11 janvier 2021

Selon un sondage IPSOS la moitié des Français estimerait que les médias officiels publient des fausses informations

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Une nouvelle étude, réalisée par Ipsos, montre que la confiance à l’égard des médias s’est dégradée ces cinq dernières années.

Le désamour entre les médias et les Français se creuse. Après le baromètre annuel de La Croix-Kantar qui, en janvier, avait pointé une véritable crise de confiance, une nouvelle étude d’Ipsos publiée vendredi confirme cette tendance. Réalisée en ligne dans 27 pays du monde entier auprès de 19.541 personnes, l’étude dresse un état des lieux de la vision que portent les citoyens sur les médias. En France, plus de 1.000 personnes, âgées de 16 à 64 ans, "représentatives" de la population y ont participé.

● L’information de proximité privilégiée

La cote de confiance des Français dans les médias est en baisse et tous les supports sont touchés par cette tendance de fond. Seulement 37% de nos concitoyens affirment avoir confiance dans la télévision et la radio, 36% pour ce qui est des journaux et magazines papier. À titre de comparaison, dans le bas du classement, en Serbie, ces taux sont respectivement de 17% et 11%.

Ipsos note que plus d’un quart des Français (26%) fait davantage confiance à une information délivrée par l’un de leurs proches. 65% d’entre eux pensent même que ces informations sont intéressantes alors qu’ils ne sont que 46% à juger pertinentes celles délivrées par les médias audiovisuels et la presse écrite. Une statistique inquiétante ( pour qui ?) quand on sait que c’est, entre autres, ce mode de pensée qui sous-tend la diffusion en masse des informations sur les réseaux sociaux. Le phénomène des groupes Facebook pendant le mouvement des Gilets Jaunes en est le parfait exemple. L’étude souligne aussi que la confiance à l’égard des médias s’est particulièrement dégradée depuis ces cinq dernières années, quel que soit le support.

● Des médias perçus comme promoteurs de fausses informations

Au moment où les deepfake, ces vidéos manipulées à l’aide d’outils d’intelligence artificielle, commencent à trouver un certain écho sur le web et alors que le gouvernement se mobilise sur la (soi-disant) manipulation de l’information, les médias sont perçus comme des promoteurs de «fake news». 48% des Français estiment que la presse papier (journaux et magazines) produit «beaucoup de fausses informations». Un taux qui grimpe à 52% pour la télévision et la radio. Pour ce qui est de l’information en ligne, Ipsos a choisi un spectre très large regroupant ce qu’on peut lire sur les sites d’information mais aussi sur les réseaux sociaux. Dans cette catégorie, 63% pensent que «beaucoup» des informations qu’ils lisent sont fausses.

Dans certains pays, les statistiques sont encore plus parlantes. Ainsi, 82% des Serbes, 78% des Hongrois et 68% des Russes pensent que leurs journaux et magazines partagent de fausses informations. Pour la télévision et la radio, ces taux sont respectivement de 74%, 73% et 71%.

À la question: «Pensez-vous que les médias agissent avec de bonnes intentions quand ils vous informent?». Seuls 46% des Français répondent par la positive pour ce qui est de la télévision et de la radio, 47% pour les journaux et magazine papiers et 43% pour les informations en ligne.

● Le service public audiovisuel reconnu

En France, 40% des personnes interrogées jugent «nécessaire» le service fourni par l’audiovisuel public (Radio France, France Télévisions, Arte, France Médias Monde). Alors qu’un projet de loi censé réformer ces médias financés par le contribuable sera présenté d’ici à la fin du mois d’octobre, moins d’un tiers des Français (30%) les juge «dépassés, élitistes ou bureaucratiques».

La moitié des Français estime que les médias publient des fausses informations.

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Quelques mots sur IPSOS :

De 1981 à 2007, Ipsos sera le prestataire attitré de la présidence de la République française. En raison de ce monopole qu'il exerçait de fait, Jean-Marc Lech se présente comme « le sondeur privé de MM. Mitterrand et Chirac ». Homme de gauche, il est proche de François Mitterrand dont il avance que personne avant lui n'avait utilisé les méthodes reposant sur l'analyse des études d'opinion de façon aussi systématique. Durant toutes les années 1980-1990, l'Ipsos travaille de concert avec Jacques Pilhan pour préparer les « plans de communication » de la présidence bloquant la publication de sondage « dont les résultats étaient navrants pour Fabius ». Pour la présidentielle de 1988, François Mitterrand va jusqu’à commander « un sondage par jour » à l’institut collaborant avec son équipe de campagne. Jean-Marc Lech rapporte dans ses mémoires comment, payé avec l'argent des fonds secrets, il repartait de l'Élysée avec des valises de billets de banque.

Si en 1981, avant l'élection présidentielle, Jean-Marc Lech pronostique la victoire de François Mitterrand, en 1983, lors des élections municipales, le magazine Le Point annonce, sur la foi de sondages Ipsos, « une très bonne tenue de la gauche » qui se révèle être « une déroute historique ».

À la fin de 1989, Ipsos réalise un chiffre d’affaires de 100 millions de francs (15 millions d'euros).

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