Si il reste en l’état, le plan de destruction de l’assurance-chômage va faire mal. Pour les 400 000 demandeurs d’emploi les plus impactés, l’allocation mensuelle nette moyenne passerait de 890 à 535 euros, soit une baisse de près de 40 %.
La réforme de l’assurance-chômage va-t-elle bouger ? Les syndicats ont obtenu un nouveau report de trois mois, et doivent discuter des paramètres de la réforme avec le ministère du Travail, jeudi 12 novembre © Maxppp / IP3 / Vincent Isore
La réforme de l’assurance-chômage va-t-elle bouger ? Les syndicats ont obtenu un nouveau report de trois mois, et doivent discuter des paramètres de la réforme avec le ministère du Travail, jeudi 12 novembre. "La réforme ne sera pas la même que la première", a promis la ministre du Travail, Elisabeth Borne. "Si on a une discussion avec les partenaires sociaux c'est que nous sommes prêts à bouger sur certains paramètres. Cela fait partie des sujets qui sont sur la table." Evidemment, la crise change la donne. Mais la ministre juge toujours que les principes de la réforme sont bons.
Pourtant, 1,2 million de personnes seraient perdantes selon l’Unedic et 400 000 d’entre elles verraient même leur indemnisation baisser en moyenne de 40 %. L’allocation mensuelle nette moyenne passerait de 890 à 535 euros, selon des conclusions que nous avons pu consulter. Pour 40 000 personnes, l’allocation passerait de plus de 800 euros à seulement 300 euros. Et dans le pire des cas, pour 3 000 chômeurs, la baisse pourrait même atteindre 80 %.
L’organisme paritaire qui gère l’assurance chômage vient d’affiner son chiffrage de l’impact de la réforme à la demande commune des syndicats. Son outil de simulation tient compte de trois effets de la crise : la hausse du nombre de demandeurs d’emploi, entre les fins de CDD et les licenciements économiques à venir ; la diminution de la reprise d’activité en cours d’indemnisation - un petit contrat accepté pendant sa période de chômage ; et les moindres retours vers un emploi durable.
Les perdants de la réforme sont aussi ceux qui travaillent dans les secteurs les plus touchés par la crise
Les plus grands perdants seront ceux qui alternent période de chômage et contrats courts car le nouveau calcul du SJR (salaire journalier de référence) tiendra compte des jours travaillées et des jours non travaillés ce qui fait forcément baisser le montant de l’allocation. Le cumul allocation-salaire sera aussi de moins en moins fréquent. Le principe pour le gouvernement, c’est d’inciter à la reprise d’activité. Sauf que les premiers touchés, nous dit l’Unédic, seront ceux qui travaillent dans les secteurs frappés de plein fouet par la crise, le commerce, l’hôtellerie-restauration notamment. Là où retrouver un travail ne sera pas une mince affaire.
Au total, une réforme qui s’appliquerait avec ces règles, au 1er avril conduirait à une baisse des dépenses d’un milliard d’euros en 2021.
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