26 juin 2021

Vaccination «réactive» : vacciner l'ensemble de l'entourage d'une personne infectée, qu’il y ait eu un contact direct ou non !

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La Haute autorité de santé (HAS) recommande une nouvelle stratégie vaccinale, dite réactive, pour ralentir le risque de diffusion des variants préoccupants, comme le Delta. Celle-ci consiste à remonter la chaîne de contamination.

Même si l'épidémie de Covid-19 recule en France, la situation reste fragile, car le variant Delta forme d’ores et déjà des clusters, comme dans les Landes où le taux d'incidence du virus est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. En déplacement jeudi 24 juin dans le département, Jean Castex a même prévenu que la levée des restrictions prévues dans le pays pour le 1er juillet pourrait y être différée si la situation épidémiologique demeurait inchangée.

Dans cette situation, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise, dans son avis du 18 juin, une nouvelle stratégie: la vaccination «réactive». Celle-ci devrait remplacer la vaccination dite en anneaux qui consiste à vacciner les contacts directs d'une personne infectée, puis les contacts des contacts directs.

«La stratégie de vaccination en anneau apparaît peu pertinente du fait de la durée courte d’incubation pour le Covid-19 (cinq jours en moyenne) et d’une protection vaccinale qui débute environ 12 jours après l’injection du vaccin», indique la HAS dans son communiqué de presse du 21 juin.

Une autre stratégie

La vaccination «réactive», quant à elle, consiste à vacciner l'ensemble de l'entourage d'une personne infectée, qu’il y ait eu un contact direct ou non. Ce qui signifie que la vaccination est imposée aux membres du foyer, mais aussi aux collègues de travail ou aux camarades de classe pour contrer la propagation d'un variant. Ainsi, en cas de cluster, un quartier ou un établissement scolaire entier pourrait être vacciné pour casser les chaînes de transmission.

Ce qui est particulièrement important avec l'apparition de nouveaux variants, comme le Delta, dont le taux de contagiosité serait de 40% à 60% plus élevé que l’Alpha, le variant anglais. Delta représente aujourd’hui 10% des contaminations en France, mais plus de 90% des nouvelles infections au Royaume-Uni. Toutefois, 74,2% des tests positifs réalisés du 14 au 20 juin dans les Landes «ont été identifiés comme rattachés à la mutation correspondant au variant Delta», selon l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine.

Les vaccins à privilégier

La HAS appelle dans ce contexte à privilégier les vaccins à ARN messager, car le Pfizer-BioNtech et le Moderna offrent une meilleure efficacité à la première dose et une protection vaccinale plus précoce que l’AstraZeneca et le Janssen. Pour ceux ayant déjà reçu leur première dose, la HAS préconise l’injection d’un ARN messager en seconde dose.

«Les données disponibles sur le délai d’obtention d’une réponse vaccinale semblent indiquer que les vaccins à ARNm offrent un début de protection plus précoce», indique la HAS.

Le variant Delta

Les symptômes les plus fréquents du Covid-19 semblent avoir changé avec l’apparition du nouveau variant. Si autrefois, les plus fréquents étaient la fièvre, la toux et la perte de l'odorat, aujourd’hui la «palme» revient aux maux de tête, à la gorge sèche et au nez qui coule. Ces symptômes sont cités notamment par des individus de moins de 40 ans pour la plupart. En outre, le variant Delta circule activement dans cette population non-vaccinée ou seulement avec une seule dose.

«Le variant Delta est en train de devenir dominant dans le monde […]. Il est présent dans 75 pays, progresse en Europe et est de façon nette responsable du rebond épidémique au Royaume-Uni», a indiqué le ministère de la Santé lors d’une réunion avec la presse le 22 juin.

Les nouveaux objectifs officiels sont d'avoir vacciné les trois quarts des adultes en première dose d'ici à la fin août et que les deux tiers soient complètement protégés, avait ajouté le ministère.

«Enfin, la HAS insiste sur l’importance de respecter les gestes barrières, en particulier dans ce contexte spécifique d’émergence de variants du SARS-CoV-2 et de levée progressive des mesures restrictives.»

La HAS souligne en outre «l’intérêt de respecter un délai de trois à quatre semaines entre les deux doses de vaccin à ARNm».

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