Une liberté de déplacement presque totale est à la portée des connaisseurs du dark web depuis quelques mois. En échange de quelques millièmes ou centièmes de bitcoins, il est possible de se munir d’un faux test PCR négatif, par exemple. Alors que les gouvernements du monde entier explorent la possibilité de passeports vaccinaux pour faciliter la réouverture des économies, les fraudeurs profitent de cette période pour se fournir sur le marché des faux certificats sanitaires.
Selon un rapport de la société de cybersécurité Checkpoint Research, de faux «certificats de passeport vaccinal» sont accessibles pour quelques centaines d'euros sur le dark web.Comment fonctionne ce marché noir de faux tests et faux certificats de vaccination ?
Le
dark web est une partie d’Internet, cachée ou clandestine, accessible
via des logiciels, des configurations ou des protocoles spécifiques. Les
chercheurs de Checkpoint, fournisseur mondial de services de sécurité
pour les systèmes d'informations, ont été alertés par le nombre
croissant de publicités pour des faux certificats de vaccination ou de
faux tests négatifs.
En contactant les escrocs, ils ont découvert le
modus operandi pour se procurer ces documents. Il suffit de la signature
d'un médecin, des noms des clients et des dates exactes nécessaires
pour le certificat, tout cela pour la somme de 170 euros.
Les tests
PCR négatifs, qui permettraient à certains d'embarquer sur des vols, de
passer une frontière ou d’entreprendre toute autre activité nécessitant
ce type de justificatif, sont eux plus économiques. Pour un peu plus de
20 euros (en bitcoin), on peut se procurer un test PCR négatif sur le
dark web.
Les vaccins aussi accessibles sur le Darkweb
Nombreux
sont ceux qui ne veulent pas attendre qu'un vaccin soit accessible pour
eux à la pharmacie du coin. Certains choisissent de se tourner vers le
Dark web. Alors qu’en janvier 2021, Check Point rapportait près d’une
centaine d’annonces proposant des vaccins COVID-19 illicites, à l’heure
actuelle, le nombre d’annonces aurait triplé pour atteindre plus de 1
200 à la mi-mars.
Les vaccins annoncés comprennent
Oxford-AstraZeneca, Johnson & Johnson, le vaccin russe Sputnik et le
vaccin chinois SINOPHARM.
Les prix varient entre 500 (pour le vaccin Astra Zeneca) et vont jusqu'à 1 000 dollars.
Les autorités peuvent-elles lutter contre ce marché noir?
Selon Xavier Duros,
directeur technique de Check Point Research, mettre en place un
passeport vaccinal électronique permettrait de valider la véracité de ce
type de documents et mettrait fin à la contrefaçons des justificatifs.
Comme
les transactions du dark web se font en monnaie virtuelle, il est
impossible pour les forces de l’ordre de tracer les transactions.
Un trafic à l’échelle de l’Europe
En février dernier Europol, l’Agence de l’Union européenne pour la coopération des services répressifs, a mis en garde
contre ce type de vente illicite. Récemment Europol aurait démantelé un
réseau qui proposait de faux résultats de tests coûtant jusqu’à 300
euros dans certains aéroports.
Selon Check Point, ces faux passeports
vaccinaux sont susceptibles de jouer un rôle important dans la
prochaine étape de la pandémie. Les gouvernements doivent être
conscients de cette tendance illégale et dangereuse, avec une croissance
rapide des faux certificats de vaccination et des faux dossiers
médicaux « officiels » vendus à quiconque veut bien payer.
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