16 avril 2021

Et si il n’y avait jamais de sortie de crise ?

http://

Aujourd’hui je vais être un peu plus long que d’habitude, mais le sujet est d’ampleur et le mérite. Et puis nous sommes vendredi, vous aurez tout le week-end pour écouter et lire ce qu’il y a dans cet article.

Je ne veux rien vous imposer, mais partager avec vous un scénario qui me semble fondamental en termes analytiques.

Il n’était pas franchement possible de le faire il y a un an. Aujourd’hui, cela commence à devenir audible.

Hier j’étais invité par David Jacquot d’Ecorama pour parler de la sortie de crise. Il m’avait téléphoné dans l’après-midi de la veille et nous avions discuté à bâtons rompus.

Il me demandait comment je voyais la sortie de crise.

Je lui ai dit que les scénarios actuels penchent tous pour une sortie de crise simple et rapide, enfin, plus ou moins rapide et plus ou moins simple, et basée sur le miracle de la vaccination qui règlera son compte au virus une fois pour toute. C’est à mon sens une manière naïve de voir les choses qui seront beaucoup plus complexes que cela.

Vous avez la vidéo un peu plus bas dans cet article pour ceux qui veulent aller directement à la vidéo de mon intervention sur Ecorama.

L’ensemble des analystes et des analyses partent du postulat que nous sommes face à une crise classique qui a un début, un milieu, un paroxysme et une fin avec une sortie de crise. Chaque crise répond à ce type de schéma logique. C’est le cas des crises boursières. Il y a un déclencheur (au hasard la montée des taux aux Etats-Unis en 2006 et 2007) qui donne l’insolvabilité des ménages fragiles et surendettés à taux variables. Les impayés augmentent. On se demande qui a quelles exposition, a quel risque. Puis une banque tombe. C’est la panique. Le krach, l’effondrement. Les banques centrales interviennent, baissent les taux, injectent les liquidités nécessaires. Les Etats sauvent ce qui peut l’être et socialisent les pertes après avoir privatisé les gains, mais c’est un autre débat. Au bout du compte les choses se calment. Les affaires reprennent, les cours de bourse montent à nouveau, c’est la fin de la crise.

Voici la vision « Ligne Maginot » partagée par presque tous à l’heure actuelle

http://

Chez les penseurs lignes Maginot (ceux qui retardent toujours d’une crise et d’une guerre) voici d’ailleurs comment on « gère » une cellule de crise.


L’été dernier nos mamamouchis en étaient déjà au plan de relance. Hahahahahahahaha !

Je me moquais d’eux avec irrévérence.

Il n’y a jamais de professionnels de la nouvelle guerre ou de la nouvelle crise. Il n’y a que des débutants lorsque l’on est confronté à un phénomène nouveau. Ils déconfinaient. Ils pensaient à un retour à la normale. Faisaient leur plan de relance et comme le montre le graphique travaillaient déjà au « retour d’expérience » avec les commissions d’enquêtes pour « mettre à jour le dispositif ».

Mais la dynamique d’une crise classique, géopolitique, ou boursière n’est pas la dynamique d’une crise sanitaire. Et les habitudes de cinétique d’une crise financière n’ont strictement rien à voir avec la cinétique d’une crise sanitaire.

Nous pourrions être ici confrontés non pas à une crise « classique » et limitée dans le temps, bornée, avec un début, un développement et une fin, mais à une crise de type sans fin.
Ceci n’est pas une crise classique, c’est une crise sans fin. 
Pourquoi ?
Parce qu’il existe une probabilité importante que le covid-19 ne disparaisse jamais mais devienne endémique et que l’humanité doive apprendre à vivre avec cette nouvelle famille de coronavirus.
L’épidémie de SARS-CoV de 2002 à 2004 a été endiguée mais nous parlons ici d’une volumétrie totale d’environ 10 000 cas. Les tests, les quarantaines et les confinements et les contacts tracing ont permis de mettre fin à cette épidémie.
En 2012, c’est un nouveau coronavirus le MERS-CoV qui surgit au Moyen-Orient. Là aussi, l’épidémie est contenu in-extremis.
En 2020, l’humanité n’aura pas cette chance et parti de Chine le virus se répand à la vitesse de nos avions et de nos échanges sur la planète entière créant autant de réservoir et donnant au virus de multiples possibilités de mutations, de croisement et de survie. Le monstre est sorti de la boîte et la vaccination est actuellement la seule stratégie suivie.
Le génie de la vaccination ne réussira pas à remettre le monstre dans sa boîte !
D’un point de vue purement analytique il est peu probable que la vaccination soit une réelle solution dans le temps, car, le virus mute en moyenne tous les 15 jours de manière biologiquement significative. Or, nous savons qu’il faut identifier le nouveau variant, puis le séquencer génétiquement, l’étudier un peu tout de même, puis concevoir un vaccin ARN pour un développement rapide, puis le produire pour 8 milliards d’habitants, puis mettre en route toute la logistique vaccinale puis piquer tout le monde… Bref, c’est un cycle, sans essais ou presque, d’au moins 24 mois et en réalité nous mettrons sans doute 36 à 48 mois à vacciner toute la population mondiale ce qui est une performance remarquable quoi que l’on en dise. Mais pendant ce temps là le virus aura muté une bonne centaine de fois, en mieux, en moins bien, en pire, personne ne le sait.
Vers des confinements réguliers à chaque épidémie nouvelle de variants nouveaux ?
La question se posera donc vraisemblablement. Va-t-on reconfiner régulièrement ? A chaque nouveau variant ? Ou va-t-on refuser de fermer régulièrement nos économies et nos vies ? La réponse n’est pas évidente du tout. Tout dépendra de l’équation taux de mortalité, saturation des services d’urgence, contagiosité etc.
Une économie durablement chamboulée. 
L’une des grandes leçons de cette année de pandémie est que le monde doit fonctionner en compartiment étanche. Lorsqu’un pays est touché, il doit être mis en quarantaine. En laissant le dogme des frontières ouvertes, nous sommes confinés chez nous, mais les avions continuent à déverser des variants. Cette réalité s’imposera en raison du coût économique des mesures de soutien, nous parlons de 424 milliards rien que pour la France soit plus de 20 % de notre PIB.
La seconde grande leçon si la vaccination ne fonctionne pas est que nous sommes confrontés à une multitudes de variants aussi imprévisibles que réguliers, c’est que la vaccination n’est pas une solution crédible à une nouvelle souche de coronavirus devenue endémique. Il faudra donc mettre en avant les techniques de soins. Soigner, tester, isoler, tracer et soigner. Soigner toujours, soigner encore. Imparfaitement mais soigner quand même, que ce soit avec de l’ivermectine, de la chloroquine et des antibiotiques macrolides qui sous le manteau fonctionnent bien. Pas à 100 %, pas parfaitement, mais ils fonctionnent et c’est toujours mieux que deux dolipranes au lit avec 4 « Notre-Père » et 8 « Je vous salue Marie ». Notez que je ne veux dissuader personne ne recourir à la prière, bien au contraire, mais si vous pouviez me donner quelques comprimés de plus je suis quand même preneur, juste en appui des prières. Ce sera le retour du soin, et les traitements actuellement bloqués pour ne pas concurrencer la vaccination de masse ni l’entraver seront libérés par les autorités mamamouchesques. Que de temps perdu, et également que d’argent, sans même évoquer le plus important, les vies humaines que l’on aurait pu épargner.

Pour en savoir plus vous pouvez écouter cette émission.

Un ralentissement durable et profond des activités humaines. 

Ces crises sanitaires sans fin auront pour conséquences de ralentir durablement et profondément les activités humaines. Ce sera bon pour la planète. Pas pour l’économie du toujours « plus ».

Nous nous adapterons, parce qu’il est dans la nature humaine de s’adapter. Nous nous adapterons car le système capitaliste, aussi imparfait soit il, est le plus adaptable. Et le grand danger sera que les dirigeants politiques, particulièrement en Europe où ils sont au mieux d’aimables technocrates sans vision ni culture économique, veuillent administrer l’économie en raison de la crise sanitaire chronique.

Confiez le désert du Sahara à nos élites bruxelloises et dans 5 ans vous aurez une pénurie de sable.

Pour le reste, il faut se reporter à un vieux philosophe romain et stoïcien Sénèque.

« Vivre ce n’est pas attendre que les orages passent, c’est apprendre à danser sous la pluie ».

Nous voulons continuer à danser encore, même s’il pleut !


Restez à l’écoute.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.