21 septembre 2020

…Les souvenirs et les regrets aussi…



Une qui s’en fout complètement c’est Thérèse! Elle ouvre à sept heures du matin et tire le rideau à vingt heures, du coup les mesures anti-covid du Préfet ne lui sifflent même pas aux oreilles, le vent du boulet c’est pour les copains, ceux qui carburaient après minuit et jusqu’à l’aube, les lieux de perdition, en somme, rien à voir avec DERRIERE NAPOLEON établissement de parfaite tenue, accueillant les ivrognes diurnes, exclusivement. Juste qu’elle porte un masque, Thérèse, aujourd’hui ça n’a plus d’importance vu la gueule qu’elle affiche. En revanche, au début de nos relations, voilà plus de cinquante ans tout de même (1), c’eût été dommage, les clients auraient perdu une partie non négligeable du spectacle, étant précisé toutefois que le reste de sa personne eût suffi à maintenir bien haut le niveau d’attractivité du troquet. Comme quoi, le temps, contrairement à ce que pouvait raconter Voltaire (2), nous la joue bien plus massacreur que consolateur. Il détruit la beauté, transforme Vénus en fée Carabosse et les fringants jeunes-gens que nous fûmes en gérontes sexy comme des balayettes à chiottes. Juste une parenthèse, en 1969, figurez vous, nous connûmes une pandémie qualifiée « Grippe de Hong-Kong », un peu du même genre que notre actuel virus chinetoque comme quoi, soit dit en passant, ce genre de calamité provient toujours des bouffeurs de pangolins et de chauves-souris, un peu comme le vivre-ensemble franchit la méditerranée pour nous combler de ses bienfaits, si vous voyez ce que je veux dire. L’Asie le Coronavirus, l’Afrique le Coranovirus… l’Occident joue le rôle du réceptacle, le monde d’aujourd’hui est ainsi fait, dans tous les cas il faudra masquer nos gonzesses, voilà notre destin!
Mais revenons à nos moutons de l’année érotique, comme le chantait si justement Jane Birkin…oui, enfin, ce n’est pas tellement qu’elle chantait juste, confondons pas, j’entends par là (même si par là je n’entends pas grand chose, comme le remarquait si judicieusement Pierre Dac (3) alias le sar Rahbindranat Duval) mettre en évidence la justesse de ses propos susurrés en musique… comme année érotique on n’a jamais fait mieux que 69, mais les quelques unes qui suivirent n’étaient quand même pas mal non plus. Sauf, ainsi que je vous le rappelais -puisque le lecteur de céans trimballe la plupart du temps un joli paquet de décennies -, que cette année-là nous fumes frappés d’une vacherie de virus, lequel zigouilla tout de même trente et un mille pauvres bougres sur le territoire national. Tout à fait comparable au covid, la grippette en question, hôpitaux engorgés, malades entassés dans les couloirs, macchabées balancés au petit bonheur la chance dans des morgues plus ou moins improvisées, bref mime chose-pareil comme disait Mohamed, à l’époque. Sauf qu’à l’époque, justement, tout le monde s’en foutait éperdument, l’idée même de se confiner comme des pestiférés, ou de porter un masque comme des houris, ne serait venue à personne; loin de là, on en faisait des blagues, un peu du même type que celles sur les Biafrais, pour ceux qui en gardent le souvenir…genre « Quel est le sport favori des Biafrais? » Réponse « la course de côtes« ! Ou bien encore « Comment les Biafrais font-ils l’amour? Réponse « côte à côte! » En d’autres termes, la tragédie frappant une ethnie africaine -oui, parfaitement, des noirs qui crevaient littéralement de faim- nous faisait rigoler comme des baleines! Black lives… on s’en tamponnait le coquillard! Eh bien la grippe de Hong-Kong aussi, du moment qu’on pouvait y trouver matière à plaisanterie douteuse, tout le monde s’en gaussait sans arrière pensée. Et si Grand Papa ou Tonton Félix venaient à y laisser les quilles, eh bien c’était dans l’ordre naturel des choses, ils avaient fait leur temps, rien de plus! Mais pour tout vous dire, ce qui semble proprement incroyable, vu d’aujourd’hui, c’est que l’affaire ne passionnait personne, elle passait quasiment inaperçue! Que voulez vous, sans BFM TV et consorts, sans Présipède et ses sbires, mais avec des dirigeants politiques qui en avaient vu d’autres, incapables de vous raconter des âneries du style nous sommes en guerre; tu parles! la guerre c’était à peine vingt-cinq ans avant: entre ceux qui l’avaient faite et ceux qui l’avaient subie, il ne leur serait pas venu un instant à l’idée de faire l’amalgame -comme on dit puis- avec un gros rhume, vînt-il d’Extrême Orient!

En réalité, on le voit bien, les choses ont tellement évolué au cours du dernier demi-siècle que nous avons carrément changé de monde. De l’ancien-temps (comme disait mon paternel, mais à propos d’une période s’étendant facilement de l’Antiquité à l’avant-guerre de Quatorze) il ne nous reste plus que la dictature intellectuelle de la Gauche. Sauf qu’il ne s’agit plus du tout de la même Gauche, celle des années soixante et soixante-dix s’est dissoute dans la chute de l’URSS. Les hurluberlus tels que Sartre nous la joueraient bien différemment aujourd’hui, l’auteur biscornu de l’Être et le Néant se trouverait bien obligé de remplacer l’enfer c’est les autres par l’enfer c’est les blancs, ou quelque chose du même genre. La Gauche a bien cessé d’être prolétarienne, on le constate avec les pauvres Gilets-Jaunes, orphelins de père et de mère, abandonnés de tous, discrédités par les black-blocs, les racailles des quartchiers et leurs alliés bobos…Pour les Petits-Blancs c’est fini, la cause est entendue, ou plus précisément elle ne l’est plus, entendue! Rien à foutre de ces abrutis qui fument des clopes et roulent au diesel comme disait l’ineffable Griveaux avant que de tomber les armes à la main! En témoigne le déchaînement de haine à l’encontre de ceux qui, catalogués Populistes, prennent encore fait et cause pour les pauvres européens d’origine. Au premier rang de ceux-là, Donald Trump, la bête noire des anti-blancs! Le Président des States fait l’objet, depuis son élection, d’une concentration sans précédent de médisances, diffamations, dénigrements, calomnies, déblatérations, clabaudages, tympanisations et autres critiques acerbes en forme de foutage de gueule! S’ils avaient pu lui monter un piège à la Watergate, ou bien lui trouver des histoires scabreuses à la Weinstein, voilà bien longtemps que le gros rouquemoute croupirait dans les poubelles de la politicaillerie amerloque… Manque de pot, le type manque singulièrement de vraies casseroles, sans compter qu’il est malin et organisé comme pas un. Du coup, à part le faire passer auprès des crédules pour un imbécile dangereux, les petits camarades de la Gauche Universelle s’y sont cassé les dents. Reste à savoir si quatre années de jeu de massacre méthodique autant qu’ininterrompu porteront leurs fruits en Novembre prochain… Personne n’en sait rien mais contrairement à la coterie internationale trumpophobe, j’en connais un qui y croit mordicus, Hank Hulley pour ne pas le nommer. Pour lui l’affaire serait dans le sac: avec cette pauvre Robinette en guise d’adversaire et toutes ces histoires de blacks insurgés autant que vindicatifs, la majorité silencieuse s’en ira aux urnes comme un seul homme afin de reconduire dans la fonction suprême (de canard, n’oublions pas qu’il s’agit de Donald) le seul rempart contre la dégringolade mortifère et diversifiée. Je le lui souhaite, à mon vieux pote, mais j’avoue rester tout de même sceptique, contrairement à Mme. Nancy Pelosi, la présidente démocrate des députés U.S. qui, elle, est une fausse sceptique! A preuve, elle s’est fait gauler à ne pas porter le masque au mépris des règles les plus élémentaires de l’anti-covidisme…elle ne croit même pas au coronavirus! Alors…

Et nous autres, dans tout ça, on devient quoi? Ben peu de chose, vous savez, on fait la guerre aux Turcs tout en combattant le virus, deux fronts, dites-donc, gonflé notre petit Présipède! Et puis il va bientôt lui falloir en aborder un troisième, de front, avec la campagne présidentielle qui s’annonce pour démarrer tôt! Fort de la nouvelle réputation d’homme de droite qu’il se forge, avec le soutien appuyé des media, d’Estrosi et consorts, il va s’en aller au combat la fleur au fusil, sans grande inquiétude. Les gens qui vont lui tailler quelques croupières, genre Xavier Bertrand ou la vieille Méluche, ne parviendront jamais à le virer du piédestal, et son alliée objective, la Marine, lui offrira un second tour dépourvu de danger. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, me direz vous, certes, vous répondrais-je, sauf que la gloire on s’en torche, si vous me passez l’expression, nous ne sommes plus au temps de Corneille, voyez vous? Même pas au temps de Pompidou, c’est dire…

Bonne fin de Dimanche à tous et bonne semaine d’Automne, nous y voici déjà… » les feuilles mortes se ramassent à la pelle…les souvenirs et les regrets aussi… »

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1)Voir Derrière Napoléon chapitre premier.

(2) « A celui qui console « …il parlait du temps qui passe. Il avait pourtant soixante balais, quand il écrivait cela… j’ai souvent du mal à le comprendre, ce mec!

(3) Un sketch d’anthologie, Pierre Dac et Francis Blanche déchaînés, en pleine possession de leurs moyens, quelque chose que nous ne verrons plus jamais, maintenant que nous avons des « humoristes »…cherchez sur votre moteur de recherche favori, le Sar Rahbindranat Duval, je le conseille autant à ceux qui connaissent qu’à ceux qui pourront le découvrir, ça aussi c’est le vieux temps, les souvenirs et les regrets!

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