Ce sont des décès qui ne manquent pas de susciter l'inquiétude autour de la campagne de vaccination en Guyane. Deux personnes, âgées de 53 et 68 ans, sont mortes d'une forme grave du Covid-19 « alors qu'elles avaient été vaccinées quelques semaines auparavant avec deux doses de Pfizer », a confirmé l'agence régionale de santé (ARS), ce lundi 26 avril. Ces deux patients, deux hommes selon une source sanitaire, sont décédés au centre hospitalier de Cayenne après avoir reçu leur deuxième injection du vaccin Pfizer-BioNtech à la fin du mois de février, précise l'ARS.
« Ces deux personnes présentaient des antécédents de lourdes comorbidités et un état de très grande fragilité. L'une d'entre elles présentait un trouble du système immunitaire, susceptible d'occasionner une moindre réponse à la vaccination », précise l'ARS Guyane. Dans cette collectivité française d'Amérique du Sud considérablement exposée au variant brésilien, les « prélèvements sont en cours de séquençage pour connaître la souche exacte du virus en cause », indique encore l'ARS.
« L'échec vaccinal existe pour tous les types de vaccination. Cela dépend de l'état du système immunitaire de la personne vaccinée », a réagi le directeur de l'Institut Pasteur de la Guyane, le Dr Mirdad Kazanji, contacté par l'Agence France-Presse.
Un climat de défiance autour de la vaccination
Pour le praticien, « les gens vaccinés peuvent éventuellement avoir des virus qui se développent au niveau des voies respiratoires et, éventuellement, en contaminer d'autres » en cas de système immunitaire « fragilisé » et de « gros facteurs de comorbidités ». « Mais, dans la majeure partie des cas, la vaccination diminue drastiquement le nombre d'hospitalisations et de cas graves », souligne-t-il, redoutant que ce double cas « ralentisse la campagne de vaccination en Guyane ».
Le virologue déplore par ailleurs qu'on « laisse le virus circuler » en Guyane alors que le territoire n'en est « qu'au début de la troisième vague : les écoles sont ouvertes, les restaurants sont ouverts, dans les quartiers, désormais, je suis sûr que les personnes ne respectent ni le port du masque ni la distanciation ».
En Guyane, dans les villes les plus touchées, le couvre-feu est instauré de 19 heures à 5 heures en semaine et de 19 heures le samedi à 5 heures le lundi. La vaccination y est désormais ouverte à partir de 18 ans dans un climat de défiance qui reste majoritaire. Au 18 avril, 2,5 % de la population guyanaise avait reçu 2 doses, soit 7.314 personnes sur environ 300.000 habitants, et 5,5 % avait reçu une dose.
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