Copenhague a suspendu par précaution l'utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 à cause de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des individus vaccinés. Une décision suive le même jour par la Norvège.
L'Agence nationale de santé danoise a annoncé ce 11 mars la suspension jusqu'à nouvel ordre du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19. Cette suspension intervient «après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin Covid-19 d'AstraZeneca», d'après les autorités sanitaires du pays, qui soulignent toutefois : «A l'heure actuelle, on ne peut pas conclure à l'existence d'un lien entre le vaccin et les caillots sanguins.»
«Il est important de souligner que nous n'avons pas renoncé au vaccin AstraZeneca, mais que nous faisons une pause dans son utilisation», a précisé le directeur de l'agence danoise, Søren Brostrøm, cité dans un communiqué de presse.
Le Danemark a enregistré un décès d'une personne qui avait reçu le vaccin. Une enquête est en cours auprès de l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Une décision suivie par la Norvège
Une décision suivie par l'Islande, mais aussi la Norvège, qui vient de suspendre également ce 10 mars l'utilisation du vaccin AstraZeneca. «Nous faisons une pause en Norvège dans la vaccination avec AstraZeneca», a déclaré un haut responsable de l'Institut national de santé publique, Geir Bukholm, lors d'une conférence de presse. «Nous attendons des informations pour voir s'il y a un lien entre la vaccination et ce cas de caillots sanguins».
De son côté, l'Autriche avait annoncé le 8 mars avoir cessé d'administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d'une infirmière de 49 ans qui a succombé à de «graves troubles de la coagulation» quelques jours après l'avoir reçu.
Quatre autres pays européens, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, avaient suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot, livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins.
La suspension décidée par le Danemark, l'Islande et la Norvège porte en revanche sur l'ensemble des vaccins AstraZeneca contre le Covid. Dans la foulée, Londres a défendu ce vaccin développé par un laboratoire britannique et l'université d'Oxford, le jugeant «sûr» et «efficace» et assurant qu'il resterait utilisé au Royaume-Uni. «Nous avons été clairs sur le fait que [le vaccin] est à la fois sûr et efficace», a déclaré un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson à la presse, ajoutant : «Lorsque les gens sont invités à se présenter pour le recevoir, ils doivent le faire en toute confiance.»
L'EMA tente de rassurer
Le 11 mars, dans un communiqué transmis à l'AFP, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a de son côté souligné : «Les informations disponibles à ce jour indiquent que le nombre de thromboembolies chez les personnes vaccinées n'est pas supérieur à celui observé sur l'ensemble de la population.»
La veille, l'EMA avait affirmé au terme d'une enquête préliminaire qu'il n'existait aucun lien entre le vaccin d'AstraZeneca et le décès survenu en Autriche. L'agence européenne ajoutait qu'en date du 9 mars, seulement 22 cas de thromboses ont été signalés pour plus de trois millions de personnes vaccinées dans l'espace économique européen.
Olivier Véran, lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire a lui aussi tenté de rassurer et a estimé qu'il n'y avait «pas lieu de suspendre» la vaccination avec AstraZeneca en France après les annonces du Norvège et du Danemark.
De son côté, le patron de l'Agence nationale de santé danoise explique : «Il existe une documentation importante prouvant que le vaccin est à la fois sûr et efficace. Mais avec l'Agence danoise des médicaments, nous devons réagir aux informations faisant état d'éventuels effets secondaires graves, à la fois au Danemark et dans d'autres pays européens.»
Cette suspension, qui sera réévaluée d'ici deux semaines, chamboule le calendrier de la campagne d'immunisation danoise. Copenhague prévoit désormais d'avoir vacciné sa population adulte mi-août, contre début juillet comme annoncé précédemment, indique l'autorité sanitaire.
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