C’est une chronique de Philippe Escande publiée dans le Monde et intitulée « En décidant de produire sa future berline Citroën en Chine, Stellantis envoie un signal destructeur ».
« La bataille de la
réindustrialisation française n’est pas gagnée si, même dans
l’automobile, on considère que c’est plus intéressant de produire du
haut de gamme en Chine pour vendre en Europe, estime Philippe
Pertes
et profits. « Non à la mort programmée du site. » Les banderoles se
ressemblent tristement dans l’industrie automobile. Samedi 10 avril, ce
sont 800 salariés de l’usine PSA de Douvrin dans le Nord qui défilaient
pour exprimer leur colère face à la délocalisation de leur production de
moteurs vers la Hongrie. Ils ont raison de s’inquiéter. En moins de
vingt ans, l’industrie automobile française a perdu la moitié de ses
emplois, constructeurs et équipementiers confondus.
En 2000, elle était le deuxième pays producteur derrière l’Allemagne. Elle est aujourd’hui le quatrième, au coude-à-coude avec la Grande-Bretagne. La France a été la championne d’Europe des délocalisations, paradoxe surprenant dans un pays spécialiste des plans de relance et dont l’Etat est actionnaire direct de l’un des grands constructeurs mondiaux, Renault. Pire, ce dernier est celui qui a le plus délocalisé dans le courant des années 2000.
Mais en décidant de produire sa future berline haut de gamme Citroën en Chine, Stellantis envoie un double signal destructeur. Le premier est que la base industrielle chinoise est maintenant d’une qualité parmi les meilleures au monde. Que reste-t-il alors à l’Hexagone puisque, consciencieusement, PSA et Renault ont depuis vingt ans sorti du territoire français la totalité de la production de leurs petites voitures.
Les 208 et autres Clio et Dacia étant produites en Slovaquie, en Turquie ou en Roumanie. Jusqu’à présent, résistaient les véhicules à forte valeur ajoutée, comme la 3008, le SUV qui a sauvé Peugeot, construit à Sochaux. Comme en Allemagne, seules les voitures vendues chères, avec de bonnes marges, permettent de s’affranchir du coût du travail et des impôts de productions, cités comme les deux tueurs de l’emploi industriel et de l’investissement en France« .
La Chine c’est toute la technologie des véhicules électriques
La Chine dispose de tout.
Des terres rares pour faire les batteries, des usines à batteries, des usines à voitures et d’un marché de 1.4 milliard d’habitants sans impôts et sans beaucoup de droits sociaux. Le paradis. De surcroît les droits de douane pour les voitures produites en Chine viennent d’être supprimés.
Nous connaissons la suite.
Les voitures françaises seront toutes chinoises.
Puis, elles seront importées par les trains Pékin-Paris des routes de la soie.
Puis, nous serons dépendants des voitures chinoises.
Puis, nous pleurerons sur notre taux de chômage élevé.
Puis nous couinerons sur notre dépendance.
Nous ne sommes plus « des lions menés par des ânes », mais des « lions dirigés par des traitres ».
Source Le Monde.fr ici
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