La nouvelle doctrine du maintien de l'ordre en France a été publiée ce 17 septembre. Elle reconnaît «la place particulière des journalistes au sein des manifestations». Si particulière, que certains s'inquiètent pour l'exercice de leur métier.
Le ministère de la répression a publié le 17 septembre le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO). Cette nouvelle doctrine concerne notamment les journalistes qui couvrent les mouvements sociaux, puisqu'elle entend «protéger le droit d’informer» et reconnaît «la place particulière des journalistes au sein des manifestations».
Quelques lignes après avoir pris ces engagements, le ministère tient toutefois à rappeler que «se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations.» «Dès lors qu’ils sont au cœur d’un attroupement, ils doivent, comme n’importe quel citoyen obtempérer aux injonctions des représentants des forces de l’ordre en se positionnant en dehors des manifestants appelés à se disperser», poursuit le ministère, laissant donc entendre que les journalistes s'exposent, comme tout un chacun, à une interpellation dans ce genre de situation, quand bien même il seraient en train de documenter les événements.
Pour remédier au problème en amont, le SNMO propose aux journalistes des «sensibilisations au cadre juridique des manifestations, aux cas d’emploi de la force et notamment aux conduites à tenir lorsque les sommations sont prononcées». En d'autre termes, leur offrir un stage de bonne conduite sous l'égide du ministère.
Autre point sensible, le ministère prévoit de mettre en place un «canal d'échange» entre un officier référent sur une manifestation, et... des journalistes accrédités, titulaires d'une carte de presse. Pour recevoir des informations de la part des forces de l'ordre lors des mouvements sociaux, il sera donc nécessaire de montrer patte blanche au préalable.
Le ministère de l’Intérieur met-il au pas les journalistes ?
Cette doctrine inquiète grandement la profession, à commencer par son syndicat majoritaire le SNJ, qui l'a vigoureusement critiqué : «le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent des manifestations.»
«Le Schéma national du maintien de l’ordre pose question en matière d’information, de liberté de la presse et de protection des journaliste», prolonge le SNJ dans un communiqué. L'organisation relève par ailleurs «que ces dispositions ont été prises sans aucune concertation avec les représentants de la profession». «Ce texte n’essaie pas de comprendre notre métier, il est fait pour restreindre la liberté d’informer. On veut transformer les journalistes en propagandistes, comme les Etats-Unis l’ont éprouvé pendant la guerre du Golfe», attaque encore la secrétaire générale du SNJ Dominique Pradalié dans les colonnes de Libération.
Le fondateur d'Acrimed (site de critique des médias), Henri Maler, voit lui aussi dans la doctrine «des atteintes gravissimes à la liberté d'informer, subordonnée à l'arbitraire policier».
Synthétisant l'ensemble des articles de la SNMO, le journaliste Pierre Januel va plus loin, et se demande si l'on «va vers des journalistes accrédités en manifestation». «Le ministère va aussi développer des formations voire des exercices conjoints et rappelle, ce qui est contestable, que le délit d'attroupement s'applique aux journalistes», ajoute-t-il sur Twitter.
Si le SNMO précise vouloir une «meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l’ordre, fondée notamment sur une meilleure connaissance mutuelle», force est de reconnaître que de nombreux journalistes semblent particulièrement préoccupés par l'exercice de leur profession en manifestation à l'avenir.
Le ministère de la répression a publié le 17 septembre le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO). Cette nouvelle doctrine concerne notamment les journalistes qui couvrent les mouvements sociaux, puisqu'elle entend «protéger le droit d’informer» et reconnaît «la place particulière des journalistes au sein des manifestations».
Quelques lignes après avoir pris ces engagements, le ministère tient toutefois à rappeler que «se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations.» «Dès lors qu’ils sont au cœur d’un attroupement, ils doivent, comme n’importe quel citoyen obtempérer aux injonctions des représentants des forces de l’ordre en se positionnant en dehors des manifestants appelés à se disperser», poursuit le ministère, laissant donc entendre que les journalistes s'exposent, comme tout un chacun, à une interpellation dans ce genre de situation, quand bien même il seraient en train de documenter les événements.
Pour remédier au problème en amont, le SNMO propose aux journalistes des «sensibilisations au cadre juridique des manifestations, aux cas d’emploi de la force et notamment aux conduites à tenir lorsque les sommations sont prononcées». En d'autre termes, leur offrir un stage de bonne conduite sous l'égide du ministère.
Autre point sensible, le ministère prévoit de mettre en place un «canal d'échange» entre un officier référent sur une manifestation, et... des journalistes accrédités, titulaires d'une carte de presse. Pour recevoir des informations de la part des forces de l'ordre lors des mouvements sociaux, il sera donc nécessaire de montrer patte blanche au préalable.
Le ministère de l’Intérieur met-il au pas les journalistes ?
Cette doctrine inquiète grandement la profession, à commencer par son syndicat majoritaire le SNJ, qui l'a vigoureusement critiqué : «le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent des manifestations.»
«Le Schéma national du maintien de l’ordre pose question en matière d’information, de liberté de la presse et de protection des journaliste», prolonge le SNJ dans un communiqué. L'organisation relève par ailleurs «que ces dispositions ont été prises sans aucune concertation avec les représentants de la profession». «Ce texte n’essaie pas de comprendre notre métier, il est fait pour restreindre la liberté d’informer. On veut transformer les journalistes en propagandistes, comme les Etats-Unis l’ont éprouvé pendant la guerre du Golfe», attaque encore la secrétaire générale du SNJ Dominique Pradalié dans les colonnes de Libération.
Le fondateur d'Acrimed (site de critique des médias), Henri Maler, voit lui aussi dans la doctrine «des atteintes gravissimes à la liberté d'informer, subordonnée à l'arbitraire policier».
Synthétisant l'ensemble des articles de la SNMO, le journaliste Pierre Januel va plus loin, et se demande si l'on «va vers des journalistes accrédités en manifestation». «Le ministère va aussi développer des formations voire des exercices conjoints et rappelle, ce qui est contestable, que le délit d'attroupement s'applique aux journalistes», ajoute-t-il sur Twitter.
Si le SNMO précise vouloir une «meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l’ordre, fondée notamment sur une meilleure connaissance mutuelle», force est de reconnaître que de nombreux journalistes semblent particulièrement préoccupés par l'exercice de leur profession en manifestation à l'avenir.
Pour résumer : museler la presse libre...
Heureusement, beaucoup possèdent un smartphone !
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