18 septembre 2020

Le Macronisme a programmé l’obsolescence de la nation française




Le macronisme a été un concours de circonstances. La victoire d’Emmanuel Macron en 2017 était censée être le signe d’une recomposition historique du paysage politique français, et le macronisme une réponse aux attentes profondes du Français nouveau, ce citoyen du XXIe siècle. La fin du clivage gauche-droite, devait convertir les Français au libéralisme économique et aux valeurs de tolérance. Il s’agissait de vivre ensemble autrement. Pour tenter de retracer l’ADN du macronisme, Luc Rouban dans « Le paradoxe du macronisme »met à mal le mythe d’une « disruption » et pointe les paradoxes d’un pouvoir qui se voulait horizontal et mobilisateur des bonnes volontés, alors qu’en réalité il a renforcé la verticalité, créé de nouvelles oligarchies et accentué la fracture sociale…

Le macronisme est peut être l’incarnation d’un moment orléaniste. C’est ce que pense Pierre André Taguieff dans « Macron Miracle ou Mirage ? ». L’année 2017 rejoue la scène inaugurale de 1830. Emmanuel Macron serait l’équivalent de Louis Philippe qui attire à lui le centre droit et le centre gauche, les orléanistes et les républicains modérés pour mieux repousser les légitimistes fidèles à Charles X…

Le clivage droite-gauche a été remplacé par le sectarisme


Le macronisme a essayé de remplacer le clivage gauche-droite par une bouillie idéologique syncrétique et managériale de la société et de l’individu. C’est ce que pense Harold Bernat dans « Le néant et le politique. Critique de l’avènement Macron ». Selon Myriam Revaut d’Allones dans «Le macronisme est une politique de l’insensible » sa politique relève avant tout d’une gestion calculante venant en lieu et place d’une réflexion à long terme…

Le macronisme est le produit de cette culture cosmopolite et bobo dans laquelle le peuple ne se retrouve pas. Les élites sont devenues nomade alors que alors que le peuple est resté sédentaire. Pour Jacques Julliard dans « L’esprit du peuple » le centrisme de Macron et des Marcheurs continue d’ignorer la fracture qui s’élargit. Le peuple n’est pas populiste. Il a le sentiment d’avoir des élites qui sont médiocres…

Le macronisme reste structurellement minoritaire. Le remplacement du clivage droite/ gauche par bloc élitaire/bloc populaire n’a fait qu’accroitre les tensions sociales. Jérôme Sainte-Marie dans « Bloc contre bloc. La dynamique du Macronisme » rappelle que le bloc élitaire avait été mis en scène par la commission Attali dont Emmanuel Macron fut le rapporteur général adjoint. En 2017 Marine Le Pen a été la chance de Macron. En 2022 cela peut s’inverser…

Le multiculturalisme macroniste ne peut remplacer le débat

Le macronisme propose un multiculturalisme comme idéologie de substitution d’un progressisme en panne d’utopie. Pour Mathieu Bock-Côté, le québecois qui ébranle la bien pensance française cela ne peut pas fonctionner. Dans « L’empire du politiquement correct », il explique que nous vivons dans un système de défense du régime diversitaire qui permet d’ostraciser ses contradicteurs et de les transformer en parias. Les contrôleurs de la circulation idéologique patrouillent l’espace public. La gauche a été si longtemps dominante qu’il lui suffit aujourd’hui d’être critiquée pour se sentir assiégée, tandis que la droite a été si longtemps dominée qu’il lui suffit d’être entendue pour se croire dominante. En fascisant son adversaire, en passant de la peste brune à la lèpre populiste, Emmanuel Macron disqualifie à l’avance la possibilité d’un désaccord…

L’Europe ne peut pas rester la même si sa population change. Christopher Caldwell, journaliste américain, analyse dans son livre « Une révolution sous nos yeux. Comment l’islam va transformer la France et l’Europe » les bouleversements colossaux induits par les vagues d’immigration à dominante musulmane que connaît l’Europe de l’Ouest et la France en particulier. Les élites européennes ont sous-estimé voire totalement éludé les effets sociaux, spirituels et politiques de l’immigration musulmane, qui sont considérables et durables, au profit des effets économiques, qui sont faibles et transitoires…

Le macronisme ne prend pas en compte l’islamisme. Il se vautre dans une pensée paresseuse qui consiste à se culpabiliser pour avoir la paix… Pour Ivan Rioufol dans « L’islamisme, cette lèpre que Macron ignore », la haine est chez ceux qui tuent, non chez ceux qui dénoncent les tueurs. Il faut fermer les mosquées salafistes , en expulser les imams, dénoncer les personnalités et les organisations au jeu trouble pour promouvoir les musulmans républicains…

Il y a bien un lien entre fascisme et islamisme. C’est Zineb el Rhazoui, la courageuse journaliste de Charlie Hebddo qui a été menacée de mort pour avoir écrit que l’islam devait se soumettre à la critique. Elle écrit dans « Détruire le fascisme islamique » que l’islam n’est pas une religion de paix et d’amour. Les islamistes ont selon elle réussi à poser en France la première pierre d’un joug totalitaire qu’ils ont construit ailleurs par la coercition et la terreur. Le combat islamiste pour normaliser le port de l’uniforme salafiste est une technique de marquage qui permet d’identifier les non-adhérents à l’idéologie islamiste…

Les responsables européens dont Emmanuel Macron fait bien évidemment partie, préfèrent toujours en matière migratoire les positions généreuses, compatissantes et ouvertes, car elles leur rapportent des bénéfices médiatiques immédiats. Pour Douglas Murray dans « L’étrange suicide de l’Europe: Immigration, identité, Islam » plusieurs générations de dirigeants politiques ont fondamentalement modifié nos sociétés sans le consentement et contre le souhait des peuples. Non seulement le continent change à grande vitesse mais Ils savent bien pourtant qu’elles conduisent, partout, à des problèmes nationaux à long terme. D’ici la moitié de ce siècle, il est plus que probable que la Chine ressemblera encore à la Chine, l’Inde à l’Inde. Mais, au rythme auquel elle change, l’Europe ne pourra plus ressembler à ce qu’elle était il y a juste quelques décennies…

Les Intellectuels, responsables politiques ou acteurs associatifs proches du macronisme investissent l’espace médiatique. A leurs yeux le musulman incarne la nouvelle figure de l’opprimé et il importe de le défendre contre l’homme blanc qui est toujours coupable: Judith Waintraub avec Vincent Nouzille dressent dans « L’islamosphère » la liste des membres du club. Intellectuels: Edgar Morin, Jean Beaubérot, Emmanuel Todd, Raphaël Liocer; Politiques: Benoit Hamon, Jean Louis Bianco; Associations et Médias: Edwy Plenel, Laurent Joffrin, Tariq Ramadan, Marwan Muhamad, Idriss Sihamedi….

La culture de l’excuse qui est celle d’Emmanuel Macron est l’héritière d’un humanisme dévoyé. Pour Ivan Rioufol dans « Islamisme: réveil d’une résistance française » , les élites dorment au lieu de combattre. Castaner voulait faire revenir en France les 258 djihadistes défenseurs de l’Etat Islamique…

Les quatre forces dominantes de l’islamisme sont à l’œuvre. Pour Bernard Rougier dans « Les territoires conquis de l’islamisme » ce sont : 1/ Les Frères Musulmans 2/ Le Salafisme qui se confond avec le wahabisme 3/ Le mouvement piétiste Tabligh 4/ Le Djihadisme. Ils entretiennent tous une logique de rupture avec la société française qui est jugée comme mécréante. Exemple: le mari est le supérieur, le maitre, le dirigeant et le redresseur de l’épouse, si elle est en tort (verset 34 sourate IV du Coran)…. Le viol entre époux peut être pratiqué ainsi que toutes les violences qui résulteraient d’un rejet du devoir conjugal… Les non musulmans et les juifs doivent disparaitre …

La question de la survie de la France est donc posée.Le soulèvement des gilets jaunes est à replacer dans le contexte d’un peuple malheureux décidé à reprendre le contrôle de son destin. Pour Ivan Rioufol dans « Le déclin de la France, sujet inabordable » le macronisme soucieux de lui-même n’a jamais voulu entendre la détresse de ceux qui s’inquiètent de leur destin dans le pays de leur père…Emmanuel Macron après s’être converti à l’écologisme est devenu attentif à l’immigration. Ii offre la gratuité des soins aux clandestins (AME) … Son progressisme qui sacralise la diversité des minorités lui interdit de lutter contre le multiculturalisme qui est la plaie des nations européennes…

L’Européisme macroniste ne réconcilie pas les deux France

Le macronisme c’est l’Européisme. Le rédacteur en chef du Débat doute de sa capacité à réconcilier “La France centrale et la France périphérique” dans un cadre européen trop contraignant. Pour Marcel Gauchetdans « L’article un du macronisme c’est l’Européisme », le clivage est celui de la France sans avenir contre la France pour laquelle l’avenir n’est pas un problème…

L’Union Européenne est désormais divisée en deux camps irréconciliables: d’un côté une Europe libérale ouverte à l’immigration, incarnée par Emmanuel Macron. De l’autre l’Europe des démocraties illibérales incarnée par Orban et Salvini qui entend défendre la souveraineté et l’identité des peuples. Selon Chantal Delsol dans « Populiste c’est un adjectif pour injurier ses adversaires », les populistes contrairement à ce que l’on a pu dire sont bien des démocrates, mais ils ne sont pas libéraux. Tandis que les élites universalistes comme celles de Bruxelles sont bien libérales mais elles ne sont plus démocrates. Elles ne veulent plus des votes de peuples qui limitent les libertés…

Emmanuel Macron s’en est pris à “L’Europe ultra libérale et ouverte à tous les vents”, “Une Europe qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre”. Pour Nicolas Lecaussin dans « Ce n’est pas l’Europe qui est ultralibérale mais la France qui est ultraétatiste », il se trompe carv il y a une Europe favorable à la concurrence et à la discipline budgétaire. La France possède le trophée du nombre de fonctionnaires par habitant. Un chef d’entreprise français paye pratiquement 100% de charges sur un salaire net. Pour son équivalent slovaque ou roumain c’est la moitié. Quant à l’écart avec l’Allemagne il est de vingt points. Les contribuables français financent les dépenses publiques à hauteur de 56% contre 46% pour la moyenne européenne etc….

Le macronisme, ce n’est peut être que la troisième mi-temps du mandat de Sarkozy. L’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen ne peut plus être exclue avec 45% des intentions de vote. Le RN rassemble deux français sur trois sur la sécurité, l’immigration, l’attitude à l’égard de l’islam. Marion Maréchal pour le moment confond engagement civique et tournée de promotion. Pour Patrick Buisson dans « Macron, c’est la troisième mi-temps du mandat de Sarkozy » la convergence entre conservatisme, libéralisme et populisme est devenue impensable…

Jean Jacques Netter

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