La situation intellectuelle dans la partie occidentale du monde est absolument affligeante de bêtise.
Pas la bêtise du petit peuple. Non, je parle de la bêtise de nos « élites » qui nous expliquent doctement « qu’il ne faut pas penser par soi-même », qu’il ne faut « surtout pas chercher à comprendre par soi-même », oui, voici la nouvelle définition du complotisme.
Nous vivons des heures surréalistes et je vous l’annonce, les heures du surréalisme précèdent toujours les heures sombres de l’histoire.
Voilà ce que vient de déclarer le plus sérieusement du monde Monsieur Sébastien Dieguez, neuroscientifique, et chercheur tout de même à l’Université de Fribourg. Après une carrière de clinicien, il se tourne vers la recherche en sciences cognitives et travaille actuellement sur la formation des croyances, en particulier l’adhésion aux théories du complot. C’est du lourd et du sérieux dans le monde académique, le vrai, celui qui est payé par les gouvernements forcément gentils qui ne vous veulent que du bien, et que même ils ne vous mentent jamais… les États !
Ils n’ont pas menti en URSS.
Ils n’ont jamais menti dans l’ex-RDA.
Ils n’ont jamais menti en France, avec le médiator, le sang contaminé, ou encore le nuage de Tchernobyl qui s’arrête à la frontière. Jamais un État ne ment.
Ils n’ont jamais menti pour aller faire quelques guerres, tenez, souvenez-vous de Colin Powell le ministre américain à la Tribune du Conseil de sécurité de l’ONU brandissant fièrement la petite fiole d’armes de destruction massives de Saddam Hussein. Non, jamais les États ne mentent. Ils sont purs. C’est le camp du bien. Les méchants, ce sont les « zôtres ».
Bref, selon le sieur en question voici une description d’anthologie et orwellienne des « complotistes ».
La perle de l’année nominée aux oscars du meilleur propagandiste officiel !
« Ce que fait le complotiste, il va faire des recherches par lui-même, il veut penser par lui-même, il veut voir par lui-même »…
Et oui, un vilain complotiste a l’audace de faire tout cela.
Il veut tout faire par lui-même. Incroyable.
Il veut travailler et faire ses recherches, il veut voir par lui-même, et enfin, il a l’outrecuidance de vouloir, et c’est, je crois, la pire des fautes, « penser par lui-même ».
Insupportable.
Trop dangereux.
D’ailleurs j’ai quitté la BNP peu avant que son nouveau DG ne déclare en plénière devant les cadres du groupe, que « commencer à réfléchir, c’était commencer à désobéir ». Hahahahahahahahahahaha.
Ce grand spécialiste, va-même rajouter qu’il est « impossible de penser par soi-même », ce qui peut effectivement se discuter en termes philosophiques au café de Flore entre spécialistes de la philo, mais qui est complètement con quand on veut parler de complotisme et étudier « la formation des croyances ». Effectivement, on pense avec l’ensemble des éléments que l’on soumet à notre réflexion, et plus nous avons d’éléments qui viennent enrichir notre réflexion, plus nos capacités de compréhension sont bonnes, et meilleures sont nos pensées. Mais notre philosophe de comptoir fait ici œuvre de propagande. Il connait très bien la différence, il sait également très bien, que toutes les grandes avancées, les grandes innovations sont l’œuvre de « transgresseurs » de l’ordre établi. Le progrès ne vient jamais du respect des règles.
Qu’il s’agisse de social, du politique, ou du scientifique et du technique, ce sont les transgresseurs de l’ordre établi qui font toujours, je dis bien toujours avancer les choses.
Nous continuerions la traite négrière si nous n’avions pas eu des transgresseurs pour expliquer que l’esclavage c’était peut-être pas bien. Vous seriez toujours dans une caverne à manger un morceau de mammouth en croyant que la terre est plate si les croyances de ces époques n’avaient pas été transgressées.
Allons plus loin.
Complotisme : comment le démasquer et quelle riposte adopter ? Se demande l’Humanité…
Oui, l’Humanité, enfin ce qui reste de ce quotidien pose dans cet article du 21 mai de cette année 2021 quelques pensées fulgurantes sur le complotisme, et j’en rigole encore dans ma barbe blanche.
Comme vous le savez, dénoncer le complotisme c’est bien vu.
Vous pouvez avoir des points bonus de bien-pensance crétine si par exemple vous dites que l’égalité homme-femme c’est important, si vous parlez des minorités cela rapporte encore plus de points, mais le mieux, c’est d’associer complotisme et antisémitisme. Là, vous faites carton plein. C’est le summum.
Pour Iris Boyer « le complotisme est intimement corrélé à un sentiment de défiance : un désenchantement par rapport à une vérité jugée inadaptée à une situation inédite et incertaine ou un refus d’adhérer à l’information portée par un messager jugé non crédible ». Et oui, ma chère Iris, le problème ce n’est pas la « défiance » venue de nulle part, c’est l’accumulation des mensonges des autorités qui carrabistouillent les peuples d’une manière jamais vue dans le monde depuis la propagande de la Pravda soviétique.
Mais la palme dans cet article de l’Huma revient à Pierre Khalfa qui nous explique dès les premières lignes que « les réseaux sociaux ne font qu’accélérer considérablement le phénomène, ils ne le créent pas. Au début du XXe siècle, les Protocoles des sages de Sion, un faux rédigé par la police secrète tsariste, n’ont pas eu besoin des réseaux sociaux pour devenir un best-seller antisémite mondial »…
Il ne s’est sans doute même pas rendu compte qu’en déclarant cela, il venait de confirmer la nécessité absolue que nous soyons tous complotistes, à savoir, depuis que nous avons une définition claire selon le spécialiste ci-dessus en vidéo, qu’il faut penser par nous-mêmes et vérifier par nous-mêmes, parce que le protocole des Sages de Sions, texte totalement antisémite n’a pas été écrit par des antisémites complotistes dans une cave ou un sous-sol caché, mais par les services secrets d’un état souverain.
Pierre Khalfa prend exactement l’exemple qu’il ne faut pas prendre, car cet exemple montre que ce sont bien des Etats qu’il faut douter.
Il n’y a pas à dire, quand on ne pense plus, on ne risque pas de bien penser, et quand on pense faux cela se voit également.
Avec ce genre d’arguments, il est évident que tous ceux qui veulent encore penser en dehors d’une pensée imposée voudront le faire encore plus.
Cela montre aussi à quel point ces mots et ces termes sont utilisés pour faire taire, pour faire peur, pour ostraciser, pour pointer du doigt, et pour discriminer celui qui pense.
N’ayez pas peur, et n’ayez pas peur de penser.
Penser ne veut pas dire avoir raison.
Mais penser c’est le début de la liberté.
Pour le reste lorsque l’on veut combattre le complotisme en demandant aux gens de cesser de penser, nous sommes en plein naufrage intellectuel.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
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