Didier Raoult aurait enfreint neuf articles du code de déontologie médicale. C’est en tout cas ce qu’affirmerait la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), qui a déposé plainte contre le célèbre professeur marseillais auprès du Conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, selon les informations du Figaro. Les sanctions encourues vont du simple avertissement à la radiation définitive.
La "Spilf" rassemble plus de 500 spécialistes des maladies infectieuses. Dans le détail, l’organisation reproche à Didier Raoult d’avoir promu "un traitement qui n’a pas démontré son efficacité, [la] diffusion de fausses informations auprès du public, [d'avoir commis] de graves manquements au devoir de confraternité [et] réalisé des essais cliniques dont la légalité reste à démontrer", détaille le quotidien.
Depuis le début de la crise du coronavirus, le professeur Raoult entretient des relations parfois tumultueuses avec certains de ses confrères en raison de ses positions iconoclastes et tranchées. Il a notamment défendu un traitement à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine dont l’efficacité n’a pas pu être prouvée à ce jour. Une étude publiée fin août dans la revue Clinical Microbiology and Infection, le journal officiel de la Société européenne de microbiologie clinique et de maladies infectieuses (ESCMID), va même plus loin et juge cette association dangereuse pour la santé de certains patients.
Dernièrement, Didier Raoult avait repris la parole pour mettre en parallèle les méthodes de traitement mises en place à Paris avec celles de sa ville, Marseille : "Nous, on hospitalise plus qu'à Paris, on pense qu'il faut traiter les gens le plus tôt possible", avait-il ainsi remarqué, soulignant "une proportion des gens en réanimation deux fois plus faible à Marseille qu'à Paris, et une mortalité deux fois plus faible également, parmi les cas diagnostiqués et hospitalisé". Didier Raoult avait également estimé, depuis son bureau de l’IHU de Marseille, que "l’épidémie [était] terminée". Une déclaration qui avait vivement fait réagir la "Spilf".
Qu’encourt Didier Raoult face à cette plainte ? Une conciliation devrait tout d’abord être proposée, détaille Le Figaro. En cas d’échec, la chambre disciplinaire régionale devra instruire le dossier. Les sanctions à l’issue de ce processus sont courantes puisqu’elles sont prononcées que dans 42% des cas.
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