28 mars 2021

De Villiers : “Nous sommes gouvernés par une bande d’amateurs"

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Valeurs actuelles. L’année 2020 aura été marquée par les confinements et le retour du terrorisme. Comment jugez-vous l’action du gouvernement ?

Philippe de Villiers. C’est une faillite sanitaire et un naufrage politique. Au nom de l’ordre sanitaire, on nous a enfermés. Et, au nom de l’État de droit, on libère et on remet dans la nature des tueurs terroristes. Le bilan de la crise sanitaire est accablant. Il suffit d’écouter les professionnels du commentaire germano-centré, ils ont livré leur verdict. À ce jour, il y a eu 22 000 morts pour 80 millions d’habitants en Allemagne, avec une récession économique de 5,5 %. En France, 58 000 morts pour 67 millions d’habitants, avec une récession annoncée de 11 %. Cette comparaison est éloquente : sur le plan sanitaire, c’est un échec ; sur le plan économique, c’est un drame ; sur le plan humain, c’est un scandale…

L’impéritie de nos gouvernants, censés mener, sous les ordres de M. Macron, deux guerres à la fois, tourne au flagrant délit d’incompétence… Cette impéritie affleure dans le traitement différentiel des deux virus, le coronavirus et le virus islamiste. Le premier relève de la sécurité sanitaire : pour protéger la population de cet ennemi viral, au nom du « nous sommes en guerre », on a choisi de nous assigner à résidence, d’inventer la fameuse frontière domestique. On a fait dans le raffinement des mesures liberticides, jusqu’à verbaliser les simples promeneurs, on a mis à plat l’économie, déchiré les tissus conjonctifs de la France industrieuse. Chacun aura compris que la protection sanitaire était jugée plus importante que toutes nos libertés.

Face à l’autre virus — le virus islamiste —, qui relève d’une véritable agression invasive, on a refusé de prendre des mesures qui relèvent du domaine de la guerre, au motif qu’elles pourraient être jugées liberticides, au sens des maniaques du juridisme, c’est-à-dire qu’elles pourraient être exposées à la censure juridictionnelle. Ainsi se retient-on de toucher au regroupement familial, aux 500 mosquées islamistes, etc. On récuse la chaîne fatale, qui est pourtant une évidence à portée d’un gosse de 10 ans : l’immigration est le terreau de l’islam, qui est le terreau de l’islamisme, qui est le terreau du terrorisme. Et on n’ose pas se donner les moyens de garantir la sécurité physique des Français. L’audace du gouvernement quand il s’agit de nous bâillonner dans la rue et de nous infliger des “gestes frontières” dans notre quotidien contraste avec le laxisme pratiqué à l’égard des islamistes. On ne protège pas nos frontières extérieures, on sanctuarise le droit d’asile… La France est devenue un caravansérail, pire, le carrefour planétaire des assassins de la civilisation.

 Les mesures décidées contre le virus ne sont-elles pas nécessaires ?
On en est au deuxième confinement, et bientôt au troisième. Que diriez-vous d’un chirurgien qui, pour recommencer la même opération, vous ouvrirait le ventre à peine recousu à trois reprises ? Dehors, l’interne ! Tout est fondé sur un mensonge par omission : les pouvoirs publics savent et dissimulent qu’il n’y a pas assez de lits de réanimation parce que le budget social est consacré à autre chose — suivez mon regard. On soigne toute la misère du monde et on n’a plus le sou pour investir à l’hôpital… D’ailleurs, Bruxelles nous a enjoint d’y faire des “restructurations”. On a obéi. Alors, on confine à tour de bras pour ne pas avoir de malades au 20 heures de TF1, entassés dans les couloirs… Le rapport publié le 11 décembre par le Sénat est un florilège spectaculaire des incohérences et de l’incurie tapageuse, il démasque les petits arrangements du croque-mort Salomon, celui-là même qui fait passer tous les décès de France en Covid, pour gonfler les chiffres.

Nous sommes gouvernés par une bande d’amateurs : le titre de Die Zeit est le mot juste : nous vivons en Absurdistan. L’Absurdistan, ce n’est pas seulement la bureaucratie sanitaire, c’est également le fait de prendre un marteau-pilon pour écraser une mouche. Au bon sens, nos autorités ont préféré l’absurde. Absurde, la tentation saint-simonienne de l’hygiénisme d’État qui met les savants au pouvoir — les politiques font désormais de la médecine et les médecins de la politique, depuis que M. Macron a remis les pleins pouvoirs, le 13 mars dernier, au maréchal Delfraissy, qui a fait don de ses erreurs à la France… Absurde, le primat de la survie sur la vie. Absurde, le confinement généralisé des bien-portants. On dit parfois que le confinement est d’inspiration médiévale, c’est faux. Au Moyen  Age, on confinait les mal-portants par la quarantaine et le lazaret, aujourd’hui on confine les bien-portants. Absurde, l’infantilisation de la parole publique, qui configure la famille à Noël, décrète les parts de gâteau, la vente des sapins et invite Papi et Mamie à manger à la cuisine. Absurde, la traque inouïe des attestations orwelliennes quand on veut sortir de chez soi. Absurde, la dialectique des “essentiels” et des “non essentiels”

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