Selon les dernières estimations de Bercy, les mesures annoncées hier par Macron et ce nouveau confinement, le troisième depuis le début de cette épidémie coûtera 11 milliards d’euros par mois.
Ce sera beaucoup plus selon mes prévisions. Voici quelques éléments d’explications.
Tout d’abord côté gouvernemental, « le coût total des aides et indemnisations aux entreprises passe à 11 milliards d’euros par mois, indique le ministère de l’Économie suite à l’annonce du reconfinement de l’ensemble de la France métropolitaine. La crise sanitaire a déjà coûté 160 milliards d’euros à l’État.
Pas moins de 150.000 établissements seront fermés sur l’ensemble du territoire suite au reconfinement généralisé de quatre semaines, précise Bercy. Le ministère de l’Économie estime le coût global des aides et indemnisations liées aux nouvelles mesures à 11 milliards d’euros par mois.
Ce montant correspond aux dépenses mensuelles pour le fonds de solidarité, le chômage partiel et les exonérations de charges ».
Un coût direct, donc, mais il y a aussi des coûts indirects !
Il va falloir payer le chômage partiel qui va exploser parce que les entreprises ne vont pas mettre les gens en télétravail. Ils vont les mettre au chômage partiel. Une fois pourquoi pas, mais à la 3ème fois les entreprises n’ont plus aucune patience. Alors soit vous prenez vos RTT, vos congés ou vos vacances pour garder vos enfants, soit vous c’est chômage partiel. Le recours au chômage partiel sera donc vraisemblablement plus important cette fois que lors des confinements précédents.
Il va y avoir des exonérations de charges, certes, mais ces deux éléments pour 11 milliards ne prennent pas en compte tout le reste.
Le fait que les entreprise embaucheront moins et donc plus de chômage.
Le fait que vous allez voir des entreprises dont le chiffre d’affaires va chuter puisqu’il n’y aura plus assez de gens pour faire tourner les boutiques. Sans coiffeurs pas de coiffure. Sans couvreur pas de couverture. Sans électricien, pas d’électricité, et si vous gardez les enfants, vous ne travaillez pas.
Le fait que les rentrées fiscales vont considérablement chuter.
Le fait que les vacances n’auront pas lieu, en tous cas pas vraiment et que l’industrie du tourisme, déjà fortement touchée ne va pas profiter des vacances de Pâques même si la SNCF vend quelques milliers de billets en plus, ce ne sera pas une vague de touristes.
Enfin, et c’est le plus difficile à quantifier, le moral des Français vient de prendre un nouveau coup sur la casquette. Tout le monde en ayant assez et marre, la fin de l’épidémie pourrait être marquée et devrait même être marquée par quelques mois d’euphories y compris consuméristes… mais nous n’y sommes pas encore, et rien ne dit que nous puissions avoir ce grand soulagement et donc cette grosse reprise pour l’été ce qui serait idéal en termes économiques.
Un déficit 2021 à 8.5 % du PIB
Pour 2021, l’exécutif prévoit un déficit atteignant les 8,5 % du PIB. Nous ferons sans doute plus, et la croissance sera certainement moins forte que prévue contrairement à ce que dit le Gouverneur de la Banque de France dont je parle dans cette édition.
Souvenez-vous des prévisions de Bruno le Maire, qui nous expliquait doctement que l’impact sur la croissance française de ce qu’il se passait en Chine serait de l’ordre de 0.1 point de PIB ! J’en rigole encore. Digne de la 7ème compagnie et de la stratégie de la tenaille.
Nous sommes donc en train de creuser un trou déjà abyssal.
Nous sommes à 120 % de dettes sur PIB. Nous allons en rajouter encore 10 en 2021 et nous terminerons l’année avec un 130 % de dettes sur PIB à quelques points près.
Pour l’Italie ce se ne sera pas mieux, loin de là.
L’Espagne, elle laisse passer le virus et laisse tourner l’économie.
La vraie question, la seule question, est de savoir comment la France et l’Italie paieront ces dettes.
Tout est possible, y compris le dépeçage de ces pays sur l’autel d’un grand saut fédéral européen sous domination allemande.
Tout se paye à un moment.
Il n’y a jamais, jamais de repas gratuit.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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