« Vivre en travaillant, ou mourir en combattant », scandaient les canuts durant leur légendaire révolte lyonnaise de 1831. Une antique clameur qui pourrait bientôt resurgir dans de nombreuses métropoles. En Espagne et en Italie, des manifestations de plus en plus massives éclatent contre le confinement et ses conséquences économiques alarmantes. En proie à une inquiétude inédite, la France n'a toujours pas basculé dans la crise de nerfs. Mais pour combien de temps encore ?
Réunions clandestines, collectifs... La fronde des restaurateurs s’organise
En première ligne face au deuxième assaut de la “guerre sanitaire”, les restaurateurs creusent leur tranchée contre le gouvernement. Depuis quelques jours, sur Internet, les collectifs protestataires pullulent : bistrotiers, cafetiers, patrons de restaurants… Peu à peu, le petit patronat de la fourchette, jusqu’alors peu enclin à soutenir les mouvements sociaux, s’organise et prépare la riposte.
Sur la page Facebook “Les restos en colère”, forte d’environ 2.000 membres, la gronde s’intensifie de jour en jour : « Ne nous leurrons pas : si nous laissons faire l'état d'urgence actuel et toutes ses dérives, nous acceptons, de fait, que toute crise future limitera nos libertés », harangue un internaute, prêt à en découdre. Débordée, la modératrice de la page tente de calmer les esprits sans trop y croire : « Je me questionne et j’essaie d’appréhender les choses avec recul, en me laissant une porte de sortie vers la rue [pour quand] nous n’aurons plus le choix », dit-elle, compréhensive.
Au moins, à Barcelone, ils ont le courage de se révolter.
Sur le groupe “Restons ouverts”, rassemblant plus de 3.000 membres, la tension se fait également ressentir : « Nous sommes taxés plus que tous [les autres], c’est une injustice, écume une restauratrice. Gilets jaunes, attentats, grèves en tous genres et confinement... nous sommes en première ligne et si peu aidés. » Mais cette fois, personne n’est là pour tempérer ses ardeurs… Sur une autre plateforme intitulée “La révolte des tabliers”, le pacifisme n’est plus non plus à l’ordre du jour. Dans un communiqué cinglant, le fondateur du mouvement appelle carrément à l’insurrection : « Révoltez-vous ! » Avant de se lancer dans une longue diatribe : « Ceux qui nous gouvernent ont oublié de s’occuper de leur peuple, les leaders d’opposition de s’opposer, les leaders syndicaux de s’occuper de leurs adhérents, les journalistes d’être les garants de la liberté ! »
Plus récemment, le meneur survolté a publié un mystérieux communiqué annonciateur de troubles à venir : « En dépit de ce que l’on pourrait croire, quand nous sommes silencieux, nous préparons des actions... » Si le rare mutisme des bistrotiers donne une impression de résignation aux badauds, qu’ils ne s’y méprennent… A l’abri des regards, la petite-bourgeoisie de la capitale échafaude son plan de bataille. « Nous allons bientôt nous réunir avec des commerçants du quartier, des chefs d’entreprises, des éditeurs et des scientifiques », susurre un patron de brasserie. « L’idée est de former un collectif d’ampleur qui dépasse les seules revendications des restaurateurs et des commerçants. Notre horizon, c’est l’intérêt général. » D’après nos informations, un scientifique dont le nom est très loin d’être méconnu du grand public pourrait être de la partie…
Libraires, seuls face aux géants du livre ?
Jusqu’alors réservée aux seuls restaurateurs et tenants de bars, la lame de fond contestataire a récemment entraîné les libraires dans son sillage. Considérés comme des commerces “non-essentiels” par le nouveau protocole sanitaire du gouvernement, les indépendants du livre ont été sommés de fermer leurs enseignes dès le 30 octobre, premier jour du reconfinement. Une mesure punitive qui n’a pas manqué de susciter l’ire des boutiquiers, à deux mois à peine de Noël.
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