Contrairement aux attentes, le nombre de cas positifs a baissé de moitié depuis la levée des restrictions sanitaires le 19 juillet.
Quand il avait annoncé la levée de toutes les restrictions sanitaires le 19 juillet pour l’Angleterre, Boris Johnson n’avait pas caché une certaine inquiétude. « Il est vital que nous agissions avec prudence », avait demandé le premier ministre britannique à sa population. Le variant Delta se répandait alors très rapidement, et plus de 50.000 cas positifs par jour étaient enregistrés, nombre proche du pic de la violente troisième vague de janvier.
Trois semaines plus tard, le pari s’avère pourtant le bon. Alors que les masques ne sont plus obligatoires, qu’il n’y a plus de jauge à respecter dans les salles de concert, les discothèques ou les stades de football, la pandémie semble reculer. Le nombre de cas positifs a baissé de moitié, à 26 000 en moyenne sur les sept derniers jours. Les hospitalisations, qui étaient restées faibles mais avaient accéléré tout le mois de juillet, refluent également : il y a 750 admissions par jour actuellement, contre 900 fin juillet.
Des épidémiologistes pris par surprise
Cette évolution a pris la plupart des épidémiologistes par surprise, ainsi que le gouvernement britannique lui-même. Sajid Javid, le ministre de la santé, avait publiquement anticipé un possible pic de 100.000 cas positifs par jour, ce qui aurait été le plus haut niveau jamais enregistré de la pandémie. Neil Ferguson, épidémiologiste à l’Imperial College London, dont les modèles avaient été cruciaux pour convaincre M. Johnson d’imposer le premier confinement en mars 2020, évoquait même 200 000 cas par jour.
Malgré la vaccination, qui limiterait fortement les formes graves, un tel niveau de propagation de la maladie risquait d’engorger le système de santé. Rien de tout cela ne s’est produit. « Personne ne sait vraiment ce qu’il se passe », reconnaissait dans un article du 4 août de la revue Nature John Edmunds, épidémiologiste à la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM).
Faute de certitudes, deux grandes explications à ce paradoxe sont avancées. La première vient de l’Euro 2020, qui s’est déroulé du 11 juin au 11 juillet. La compétition de football a vu l’Angleterre atteindre la finale, et chaque match poussait les Anglais à se réunir dans les pubs, les fan-zones ou simplement en groupe chez eux. Le jour de la finale, des hordes de supporteurs ont fait la fête toute la journée à travers le pays – jusqu’à la défaite de leur équipe –, essentiellement sans masque ni distanciation sociale. « Quand l’Euro s’est arrêté, on a vu un rapide déclin du nombre de contaminations », souligne Paul Hunter, professeur de médecine à l’université d’East Anglia. Il en veut pour preuve que les contaminations en Écosse, où l’équipe nationale avait été éliminée dès le 22 juin, avaient commencé à reculer trois semaines plus tôt.
L'épidémie médiatique repose sur le comptage des testés positifs, les "cas". Arrêtez de tester ou modifier le mode de comptage et l'épidémie est terminée !
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