Le gouvernement britannique envisage une loi afin de bloquer les visas de citoyens de pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants demandeurs d'asile déboutés et les délinquants expulsés.
Le Royaume-Uni envisage de bloquer les visas concernant les visiteurs en provenance de pays qui refusent de coopérer pour reprendre les demandeurs d'asile déboutés ou les délinquants, rapporte le quotidien anglais The Guardian.
Un projet de loi publié le 6 juillet prévoit ainsi que le ministre de l'Intérieur aurait le pouvoir de suspendre ou de retarder le traitement des demandes des pays qui ne «coopèrent pas avec le gouvernement britannique en ce qui concerne le renvoi du Royaume-Uni de leurs ressortissants» déboutés de l'asile ou qui n'ont pas d'autorisation de rester sur le territoire britannique. Ce projet est décrit comme «la plus grande refonte du système d'asile du Royaume-Uni depuis des décennies» par l'actuelle secrétaire d'Etat à l'Intérieur Priti Patel.
Une clause de ce projet de loi sur la nationalité et les frontières permettrait également au ministre de l'Intérieur d'imposer des exigences financières supplémentaires pour les demandes de visa si les pays ne coopèrent pas.
Les demandeurs d'asile arrivés illégalement n'auront plus les mêmes droits
Il
prévoit en outre que les demandeurs d'asile arrivés illégalement au
Royaume-Uni n'auront plus les mêmes droits que ceux qui arrivent dans le
pays légalement. Même si leur demande est accueillie
favorablement, ceux-ci se verront ainsi accorder le statut de réfugié
temporaire et risqueraient à tout moment d'être passibles de renvoi.
L'accès aux allocations et aux droits au regroupement familial pour ces
personnes pourrait également être limité.
Autre nouveauté, les
demandeurs d'asile pourront être expulsés du Royaume-Uni pendant que
leur demande d'asile ou leur recours est en cours de traitement, ce qui
ouvre la porte à un traitement de la demande depuis l'étranger. Les
recours et les procédures judiciaires seront de surcroît modifiés de
façon à accélérer le renvoi de ceux dont les demandes sont refusées. Le
ministre de l'Intérieur pourra cependant offrir une protection aux
personnes vulnérables en «danger immédiat et à risque dans leur pays
d'origine» dans des circonstances exceptionnelles.
Il sera ainsi «beaucoup plus difficile pour les personnes d'obtenir le statut de réfugié sur la base de demandes non fondées» et le texte comprendra des «évaluations rigoureuses de l'âge» pour empêcher les adultes de prétendre être des mineurs isolés. Le gouvernement envisage ainsi l'utilisation de scanners osseux pour déterminer l'âge, rapporte encore The Guardian.
Ce projet prévoit enfin des peines maximales d'emprisonnement à perpétuité pour les passeurs. Quant aux criminels étrangers qui enfreignent les ordonnances d'expulsion et retournent au Royaume-Uni, ils pourraient être emprisonnés jusqu'à cinq ans au lieu des six mois actuellement.
Des défenseurs des droits des migrants cités par le quotidien britannique qualifient ce texte de «projet de loi anti-réfugiés» qui pénalisera ceux qui ont le plus besoin d'aide. C'est le cas, entre autres, de Steve Valdez-Symonds, directeur du programme pour les droits des réfugiés et des migrants à Amnesty International UK, qui a qualifié le texte de «vandalisme législatif», affirmant qu'il pourrait «porter fatalement atteinte au droit d'asile».
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