La crise que nous désignons “Grande-Emeute2020”, à partir de la mort de George Floyd, ou de son assassinat à Minneapolis le 25 mai, n’a cessé d’enfler aux États-Unis, et de se compliquer également, tandis qu’elle touchait divers pays hors des USA, – phénomène très nouveau et important. En même temps, ce qui semblait être l’extrême simplicité de cette crise, comme les aime aujourd’hui notre culture postmoderniste et vertueuse, – il y a des “gentils” contre des “méchants, – s’est remarquablement complexifiée et ne cesse de l’être encore plus chaque jour. Les vedettes de la crise, l’épicentre originel des “gentils” largement et diversement subventionné jusqu’à être couvert de $millions venus des gros bras du Système, c’est BLM, pour Black Livres Matter, à l’échelle mondiale (BFM-GNF) puisque “BLM, [c’est] une affaire qui swingue”. Là aussi, les choses changent ; lmà aussi, elles se sont complexifiées et se compliquent chaque jour.
L’intervention, lors d’un passage en France le 26 juin, de celui qui est désigné comme “activiste anticolonialiste”, Kémi Seba, est un de ces événements qui symbolisent et illustrent, et mettent en lumière cette complexification. Ce qui nous intéresse et nous paraît bien plus important, c’est que Seba est également un panafricain qui milite pour le “black power”, contre le “victimarisme” pseudo-intégratrice de BLM. Il se place dans la même logique de certaines politiques, comme le “retournisme” du Ghana qui dit aux Noirs américanistes (et en Europe également) : “Puisqu’on ne veut plus de vous, venez vous installer chez nous, revenez et retrouvez vos racines et votre origine ; nous avons besoin de vos qualifications et de vos investissements”. Enfin, la logique de Seba rejoint celle d’un Malcolm X (et d’un King dans sa dernière évolution avant son assassinat), qui prenait comme cible le Système bien plus que le seul “racisme blanc”, et tendait à recommander une sorte de “nation noire” comme objectif idéal, c’est-à-dire une marche vers le séparatisme. Il s’agit bien entendu de la sorte d’arguments jusqu’ici rarissimes et sacrilèges en France, puisqu’il s’agit d’envisager des concepts tels que “communautarisme“ et “séparatisme” qui sont absolument rejetés par l’esprit jacobin de la “Grande Nation”, – comme était perçue la France dans l’Histoire d’“avant”, avant la liquidation des statues. Justement, c’était “avant”, et la décadence française emportée par la décadence du Système, passant par son américanisation la plus complète, a installé les problèmes de l’américanisation en France même, puisqu’on manifeste désormais sur les consignes de BLM. Rien de nouveau : on sème, on récolte...
Voici, par RT-France, le compte-rendu de l’intervention devant la presse de Kémi Seba :
« L'activiste anticolonialiste Kémi Seba a défendu le concept de ‘Black Power’, centré sur l'identité africaine, l'opposant au mouvement ‘victimaire’ Black Lives Matter, qui sert selon lui les intérêts de la gauche néolibérale, et non des Noirs.
» Dans une très rare apparition en France ce 26 juin, l'activiste panafricaniste Kémi Séba a livré son point de vue sur le mouvement Black Lives Matter et les répercussions de celui-ci, notamment dans l'Hexagone.
» “Un bon nombre d’Afro-descendants ne se sentent pas représentés par cette terminologie de ‘Black Lives Matter’, qui revient à dire ‘Eh les Blancs, la vie des Noirs compte !’”, a-t-il ainsi expliqué lors d'une conférence de presse. “Entre ‘black power’ et ‘Black Lives Matter’, nous préférons le pouvoir noir. Nous prônons l'autodétermination communautaire. Nous ne prônons pas la mendicité vis-à-vis des autres”, a-t-il poursuivi, jugeant ce mot d'ordre du mouvement de contestation parti des Etats-Unis comme étant “victimaire”.
» “Assa Traoré est notre sœur, mais nous disons clairement que le processus d'intégration dans lequel elle s'inscrit, notamment avec La France insoumise, on ne se reconnaît pas dedans”, a-t-il déclaré au sujet de la figure de proue actuelle de la mobilisation antiraciste en France.
» L’activiste a ainsi longuement détaillé le danger que fait peser selon lui sur sa cause le fait de s'allier à une gauche qui n'entend que récupérer le combat des Noirs pour ses propres intérêts : “On ne se reconnaît pas dans les forces néolibérales de gauche, ou de prétendue extrême gauche, qui disent vouloir accompagner notre communauté. Nous en avons marre de ce paternalisme exacerbé, de cette gauche qui pendant des années nous a fait croire qu'elle était notre amie, alors qu'en réalité elle était toujours là pour nous manipuler, et pour qu'on soit leurs ‘tirailleurs’ vis-à-vis de leurs intérêts.”
» D’après Kémi Seba, de la même manière qu'aux Etats-Unis “on instrumentalise la souffrance des Noirs pour que le vote des Noirs atterrisse dans les mains de Joe Biden”, La France Insoumise, avec “son mariage quelque peu étrange avec la gauche néolibérale représentée par les Inrockuptibles”, est en train de “créer un cordon sanitaire autour de la prétendue cause noire en France”.
» “L'objectif est de nous pousser dans un processus d'oubli de nous-même, d'intégration, sans que nous puissions revendiquer notre identité”, met en garde l'activiste.
» Son mouvement a annoncé soutenir sous forme de bourses d'éventuelles actions coup de poing en Afrique dans les semaines à venir contre les symboles hérités, selon lui, de la période coloniale. “Nous ne sommes pas obsédés par la volonté de détruire des statues en France, mais sur le continent africain, nous allons chasser tous les symboles qui portent des noms coloniaux”, a fait savoir Kémi Seba.
Cette intéressante intervention attire de nombreuses remarques ; On commencera par deux observations de base :
L’intervention, lors d’un passage en France le 26 juin, de celui qui est désigné comme “activiste anticolonialiste”, Kémi Seba, est un de ces événements qui symbolisent et illustrent, et mettent en lumière cette complexification. Ce qui nous intéresse et nous paraît bien plus important, c’est que Seba est également un panafricain qui milite pour le “black power”, contre le “victimarisme” pseudo-intégratrice de BLM. Il se place dans la même logique de certaines politiques, comme le “retournisme” du Ghana qui dit aux Noirs américanistes (et en Europe également) : “Puisqu’on ne veut plus de vous, venez vous installer chez nous, revenez et retrouvez vos racines et votre origine ; nous avons besoin de vos qualifications et de vos investissements”. Enfin, la logique de Seba rejoint celle d’un Malcolm X (et d’un King dans sa dernière évolution avant son assassinat), qui prenait comme cible le Système bien plus que le seul “racisme blanc”, et tendait à recommander une sorte de “nation noire” comme objectif idéal, c’est-à-dire une marche vers le séparatisme. Il s’agit bien entendu de la sorte d’arguments jusqu’ici rarissimes et sacrilèges en France, puisqu’il s’agit d’envisager des concepts tels que “communautarisme“ et “séparatisme” qui sont absolument rejetés par l’esprit jacobin de la “Grande Nation”, – comme était perçue la France dans l’Histoire d’“avant”, avant la liquidation des statues. Justement, c’était “avant”, et la décadence française emportée par la décadence du Système, passant par son américanisation la plus complète, a installé les problèmes de l’américanisation en France même, puisqu’on manifeste désormais sur les consignes de BLM. Rien de nouveau : on sème, on récolte...
Voici, par RT-France, le compte-rendu de l’intervention devant la presse de Kémi Seba :
« L'activiste anticolonialiste Kémi Seba a défendu le concept de ‘Black Power’, centré sur l'identité africaine, l'opposant au mouvement ‘victimaire’ Black Lives Matter, qui sert selon lui les intérêts de la gauche néolibérale, et non des Noirs.
» Dans une très rare apparition en France ce 26 juin, l'activiste panafricaniste Kémi Séba a livré son point de vue sur le mouvement Black Lives Matter et les répercussions de celui-ci, notamment dans l'Hexagone.
» “Un bon nombre d’Afro-descendants ne se sentent pas représentés par cette terminologie de ‘Black Lives Matter’, qui revient à dire ‘Eh les Blancs, la vie des Noirs compte !’”, a-t-il ainsi expliqué lors d'une conférence de presse. “Entre ‘black power’ et ‘Black Lives Matter’, nous préférons le pouvoir noir. Nous prônons l'autodétermination communautaire. Nous ne prônons pas la mendicité vis-à-vis des autres”, a-t-il poursuivi, jugeant ce mot d'ordre du mouvement de contestation parti des Etats-Unis comme étant “victimaire”.
» “Assa Traoré est notre sœur, mais nous disons clairement que le processus d'intégration dans lequel elle s'inscrit, notamment avec La France insoumise, on ne se reconnaît pas dedans”, a-t-il déclaré au sujet de la figure de proue actuelle de la mobilisation antiraciste en France.
» L’activiste a ainsi longuement détaillé le danger que fait peser selon lui sur sa cause le fait de s'allier à une gauche qui n'entend que récupérer le combat des Noirs pour ses propres intérêts : “On ne se reconnaît pas dans les forces néolibérales de gauche, ou de prétendue extrême gauche, qui disent vouloir accompagner notre communauté. Nous en avons marre de ce paternalisme exacerbé, de cette gauche qui pendant des années nous a fait croire qu'elle était notre amie, alors qu'en réalité elle était toujours là pour nous manipuler, et pour qu'on soit leurs ‘tirailleurs’ vis-à-vis de leurs intérêts.”
» D’après Kémi Seba, de la même manière qu'aux Etats-Unis “on instrumentalise la souffrance des Noirs pour que le vote des Noirs atterrisse dans les mains de Joe Biden”, La France Insoumise, avec “son mariage quelque peu étrange avec la gauche néolibérale représentée par les Inrockuptibles”, est en train de “créer un cordon sanitaire autour de la prétendue cause noire en France”.
» “L'objectif est de nous pousser dans un processus d'oubli de nous-même, d'intégration, sans que nous puissions revendiquer notre identité”, met en garde l'activiste.
» Son mouvement a annoncé soutenir sous forme de bourses d'éventuelles actions coup de poing en Afrique dans les semaines à venir contre les symboles hérités, selon lui, de la période coloniale. “Nous ne sommes pas obsédés par la volonté de détruire des statues en France, mais sur le continent africain, nous allons chasser tous les symboles qui portent des noms coloniaux”, a fait savoir Kémi Seba.
Cette intéressante intervention attire de nombreuses remarques ; On commencera par deux observations de base :
1) le propos de Seba se rapproche jusqu’au quasi-identique des discours des Noirs US radicaux dans leurs jugements comme héritiers du Black Power des années 1960-1970, mais aussi, de l’autre côté de l’échiquier, du discours des Africains-Américains non seulement intégrés mais américanisés, comme le milliardaire Robert Johnson, et alors comme dans le cas de Seba il y a chez ces Africains-Américains un égal mépris et une très sévère critique des progressistes-sociétaux blancs, qui utilisent la “cause des Noirs” pour leur avantage électoraux. Ce que Seba dit de La France Insoumise (LFI) acoquinée avec Les Inrockuptiblesest particulièrement édifiant et donne une idée du chemin de croix (expression de choix pour lui) qu’a été pour l’esprit et la loyauté l’évolution du Mélenchon 2012-2017 jusqu’au Mélenchon d’aujourd’hui ;
2) si un Seba peut aborder le problème dans ces termes pour la France, c’est bien du fait de l’évolution d’effondrement dans la décadence de la susdite France et de la politique de constante démission de ses dirigeants, permettant à l’américanisation de progresser, notamment dans “les quartiers”, jusqu’à l’introduction sans douleur ni protestation de la problématique typiquement US autour de BLM.
Les choses étant donc catastrophiquement ce qu’elles sont, avec un État réduit aux acquêts de son aveuglement et de sa lâcheté, il importe impérativement d’en tenir très-grand compte, par pur souci tactique de la réalité et quoi qu’il en soit de ce qu’on en pense tristement. Dans ce cadre, effectivement, nous répétons que l’intervention de Seba a tout son sens, toute sa logique et même sa sagesse, et elle nous invite à envisager des hypothèses prospectives qui valent pour les pays du bloc-BAO confrontés aux troubles de type-BLM, et la France par conséquent puisqu’elle y est inscrite et membre actif du club comme si elle avait besoin de dépendre d’une identité collective (?).
• Il semble nécessaire de considérer que les tentatives évidemment républicaines et démocratiques, pour ne pas dire postmodernes, d’intégration et d’assimilation pourraient fort bien ne plus avoir leur raison d’être tant elles sont ridiculisées à force d’être hors de propos du fait de l’impuissance des pouvoirs, et de l’adoption par ces pouvoirs de tous les réflexes et postures supranationales et globalistes qui les châtrent de toute capacité et alimentent tout ce qui empêche l’assimilation et l’intégration. De ce fait, il ne resterait que le communautarisme, évidemment honni par les républicains et les patriotes loyaux, mais auquel il faudrait bien s’habituer ; et d’ailleurs, on pourrait s’y habituer d’autant plus aisément que cet état de fait hypothétique (le communautarisme ne serait plus une option mais un état de fait) serait à notre sens promis à se réduire rapidement, très-rapidement selon ce que nous dit l’intervention de Seba, et à se transmuter, à se morphe en séparatisme identitaire.
• On remarquera le dernier qualificatif employé qui doit faire réfléchir ceux qui, parmi “les républicains et les patriotes loyaux” dénoncent radicalement et affreusement cette possible évolution. Toutes les tendances dites “souverainistes” ou “populistes”, hors de toutes les idéologisations complètement obsolètes (fascisme & Cie), s’appuient peu ou prou, d’une façon ou l’autre, sur une tendance identitaire forte, exprimée ou intuitive. Par conséquent, dans cette sorte d’esprit, l’intervention de Seba et l’évolution qu’il représente devraient effectivement être considérées comme “identitaires” et considérées a priori avec une certaine faveur, comme étant antiSystème face au Système globalisant et entropique qui n’a pas de meilleur allié que la tendance progressiste-sociétale absolument ennemie de l’identité. (Cela permet de mesurer où LFI en est arrivé en France, et où se situe les “Blancs” dans le parti démocrate US.)
• Bien entendu cette possible évolution hypothétique poserait d’énormes problèmes géopolitiques et éventuellement psychologiques. Nous entrons alors dans le cadre totalement imprévisible de la Grande Crise d’Effondrement du Système (GCES), qui prendrait en compte, ou serait accélérée par l’évolution hypothétiquement considérée. Bien entendu, dans ce cadre il est impossible d’envisager d’une façon prospective loyale les changements géopolitiques et psychologiques auxquels nous serions confrontés. Le seul point qui semble assez aisé à prévoir pour notre zone-‘bloc’ est l’accélération exponentielle de l’inutilité catastrophique et malfaisante de l’Union Européenne, qui, à son tour accélérerait le processus général de la GCES.
• Mais non ! Il y a bien plus important, et là quasiment prévisible... Il s’agit notamment, et fondamentalement bien entendu, du fait que nous serions (que nous serons) confrontés à l’immense événement que constituera la désintégration des USA concernés en premier par le modèle d’évolution envisagé ; événement inévitable dans les circonstances et les dynamiques en cours, et dont nous avons souvent dit et depuis fort longtemps qu’il représentera quelque chose que nous tenons comme le plus énorme changement de la situation présente jusqu’à conduire à un changement de civilisation (« Nous l’avons déjà écrit et nous le répétons avec force : il ne peut y avoir, aujourd’hui, d’événements plus important pour la situation du monde qu’une dynamique de dislocation des USA. [...] La fin de l’‘American Dream’, qui interviendrait avec un processus de parcellisation de l’Amérique, constituerait un facteur décisif pour débloquer notre perception, à la fois des conditions de la crise, de la gravité ontologique de la crise et de la nécessité de tenter de chercher une autre voie pour la civilisation – ou, plus radicalement, une autre civilisation. »)
• ... Tout cela signalant que la modernité avec toutes ses “valeurs” qu’elle nous faire prendre pour des “principes” a atteint, elle, son “principe de Peter”, lorsqu’on atteint son seuil d’incompétence, confirmant pour ce cas qu’elle est en route et à pleine vitesse sur la voie de l’effondrement.
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