Soit un homme sans grandes qualités. À peine la trentaine pendant l’occupation, un petit gabarit, un passé de scribouillard mais il a été l’objet d’une révélation en 1938. À cette date, il a animé "Radio Saragosse" et a découvert la puissance de la voix, ce qu’Yves Pourcher dans son livre, appelle la "vox appeal".
En 1942, Herold-Paquis se retrouve enfin dans la position exposée qu’il attendait en devenant le chroniqueur militaire et bientôt l’une des vedettes de Radio Paris, le poste collaborationniste que les Allemands animent dans la capitale. À la différence de l’éditorialiste Philippe Henriot, il n’est vraiment pris au sérieux par ses adversaires, ni même par ses auditeurs. À Radio-Londres, on dit que le vulgaire attirant le vulgaire, les fidèles de Radio Paris et Hérold-Paquis sont comme deux chiens qui se flairent. Mais pourtant, son refrain quotidien "L’Angleterre comme Carthage sera détruite" devient un gimmick.
Mais la puissance de la voix est telle que les partisans de la soumission à l’Allemagne nazie veulent "entendre de visu" Herold-Paquis qui devient un orateur de meeting. Devant des auditoires conquis, il parle au Gaumont-Palace, salle Wagram et un peu partout en France.
Un livre paraît à partir de toutes ces interventions. Il est intitulé Paroles en l’air. Avec un point d’interrogation. Paroles en l’air, vraiment ? Au procès de Jean Herold-Paquis, en septembre 1945, l’accusation n’aura pas besoin de convoquer de témoins à charge. En lieu et place, il y aura 27 disques de ses enregistrements. Le greffier n’aura qu’à les poser sur un phonographe et à disposer le saphir.
Condamné à mort, Herold-Paquis sera exécuté le 11 octobre 1945.
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