Mardi soir, c’est le poney Tutulle qui a été massacré. Son propriétaire l’a trouvé inerte, dans un coin du pré. PHOTO SEVERINE COURBE - VDN
Les mots manquent à la vue du carnage. En l’espace de quelques jours, une trentaine d’animaux, parmi lesquels des oies, des chevreaux, et un âne, ont été brutalisés et tués, de nuit, dans un pré de Leforest. Les responsables sont revenus cinq fois sur les lieux. Les propriétaires, eux, restent pantois devant un tel acharnement.
Mardi soir, c’est le poney Tutulle qui a été massacré. Son propriétaire l’a trouvé inerte, dans un coin du pré. PHOTO SEVERINE COURBE - VDN
Un âne à la gueule cassée allongé sur le flanc, seul dans un coin. Sa longe accrochée aux pattes. De l’autre côté, une quinzaine d’oies, poules, coqs et chevreaux inertes, alignés. Certaines oreilles ont été tranchées, des cornes découpées. Même chose un peu plus loin, quatorze cadavres de plus, alignés là aussi.
Le pré de la famille Crunelle, installée à Leforest depuis des décennies, ressemble à un charnier à ciel ouvert. Cyril, 88 ans, enlève sa casquette et se pince : « Mais qui a fait ça ? On faisait rien de mal, et nos bêtes encore moins. » C’est lui qui a réuni les dépouilles, retrouvées éparpillées sur l’herbe.
Cinq nuits de sévices
En l’espace de huit jours, la plupart de ses animaux ont été tués, de nuit, certains mutilés pour le plaisir. « Le premier soir, c’était quelques poules. Ensuite, les chevreaux, les oies. Et ça ne s’est plus arrêté. » On pense bien sûr aux affaires de chevaux massacrés, l’été dernier, un peu partout en France. Le(s) responsable(s) ont découpé les grillages. Ils sont revenus cinq fois dans ce petit pré jouxtant le magasin familial de matériaux, à une centaine de mètres de la rue Florent-Evrard.
Le poney blanc, Tutulle, vivait là depuis une vingtaine d’années. Il a été supplicié dans la nuit de mardi à mercredi. Le lendemain, c’était au tour du bouc Lenny, proche des enfants. « Mon fils lui donnait à manger souvent, raconte le beau-fils, Vincent. C’est juste incompréhensible. Comment on peut arriver à des horreurs pareilles ? »
Incompréhension
Personne ne comprend à Leforest. Les Crunelle n’avaient « aucun problème », avec quiconque. Cyril, peu porté sur la retraite, donnait des coups de main à tout le monde, quand il pouvait. Les animaux étaient appréciés des familles, qui venaient les nourrir de temps en temps. « Ils ont dû profiter de leur gentillesse pour les approcher », s’étrangle Vincent.
La police municipale était là ce jeudi. « Ils sont encore revenus ?! », a lâché l’agent en apprenant la mort du bouc, dans la nuit. Cyril Crunelle s’est décidé à porter plainte, mercredi, un peu à contrecœur. « Ça sert à quoi ? Le mal, il est fait. » Aujourd’hui, il ne reste que sept chevreaux et quelques coqs encore en vie dans le pré. Les autres doivent être enlevés ce vendredi par la société d’équarrissage.
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