Dans une interview, le ministre
de l’Économie évoque une «sortie progressive» du «quoi qu'il en coûte».
Mais en attendant, il annonce de nouvelles mesures coûteuses, à quelques
semaines des prochaines consultations électorales.
Dans une interview publiée le 26 mai par le quotidien Les Echos,
le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire annonce une
«sortie progressive» du «quoi qu'il en coûte». Commençant par justifier
«ce choix du président de la République», il estime que cette ouverture
en grand des vannes des finances publiques a protégé l’économie
française, mais «ne peut pas être la règle dans des circonstances
normales».
Toutefois, pour cette «sortie progressive», il va
falloir attendre encore un peu. Le même jour, le ministre a en effet
confirmé la préparation d'un projet de loi de finances rectificative
pour 2021 contenant 15 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
Selon
les explications du ministre de l’Action et des comptes publics,
Olivier Dussopt, interviewé en même temps que Bruno Le Maire, 4
milliards d'euros de plus seront consacrées au financement des
exonérations de charges, près de 3,5 milliards d'euros à la sortie
progressive du fonds de solidarité, et 6,5 milliards d'euros de plus
pour l'activité partielle. Le reste doit permettre de faire face à des
dépenses imprévues, d’autant que le gouvernement table pour l’ensemble
de l’année sur une croissance de 5%, un scénario plus pessimiste que
celui annoncé par la Banque de France (+ 5,5%) ou la Commission
européenne (+5,7%).
Interrogé sur les nouvelles dépenses annoncées
«à chaque déplacement du président», en allusion au Pass culture, au
Pass sport, ou à la revalorisation des salaires des enseignants, Olivier
Dussopt les justifie par la volonté du gouvernement de tenir ses
«engagements politiques». Mais le ministre promet dans la phrase
suivante que la préparation du budget 2022, va débuter «avec pour
objectif d'être le plus raisonnable possible».
Les précisions
sont fournies Bruno Le Maire. Pour réduire une dette qui équivaut
désormais officiellement à 118% de produit intérieur brut de la France
il annonce «une stratégie de désendettement» reposant sur trois leviers :
une croissance forte, une règle de dépenses pluriannuelles sur 5 ans,
et «la poursuite des réformes de structure, comme celle de
l'assurance-chômage, mais aussi celle des retraites le moment venu».
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