18 août 2020

France : rendre obligatoires les tests de dépistage pour les 15-40 ans



Ils sont dans le viseur des autorités sanitaires. Les « jeunes » sont aujourd'hui les plus touchés par les contaminations au coronavirus. Pourquoi? Certains pointent la conséquence d'une mauvaise communication; d'autres, un relâchement. Quoi qu'il en soit, un médecin pense avoir la solution pour contenir l'épidémie. Djillali Annane, chef de la réanimation de l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), souhaite rendre systématiques les tests de dépistage pour les 15-40 ans avant la rentrée. Une mesure très compliquée à mettre en place.

Est-ce que d'autres pays l'ont fait ?

Non. Dans les pays les plus à la pointe sur le front du Covid-19, les tests sont obligatoires seulement dans les aéroports. En France, toute personne revenant de pays où « la circulation virale est particulièrement forte » et figurant sur une « liste rouge » doit ainsi obligatoirement se soumettre à un test depuis le 1er août.

Serait-ce légal de rendre ces tests obligatoires ?

Faire entrer une telle mesure dans la loi ne serait pas évident, selon Bertrand Mathieu, professeur et juriste français, spécialiste de droit constitutionnel. « Ce n'est pas strictement impossible car il existe des vaccinations obligatoires et un test n'est pas forcément plus compliqué », assure-t-il. Mais deux points pourraient bien poser problème. « Il y a le risque que cette mesure soit considérée comme une contrainte disproportionnée, décrit-il. Le juge va devoir vérifier s'il y a une inadéquation entre le but poursuivi et l'atteinte à la liberté, or elle semble assez manifeste. »

Second problème, le risque de discrimination d'une catégorie d'individus. « Il va falloir déterminer si la différence de traitement de cette catégorie de personnes est justifiée, poursuit le spécialiste. Pourquoi serait-on obligé de se faire tester à 40 ans et plus à 41 ans ? »

« Imposer à certaines populations ou à certains professionnels d'effectuer des tests de dépistage obligatoires n'est pas anodin dans la mesure où les prélèvements relèvent d'investigations portant directement sur leur corps protégé par le principe de l'inviolabilité (article 16-1 du code civil) et de l'intégrité (article 16-3 du même code) », rappelle de son côté Bénédicte Bévière-Boyer, maîtresse de conférences en droit privé à l'université de Paris VIII.

« La protection de l'intérêt général dans des optiques de sécurité sanitaire, de prévention, est susceptible de justifier des tests de dépistage. Mais une telle dérogation aux libertés individuelles ne saurait se faire dans n'importes quelles conditions, nuance-t-elle. Il en va du principe de proportionnalité, qui justifie un équilibrage entre la légitimité de l'intervention de la puissance publique et la limitation des libertés individuelles. »

Combien de personnes pourraient être concernées ?

En France, selon l'Insee, au 1er janvier 2020, la part des 15-39 est de près de 20 millions de personnes. Actuellement, en France, 500.000 personnes sont testées chaque semaine, selon Santé Publique France.

Combien cela coûterait-il ?

Difficile de savoir précisément quel serait le coût d'une telle décision. Pour rappel, un test PCR coûte 54 euros, financés entièrement par l'Etat actuellement.

Est-ce nécessaire d'un point de vue sanitaire ?

Les spécialistes sont divisés sur cette question. « La positivité de ce test est extrêmement réduite dans le temps. Le risque donc, quand on aura fini de tester toute la population, c'est qu'il faudra recommencer, assure Lionel Barrand, président du Syndicat national des jeunes biologistes médicaux. Pour que le test soit efficace, il faut le faire au bon moment, à savoir quand la personne a des symptômes, et pas trop tard car on a des PCR qui se négativent quand le virus est éliminé via les poumons ou ailleurs… »

François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes, soutient quant à lui l'idée qu'il faut dépister massivement les jeunes, même s'il ne souhaite pas en faire une obligation. « La doctrine du gouvernement a été fondée sur les individus symptomatiques mais avec les vacances, le virus a pu gagner du terrain, et il y a peu de consultations pour des symptômes du Covid. Surtout, un positif sur deux est un asymptomatique donc c'est pour cela qu'il faut aller chercher les jeunes », note-t-il. Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, parmi les 8516 cas positifs en semaine 32 (du 3 au 9 août 2020), 53 % étaient asymptomatiques.

Est-ce techniquement réalisable ?

Pour François Blanchecotte, comme pour Djillali Annane à l'origine de cette idée, pour tester massivement les jeunes, il faut aller à leur rencontre. « On a déjà installé des centres dans des guinguettes, dans les lieux de villégiatures des jeunes », explique-t-il.

Mais les laboratoires français sont déjà en grande tension, rappelle Lionel Barrand. Même si, depuis fin juillet, les aides-soignantes, les étudiants en santé, les secouristes ou encore les techniciens de labo réalisent également des prélèvements, les bras manquent encore. « Et puis on ne va pas mettre un policier derrière chaque jeune, tance François Blanchecotte. Il faut surtout faire de la pédagogie et notamment auprès des personnes positives. » 

 
Rappel : l'épidémie est terminée depuis deux mois, les "testés positifs" (Cas) ne sont plus malades et ne présentent plus le moindre danger pour les personnes à risque. Le gouvernement, aidé des média, doit maintenir la peur à un certain niveau, afin que les Français courrent se faire vacciner dès l'arrivée du vaccin expérimental de Bill Gates.

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