalisation et de décès. Au moins, l’inefficacité partielle des vaccins est-elle reconnue officiellement. 

Pour information, la Commission a déjà signé un contrat de passation avec le laboratoire la Roche au mois de mars pour l’acquisition du médicament REGN-COV2 à base de casirivimab et d’imdevimad. En juillet, elle a aussi passé un accord avec Glaxo Smith Kline pour la fourniture du traitement sotrovimab (VIR-7831). 

On remarquera que ces décisions ne sont soumises à aucun contrôle démocratique. 

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