En parlant de la colonisation comme
d’un « crime contre l’humanité », Emmanuel Macron a ouvert une boite de
Pandore qu’il ne pourra plus refermer. Déjà, le 15 juillet 2019, Mohand
Ouamar Bennelhadj, secrétaire général par intérim de l’ONM (Organisation nationale des moudjahidines, les anciens combattants),
avait appelé les députés algériens à voter une loi criminalisant la
colonisation française. Maintenant qu’il y a tout à craindre du rapport
de la « commission Stora » sur la « mémoire de la colonisation et de la
guerre d’Algérie » qui devrait remis au début de l’année 2021, voilà
déjà les demandes de « réparations » qui s’accumulent. Certaines exigent
la remise des archives de l’Algérie française, d’autres formulent des
demandes de « dédommagement » s’élevant à 100 milliards de dollars !!!
L’Etat
semblant avoir renoncé à défendre l’image de la France et ses intérêts
face à ces exigences à la fois surréalistes et insupportables, il ne
reste donc que la réaction citoyenne et la mobilisation du « pays réel »
à travers les réseaux sociaux. Tel est le but de cette analyse.
Puisque
le « Système » algérien veut faire les comptes, nous allons donc lui
présenter l’addition de ce que l’Algérie a coûté à la France entre 1830
et 1962…sans parler du coût colossal de l’immigration depuis cette
dernière date…
Au
mois de juillet 1962, au terme de 132 années de présence, la France
avait créé l’Algérie, lui avait donné son nom, l’avait unifiée et lui
avait offert un Sahara qu’elle n’avait, et par définition, jamais
possédé puisqu’elle n’avait jamais existé auparavant. La France avait
drainé ses marécages, avait bonifié ses terres, avait équipé le pays,
avait soigné et multiplié par dix ses populations. Elle avait également
fait entrer dans la modernité des tribus jusque-là dissociées qui
n’avaient jamais eu conscience d’appartenir à un tout commun supérieur.
La France laissait en héritage à l’Algérie indépendante :
- 70.000 km de routes,
- 4300 km de voies ferrées,
- 4 ports équipés aux normes internationales,
- une douzaine d’aérodromes principaux,
- des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.),
- des milliers de bâtiments administratifs, de mairies, de casernes, de gendarmeries,
- 31 centrales hydroélectriques ou thermiques,
- une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie,
-
des milliers d’écoles, d’instituts de formation, de lycées,
d’universités, d’hôpitaux, de maternités, de dispensaires, de centres de
santé, etc.
Tout
cela avait été créé par la France, pensé et réalisé par des ingénieurs
et des architectes français, et payé par les impôts des contribuables
français.
En
1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait à elle seule
20% du budget de l’Etat français, soit davantage que le budget de
l’Education nationale ou ceux, additionnés des Travaux publics, des
Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du
Commerce.
Et
cela, en pure perte car, économiquement, l’Algérie n’avait pas
d’intérêt pour la France. Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de
l’alpha, des vins, des agrumes etc., toutes les productions algériennes
avaient en effet des coûts supérieurs à ceux du marché. Ainsi, alors que
le vin comptait pour près de 54% de toutes ses exportations agricoles
vers la métropole, le prix de l’hectolitre qu’elle vendait à la France
était largement supérieur à celui produit en Espagne, ce qui n’empêcha
pas la métropole de se fermer au vin espagnol pour s’ouvrir encore
davantage au sien…
En 1930, le
prix du quintal de blé était de 93 francs alors que celui proposé par
l’Algérie variait entre 120 et 140 f, soit 30 à 50% de plus.
Quant
au pétrole, il avait lui aussi été subventionné par la France.
Découverts en 1956, les hydrocarbures du Sahara furent mis en production
entre 1957 et 1959, avec une exploitation qui débuta véritablement en
1961, quelques mois donc avant l’indépendance. Or, comme Daniel Lefeuvre
l’a clairement montré, l’Etat français fut quasiment contraint
d’imposer à des compagnies réticentes de s’investir dans cette
production. En effet :
- Le
pétrole algérien devait obligatoirement être vendu sur le marché mondial
car il était trop léger pour la transformation en fuel dont avait alors
besoin l’industrie française.
- A
cette époque le marché mondial était saturé. L’URSS bradait ses huiles à
bas prix et les gros producteurs du Moyen-Orient limitaient leur
production.
- L’Algérie et la
Libye arrivant en même temps sur le marché la chute des cours allait
être accélérée, d’autant plus que le pétrole libyen était plus facile à
exploiter et à écouler que celui d’Algérie.
- Le brut algérien était cher : 2,08 $ le baril contre 1,80 $ au cours mondial.
Résultat
: là encore, la France a surpayé un pétrole dont elle avait pourtant
financé les recherches et la mise en exploitation, phénomène qui se
poursuivra d’ailleurs après l’indépendance.
Quant
à l’immigration algérienne en France, et là encore, contrairement à
tous les poncifs, elle n’a correspondu à aucune nécessité économique,
l’absence de qualification et de stabilité de cette main-d’œuvre
nécessitant la mise en place de mesures d’adaptation inutilement
coûteuses. De plus, contrairement à la vulgate, l’afflux d’Algériens en
métropole, dans les années 1950, n’a pas répondu aux besoins en main
d’œuvre de l’économie française au cours des années de reconstruction ou
des « Trente Glorieuses » puisque, sur 110 000 Algériens recensés en
1950 dans la région parisienne, Daniel Lefeuvre a montré que 50 000
n’avaient pas de moyens d’existence réguliers. De même, en 1957, sur 300
000 Algériens vivant en France le nombre de sans-emploi était de 100
000…
En
Algérie où tout était plus cher qu’en métropole, année après année, la
France a comblé la différence. Par comparaison avec une usine
métropolitaine, l’ensemble des dépenses, salaires et accessoires était
ainsi de 37% plus élevé en Algérie, ce qui faisait qu’une usine qui y
était construite n’étant pas rentable, il lui fallait donc, non
seulement un marché subventionné par la France, mais en plus un marché
protégé…
Au
lieu d’avoir pillé l’Algérie comme l’affirment contre la vérité
historique et économique les dirigeants algériens, les culpabilisateurs
et les « décoloniaux », la France s’y est au contraire ruinée.
Par
le labeur de ses colons la France avait également permis à l’Algérie
d’être alimentairement auto-suffisante. Aujourd’hui elle est le premier
importateur africain de biens alimentaires pour un total annuel moyen de
12 à 14 milliards de dollars (Centre national algérien de l'informatique et des statistiques-douanes-CNIS).
Pour
mémoire, en 1961, l’Algérie exporta 600.000 quintaux de grain et
700.000 quintaux de semoule. Aujourd’hui, la moyenne annuelle des
importations de ces produits se situe entre 5 et 30 millions de quintaux
par an.
L’Algérie n’exporte
plus d’oranges alors qu’avant 1962, les exportations étaient de 200.000
tonnes. Elle n’exporte plus de tomates (elle en exportait 300 000
quintaux avant 1962), de carottes, d’oignons, de petits pois, de
haricots verts, de melons, de courgettes etc., toutes productions qui
faisaient la richesse de ses maraîchers avant 1962. Avant cette date,
les primeurs algériens débarquaient à Marseille par bateaux entiers.
Notamment les pommes de terre nouvelles dont les exportations annuelles
oscillaient entre 500.000 et un million de quintaux alors qu’au 4e
trimestre 2020, rien qu’en semences, et pour la seule France, l’Algérie
en a importé 4300 tonnes (Ouest-France 14 décembre 2020).
Toujours avant 1962, l’Algérie exportait 100.000 hectolitres d’huile
d’olive et 50.000 quintaux d’olives tandis qu’aujourd’hui, la production
nationale ne permet même pas de satisfaire la demande locale. La seule
facture de lait en poudre et de laitages atteint en moyenne annuelle
quasiment 2 milliards de dollars.
Alors
que la moitié de la population a moins de 20 ans, le pays est dirigé
par des vieillards dont la seule « légitimité » repose sur le mythe de
la résistance à la colonisation et sur d’auto-affirmations «
résistancialistes » le plus souvent imaginaires. Quant aux
nombreuses associations d’ « ayants-droit » auto proclamés acteurs ou
héritiers de la « guerre de libération », dont les Moudjahidines ou Les enfants de martyrs,
elles bloquent la jeunesse sur des schémas obsolètes qui tournent le
dos à la modernité. Avec 6% de toutes les dotations ministérielles, le
budget du ministère des Anciens combattants est ainsi supérieur à ceux
de l'Agriculture (5%) et de la Justice (2%)…
La
cleptocratie d’Etat qui, depuis 1962 a fait main-basse sur l’Algérie
indépendante a dilapidé l’héritage laissé par la France avant de
détourner des dizaines de milliards de dollars de recettes gazières et
pétrolières sans songer à préparer l’avenir. Après avoir ruiné le pays,
il ne lui reste donc plus que son habituelle recette : accuser la «
France coloniale ».
Et
pourquoi cesserait-elle d’ailleurs de le faire puisque, à Paris, les
héritiers des « porteurs de valises » boivent avec tant volupté au
calice de la repentance…encouragés en cela par le président de la
République lui-même…
Pour en savoir plus, on se reportera à mon livre Algérie l’histoire à l’endroit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.